Depuis bientôt 10 ans, les forces armées françaises sont engagées en Afghanistan aux côtés des militaires américains dans une guerre qui ne dit pas son nom. Conséquence directe des attentats du 11 septembre 2001, cette « opération extérieure » sous mandat de l’ONU et sous commandement de l’Otan a pour but affiché d’aider les autorités afghanes à contrôler le pays face aux talibans chassés du pouvoir. Mais cet objectif parait difficile à atteindre et cette guerre lointaine est de plus en plus impopulaire en France : 76% des personnes interrogées s’y déclarent hostiles dans un sondage Ifop publié par le journal l’Humanité cet été.
Soumis aux décisions des élus qui ont décidé, au nom de la France, de les engager et de les maintenir dans ce conflit, les soldats français qui se succèdent en Afghanistan essaient pour leur part d’accomplir au mieux leur difficile mission. 74 d’entre eux y ont perdu la vie, d’autres en reviennent avec des séquelles physiques et psychologiques. Quelle que soit leur opinion sur cette guerre, tous s’accordent à dénoncer une certaine indifférence de la population française, ou de l’institution militaire elle-même. Fait rare : plusieurs hauts gradés se sont exprimés ces derniers mois dans la presse à ce sujet. Ces soldats, qui s’engagent dans une armée désormais professionnelle, avec des motivations qui peuvent être très variables, ne réclament pas d’être considérés comme des héros mais juste un peu plus de reconnaissance pour le service rendu.
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