Du plutonium sur le Plateau d’Albion

Un rapport de l’Office de Protection contre les Rayonnements Ionisants parvenu à l’association AVIGOLFE (Association des Victimes civiles et militaires de la guerre du Golfe et des Balkans) révèle la présence de Césium 137 et de plutonium Pu239 sur les zones militaires de lancement du Plateau d’Albion. Transmis au ministre de la Défense le 29 juillet 1999, par le Directeur de la Stratégie Scientifique, J.L.Pasquier, ce rapport note en conclusion :

« (…) En ce qui concerne les analyses sur les échantillons prélevés, un léger marquage (traces) au Césium 137 et Plutonium 239 a été trouvé dans le sol et les végétaux. (…) Cependant, ce marquage, dont le niveau est normal pour la région, n’est pas lié à l’activité menée sur ces terrains mais a pour origine :

d’une part les retombées de CS137 dues à l’accident de Tchernobyl d’autre part, les retombées de Pu 239 sur le sol suite aux tirs des essais atomiques aériens des années 60.

Les niveaux mesurés sont comparables avec ceux déjà constatés dans d’autres zones montagneuses de l’Est et du Sud-est de la France. »

Dans ce même courrier du 29 juillet 1999 au ministre de la Défense, J.L. Pasquier conclut :

« Toutefois, je vous confirme qu’il n’y aurait que des avantages à procéder à des vérifications similaires sur les zones maintenues sous le contrôle de l’Etat et dans lesquelles le SPRA avait relevé des niveaux d’activité en plutonium supérieurs aux valeurs observées habituellement ».

AVIGOLFE rappelle :

que le plateau d’Albion disposait avant son désarmement de 18 zones de lancement de missiles atomiques. que le plutonium est un noyau radioactif artificiel, généré en abondance dans les réacteurs à partir de la capture d’un neutron par l’uranium-238. Brûlé dans certains réacteurs, en particulier dans les réacteurs à neutrons rapides, le plutonium a été recherché par les militaires pour des bombes atomiques. S’il n’est pas brûlé ou utilisé, il devient un déchet encombrant en raison de sa durée de vie et de la relative abondance de sa production. La période du plutonium-239 est de 24 000 ans. Comme tous les atomes lourds le plutonium est un poison. Son ingestion se fait par voies respiratoires plutôt que digestives. Il peut se fixer sur les os ou des organes comme le foie et les poumons avec une période biologique de plusieurs dizaines d’années.

Depuis plusieurs années, Leny PARIS, un ancien sous-officier de l’armée française basé en 1990 sur le Plateau d’Albion, atteint d’ostéoradionécrose (maladie des os liée à une exposition à des substances radioactives) se bat pour faire reconnaître sa maladie par le ministère de la Défense. AVIGOLFE soutient Leny PARIS dans son combat et appelle tous ceux qui pourraient se trouver dans son cas à se faire connaître auprès de l’association.

AVIGOLFE demande à madame la Ministre de la Défense de faire toute la lumière sur ces informations qui n’ont jamais été rendues publiques. Si les essais atomiques effectués dans le Sahara ont été suivis de retombées de plutonium 239 sur le territoire national et ailleurs, les Français doivent en être informés aujourd’hui en toute transparence.

Sur ces questions, comme sur celles qui concernent la reconnaissance des victimes de la guerre du Golfe et des Balkans, l’association AVIGOLFE s’est adressée par courrier aux candidats à la présidentielle afin de connaître leurs positions.

Elle rendra public leurs réponses.

Le Président

Hervé DESPLAT

Pour Contact si besoin :

Hervé DESPLAT : 06 85 20 06 99

Leny PARIS : 06 12 06 71 48

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