Editorial du jeudi 26 décembre

SOUHAITS POUR 2003

          Il y a un an, l’armée française était prise de malaise. Le président BAVOIL l’avait annoncé avec 6 mois d’avance au chef de l’Etat. Par quelques mesurettes et saupoudrages dont bénéficiaient essentiellement les  » indices élevés « , l’ancienne majorité tentait d’arrêter l’incendie, avant la période électorale ; le feu ne semble pas éteint cependant, il y a du pain sur la planche ! …

          L’arrivée de la nouvelle majorité, d’un ministre énergique et réformateur, semble promettre un redressement financier et marquer ainsi la volonté de redonner à nos armées les moyens d’une politique de défense cohérente, conforme à sa politique étrangère, digne de notre vieux pays et de ses soldats.

          Mais elle devra aussi s’atteler à d’autres réformes , en particulier dans le domaine de la gestion du personnel. Cette tâche moins coûteuse financièrement, sera aucun doute  plus difficile à faire passer dans les faits, car elle devra rompre avec des années de blocage féodal ; comment résumer autrement ces dysfonctionnements irréguliers, illégaux, en violation avec les Principes, les Lois de la République, les Principes et les directives européennes et surtout la tradition humaniste de notre pays ?  La Ministre pourra compter sur notre soutien et notre appui dans ce combat, nous serons une force d’appoint, de proposition.

         Nous dérangeons, mais n’est-ce pas le rôle du citoyen de critiquer une mauvaise administration, n’est-ce pas le rôle du soldat citoyen quel que soit son rang ? « … Et comment le défendre (le service public) si n’y sont pas combattus la gabegie ou l’égoïsme, hors de tout contrôle, de toute contrainte, de toute responsabilité ?  » (D. de VILLEPIN, le cri de la gargouille, p.105, Albin Michel).

Prenons quelques exemples :

Un officier général qui pleure sur son sort alors qu’un de ses subordonnés vient lui demander de récompenser un de ses anciens sous-officiers, exemplaire (cité en opération par ce général et titulaire de 3000 sauts !) oublié pour la Médaille Militaire, n’est pas à sa place d’inspecteur d’arme. Il forfait à son devoir, à la dignité de son rang, et renforce l’autorité illégitime de celui qui (un sous officier chancelier jaloux) avait écarté ce serviteur pour servir un autre moins méritant. L’un et l’autre sont à mettre dans le même sac.
Un contrôleur des armées, investi de l’autorité publique, qui au fait de corruptions prouvées, omet de poursuivre le ou les coupables, forfait à son devoir, et n’est plus à sa place, il peut et même doit être poursuivi.
Le chef qui soumet tel subordonné à un harcèlement moral pour se venger, doit être sanctionné comme le prévoit le Règlement, éventuellement poursuivi, et être relevé de son poste.

         Ces exemples, pris au hasard, ne sont pas de la fiction, et démontrent l’ampleur de la tâche à accomplir. L’Institution militaire est une oeuvre humaine et comme toute oeuvre humaine, elle a droit à une marge d’erreur certes, mais n’a pas droit à la moindre tolérance lorsqu’il s’agit de fautes graves, et surtout d’injustices.

         Pour cette nouvelle année 2003, Nous souhaitons à tous des chefs compétents, loyaux, droits, soucieux d’équité et du respect de la légalité, en un mot responsables et exemplaires. Ils existent, qu’ils parviennent aux postes importants ! Notre rôle alors sera demain réduit à néant, ou à presque rien. Nous n’existons que par ces travers, mais n’avons d’autre souci légitime, que de tenter de les corriger.

         Pour 2003, Nous souhaitons que les décisions politiques permettent à nos armées, de remplir leurs missions dans de meilleures conditions d’efficacité. Nous avons une pensée toute particulière pour tous ceux qui, loin de leurs familles, servent sous nos trois couleurs sur les Théâtres d’Opérations Extérieures comme en CôTE d’IVOIRE ou en AFGANISTHAN.

        Que cette année 2003 soit, encore plus qu’hier, l’occasion pour nos chefs de « … veiller aux intérêts de (leurs) subordonnés, et de rendre compte si … », reprenant ainsi la mission séculaire du chef résumée dans l’alinéa 2 de l’article 10 de la Loi 72 662 portant statut général des militaires.

        Que 2003 soit une année de paix en France et dans le monde, malgré tous ces bruits de botte orientés vers le coeur et le berceau de notre civilisation, le long de l’EUPHRATE.

        A Toutes et à Tous l’ADEFDROMIL vous souhaite une BONNE ET HEUREUSE ANNEE 2003 !

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