Bonne année, bonne santé !

Un nouveau statut des militaires va prochainement succéder à l’actuel, datant de 1972. Chaque parti politique étant manifestement sur la même fréquence pour tout ce qui touche aux questions de Défense dans notre pays – domaine réservé du chef de l’Etat – le consensus politique semble régner sur ce texte statutaire, présenté en décembre à des députés parfois distraits, souvent absents de hémicycle.

Ceci étant, lorsqu’on observe l’attention portée à l’analyse que l’adefdromil a fait parvenir, avant les débats, à chaque parlementaire de droite comme de gauche, le résultat illustre de lui même l’intérêt dégagé par le sujet : Pas un mot, pas une interrogation, pas de réponse à notre examen attentif des différents articles proposés. Silence radio du côté de l’Assemblée Nationale, à l’exception de quelques aménagements planifiés, aussi mineurs que discrets.

De cette situation perfectible, résulte le constat qui suit : La Défense ne suscite d’intérêt au parlement que lorsqu’il s’agit de son financement, voire des économies budgétaires qui s’en suivent indubitablement. La condition statutaire des premiers serviteurs de la nation et de l’Etat passe, au pays des droits de l’homme, au second plan. Chacun s’en remet à l’avis du voisin lorsque le sujet manque d’intérêt médiatique. Dès lors, il semblait assuré qu’en confiant au Vice Président du Conseil d’Etat le soin de concevoir les grandes lignes du nouveau statut – un tantinet inspiré de l’actuel – nos députés avaient peu de chance d’entraver la pensée unique sur ce sujet. D’ailleurs, s’ils en avaient eu les moyens, le souhaitaient-ils vraiment ?

En ce tout début d’année 2005, l’adefdromil vous invite à relire et à conserver ses nombreuses réserves sur ce texte statutaire, par ailleurs totalement approuvé par le CSFM : Tapis rouge et concertation dirigée obligent.

En vous appuyant sur nos prudentes réserves sur le sujet, vous pourrez mesurer la distance qui sépare le Citoyen à part entière, du Soldat entièrement tenu à part pour les décennies à venir. Le fossé entre l’armée et la nation n’ayant jamais été aussi profond depuis les années 60, les responsables politique peuvent méditer sur l’isolement grandissant des personnels militaires au sein de la nation, comme sur les conséquences négatives que cette situation statutaire féodale ne manquera pas de provoquer sur les jeunes générations. Ce statut dépoussiéré (créé en 1972 pour répondre aux nécessités d’une armée de conscription postée face à l’Est), aura pour vocation d’accompagner les militaires professionnels remplissant des missions aussi diverses que variées au sein de coalitions multinationales, durant les trente années à venir. Dans cet esprit, il est clair que le progrès aidant, cette année 2005 sera statutairement la « moins pire » des 30 prochaines. Il semble donc opportun pour l’association de défense des droits des militaires – simple pion positionné sur l’échiquier – de souhaiter une très bonne année à ses semblables… les Soldats de France.

À lire également