Attention aux escrocs galonnés !

Depuis 1987, des centaines de militaires se sont faits escroquer à Djibouti, au Gabon, au Sénégal … par un escroc dénommé LIPSKY. Le préjudice s’élèverait à plus de 150 millions de francs ! C’est ce même escroc qui avait spolié en son temps des dizaines de milliers d’épargnants dans l’affaire dite de la « Garantie Foncière et du Patrimoine Foncier ».

On aurait pu croire à un fait divers banal. Malheureusement, l’escroc LIPSKY s’était attaché, pour accomplir son escroquerie, trois officiers : un commandant, un lieutenant-colonel et un général qui avait commandé la base de Djibouti (rien que cela !), tous trois en retraite ou 2ème section.

Bien évidemment, les portes des casernes, des bases et des différents bureaux se sont grandes ouvertes. Le Commandant de base à Djibouti les a reçus dignement et aux frais de la princesse. Ces trois officiers ont démarché leurs camarades en prenant soin, comme d’habitude, de mettre en avant leur grade et leur légion d’honneur à la boutonnière ! Moyens d’intimidation et de mise en confiance faciles et contestables auxquels les petits gradés ne savent pas résister. Nombreux sont les sous-officiers et les militaires du rang qui y laisseront leurs économies ! Scandaleux !

Suite à cela une Association s’est constituée sous le nom d’ARDIPLENT pour tenter de récupérer par une action en justice les sommes escroquées par LIPSKY. Curieusement, cette association entrera en contact avec le cabinet du ministre de la défense, le contrôle général des armées et les différents chefs d’Etat-major. Bien évidemment, et comme toujours, il ne faut pas porter atteinte au renom de l’armée. Des pressions sont alors exercées, et il ne faut surtout pas inquiéter les différents chefs de corps ou Commandants de bases qui ont laissé pénétrer et démarcher, des officiers de leur connaissance ! La DPSD, si prompte à ficher des militaires honnêtes a une fois de plus montré les limites de ses compétences !

Malheureusement aucun militaire démarché à l’intérieur des casernements, comme je l’ai vu à Djibouti, n’aura le réflexe de rechercher la responsabilité de l’Etat dans cette affaire en intentant un recours devant les juridictions administratives.

En effet, des fautes ont été commises par les différents responsables ayant en charge la sécurité. Ces officiers à la retraite ou en 2ème section n’avaient pas le droit de pénétrer dans les casernes ou sur les bases pour démarcher. Les chefs n’avaient pas le droit de leur donner toute facilité pour leurs déplacements à l’intérieur des bureaux. Par contre les chefs devaient rendre compte de ces démarchages à l’autorité compétente et mettre en garde les militaires contre ces pratiques assimilables à la fuite de capitaux vers l’étranger et une soustraction au fisc français.

Pour couronner le tout et comme par hasard, depuis le vendredi 25 mai, l’escroc LIPSKY a miraculeusement été libéré (voir l’article du Parisien du samedi 26 mai) !

LE CONSEIL :

IL N’EXISTE PAS DE PLACEMENTS MIROBOLANTS ! EN CAS DE DEMARCHAGE PAR DES AGENTS D’AFFAIRES, AYEZ LE REFLEXE DE TELEPHONER A VOTRE BANQUIER QUI VOUS RENSEIGNERA SUR LES PRATIQUES DE CES INDIVIDUS QUI AGISSENT TRES SOUVENT PAR L’INTERMEDIAIRE DE SOCIETES ECRANS. DANS CES CIRCONSTANCES LES GRADES ET LES DECORATIONS NE SONT PAS UN LABEL D’HONNETETE, MAIS UN MOYEN D’INTIMIDATION, DE PRESSION ET DE MISE EN CONFIANCE.

Dans cette affaire, l’ADEFDROMIL conseille aux victimes de tenter d’obtenir de l’Etat réparation du préjudice subi en intentant un recours devant les juridictions administratives pour faute en dénonçant les négligences des autorités militaires en place en Afrique.

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