La Licorne au régime sec

(Extrait du Canard enchaîné N°4399 du 16 février 2005)

Dans la plus grande discrétion, la France essaie de réduire son contingent en Côte d’Ivoire. Sur les 5000 soldats installés là-bas, 600 vont rentrer. Motif: en période de vaches maigres, la facture est une vraie « douloureuse ». De plus, l’armée de terre tire la langue, faute d’effectifs suffisants pour assurer la rotation de ses troupes dans les opérations extérieures. Et pas seulement en Côte d’Ivoire.
Le 18 janvier, le numéro deux de l’armée de terre (et parfait homonyme de l’ancien ministre), le général Alain Richard, a annoncé par note le tour de vis au ceinturon.
Premiers visés, les 1500 hommes envoyés six mois en renfort, ici et là, sur les divers « théâtres d’opérations » pour des missions ponctuelles. Les permissions passent de quinze à six jours, les samedis et dimanches seront décomptés pour le paiement des primes et le billet d’avion du retour sera à leur charge.
Comme ils sont dispersés un peu partout, le risque de fronde est limité. Mais la deuxième étape programmée par l’état-major pourrait, elle, se révéler explosive. Seront cette fois concernés les 20 000 hommes qui effectuent des « tournantes » (le doux mot de l’armée pour les périodes hors de France) de quatre mois. La durée de ces séjours serait portée à six mois d’affilée et, pour eux aussi, les congés revus à la baisse.
Les tournantes, pour la feuille de paie, c’est tout bon. Mais, côté vie de famille, point trop n’en faut. Quelques fortes têtes, officiers et sous-officiers, étudient une riposte. Il s’agirait de faire monter leurs épouses au front. S’inspirant du mouvement des femmes de gendarmes, elles inonderaient de mails vengeurs l’état-major. Ciel, une mutinerie dans la Grande Muette !

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