Louvois : la défausse de Bodin devant la commission de la Défense à l’Assemblée nationale (Par Renaud Marie de Brassac)

Le 9 octobre 2012, la Commission de la Défense de l’Assemblée nationale a auditionné M. Jean-Paul Bodin, actuel secrétaire général pour l’administration, et surtout ancien directeur adjoint du cabinet civil et militaire des ministres de la Défense Morin, Juppé et Longuet, à propos du fiasco du système SIRHs-Louvois (systèmes d’information des ressources humaines/calculateur de la solde des militaires).

M. Bodin, notamment avec deux autres de ses collègues contrôleurs généraux des armées s’est partagé les plus hauts postes de responsabilité de l’administration du ministère de la Défense entre 2003 et 2012. Il s’agit de Messieurs Christian Piotre et Jacques Roudière, ce dernier fidèlement secondé par M. Hugues Gorenflaux de la Giraudière.

Voici quatre questions que la Commission aurait dû poser à M. Jean Paul Bodin :

1° Qui, en sa qualité de directeur adjoint du cabinet civil et militaire, chargé par délégation permanente du ministre de la défense de toute l’administration du ministère, a formellement autorisé chaque armée, la gendarmerie et chaque service commun, à développer son propre système de gestion informatique des ressources humaines, devant être connecté sur le calculateur Louvois de la solde, ainsi que sur le logiciel financier interministériel Chorus, créant ainsi une usine à gaz qui ne fonctionne pas ?

2° Qui, en sa qualité de chef du contrôle général des armées, a autorisé la passation des nombreux marchés publics afférents, les a visés avec mention d’approbation et transmis au contrôle financier central ?

3° Qui, en sa qualité de secrétaire général pour l’administration, a initié et conduit sur plusieurs années le départ massif des effectifs hautement qualifiés, consacrés à l’administration des droits financiers individuels du personnel du ministère, alors même que les systèmes informatiques étaient encore à l’état de projets balbutiants ?

4° Qui, en sa qualité de directeur des ressources humaines du ministère, en charge notamment du dialogue avec Bercy et avec le ministère de la fonction publique, n’a pas entrepris l’indispensable rationalisation et la nécessaire simplification des textes, pour l’application des statuts et des droits financiers individuels en découlant ?

Au-delà de ces questions, deux réflexions donnent des pistes pour comprendre pourquoi et comment on en est arrivé là s’agissant de Louvois.

 – Ce qui est désarmant dans ce système des chaises musicales, c’est que l’autorité politique n’a aucun choix réel des personnes pour mener sa politique, sous réserve qu’elle en ait une. Elle doit faire avec ceux qui étaient là avant et qui ne manquent jamais d’expliquer, de justifier, d’excuser les erreurs du passé. La Défense est ainsi le seul ministère où, la technostructure bureaucratique –un corps de contrôle devenu corps de direction- dicte sa politique au ministre tout en étant irresponsable globalement et individuellement.

 – A quoi sert la commission de la Défense, dont la présidente dispose – elle aussi – d’un contrôleur général des armées comme conseiller ? Quelle est sa valeur ajoutée ? Poser la question, c’est y répondre : niente, nada, nitchevo ! Il n’y a pas de contrôle parlementaire effectif.

Faire de la politique, c’est agir, ce n’est pas écouter et gober les explications d’autojustification de celui qui fait partie des plus hauts responsables de cet énorme fiasco, lequel plonge depuis avril 2011 les familles de militaires dans les pires difficultés matérielles.

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Cette publication a un commentaire

  1. junior

    La seule solution pour pallier les incoherences de LOUVOIS:passer au paiement direct ;
    en effet , on peut payer un individu en fonction de son grade, indice et echelon
    Au moins ainsi, le risque du trop perçu est limité
    je pense que les sauvegardes des CTAC existent encore;tout bon decompteur ‘on les appelle ainsi) est capable de calculer une solde et d’en provoquer le paiement
    les prestations familiales sont versées par la CAF
    ensuite s’attaquer aux retards du paiement des indemnites

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