Des Sujets « qui fâchent »…

Il nous faudra encore subir deux mois de campagne électorale pour que, dans 70 jours, la France se retrouve enfin avec un nouveau Président à la tête de l’Etat.

Nous voici entrés de plain pied dans la phase de « l’exposé des programmes ». Sur les écrans, les ondes, dans les journaux … partout, on nous présente, on étale, on précise, on « évalue » …Les candidats exposent les grandes lignes de leurs plans d’action, leurs équipes de campagnes développent les détails, le public est sollicité pour poser des questions. Tous les sujets sont, l’un après l’autre, évoqués : l’écologie, l’enseignement, les retraites, la santé, les impôts, la fuite des cerveaux, l’émigration, le « panier de la ménagère » … pas un mot pour la Défense ( mais n’est elle pas devenue le prolongement naturel de la diplomatie ), pas un mot pour les Armées ( mais faut-il s’en étonner ? ) et surtout « silence total » sur l’insécurité et les graves menaces qui pèsent sur notre Pays.

BAYROU ? Il regarde la France au fond des yeux mais a peur de gâcher l’ambiance, BESANCENOT ? à la seule évocation de l’Armée … il a les dents qui sortent et se retient de cracher, tout comme Arlette et José. SEGOLENE ? Elle ignore le nombre de sous-marins nucléaires … mais au moins l’éducation qu’elle a reçue lui permet-elle de reconnaître les grades. SARKOZY ? Sait-il seulement qu’une Armée existe ? Quel dommage … comme il aurait plu aux militaires, si seulement il avait été chef de section dans un Régiment TAP ! Fort heureusement, et depuis peu, MAM dans son sillage se tient prête à répondre aux questions (voir l’interview donné à la revue « Défense » de l’Union des Associations de l’IHEDN, dans lequel M. Sarkozy ne cite pas une seule fois l’IHEDN !). LE PEN ? Lui, bien sur … mais il est « tombé dedans » quand il était tout petit !

Et chacun d’entre eux de détailler les programmes: « je veux » … « nous allons » … « il nous faut » … que les experts chiffrent en milliards d’Euros à rajouter à l’incommensurable dette de l’Etat. On est pris de vertige !

Et si en matière de « Sécurité nationale » on faisait précisément et pour une fois l’inverse? Commençons par les « urgences incontournables »: une véritable capacité opérationnelle, une couverture sérieuse du Territoire ( ce qu’on appelait jadis la DOT ! ): surveillance et contrôle des Gares, des Aéroports, des Centrales nucléaires, des lignes TGV, des centres d’épuration de l’eau potable … du tunnel sous la Manche ! Et tant d’autres catastrophes dont nous sommes virtuellement menacés par Al Qaïda et le GSPC (Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat) parfaitement implantés dans une population qui devient, nous le savons, jour après jour plus incontrôlable … puis le traduire en « effectifs » et en « moyens », avant même de parler de Budget !

Mais voila bien un langage qui dérange, des sujets qui brouillent une Campagne électorale et « cassent l’ambiance » d’un Meeting … Il y a des « projets porteurs » et d’autres qui le sont moins… C’est un peu comme dans une Grande Surface : c’est à la fin du marché après avoir visité tous les rayons et avant de passer aux caisses que l’on songe enfin à acheter les rouleaux de papier »… Alors attendons de « passer aux caisses » !

C’est ainsi ! Aucune de nos autorités, pas un de nos anciens Chefs, et peu d’Associations d’Anciens ou d’Amicales n’osent intervenir et poser haut et fort la question : « Quid de la Défense ? » Si vous n’en voulez plus, allons-y supprimons, mais dites le !

Comment peut-on ne pas réagir lorsqu’on entend Ségolène envisager sérieusement de résoudre les problèmes de Délinquance par un « encadrement militaire » ? C’est faire injure à la profession, c’est réduire à une caricature la Mission des Armées … c’est se moquer du monde !

Comment peut-on prendre au sérieux ce « Service civique » totalement utopique qui demeure une enveloppe vide et n’a pour seul mérite que de donner bonne conscience à ceux qui ont applaudi des deux mains la suppression du Service National ( pardon… la « suspension »! )

Comment peut-on oublier enfin qui est à l’origine de cette décision ? On ne manquera pas d’en parler un jour ou l’autre.

C’est la raison pour laquelle nous attendons impatiemment une réponse à l’initiative intéressante de l’Adefdromil qui s’est adressée aux différentes équipes en campagne, il y a quelques semaines. Nous sommes un certain nombre, impatients de pouvoir la consulter avant de passer dans l’isoloir …

Mustapha BIDOCHON
Officier supérieur

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