Les pulsions incendiaires du gendarme dépressif à Brignoles

Il a été condamné à trois ans de prison ferme pour avoir brûlé des voitures, à quatre reprises entre mai 2008 et février 2010

Le maréchal des logis-chef Thierry Le Floch a échappé hier au mandat de dépôt, qui l’aurait envoyé rejoindre derrière les barreaux tous ceux qu’il a arrêtés. Il n’en a pas moins été condamné à trois ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Draguignan, pour quatre incendies allumés à Brignoles entre mai 2008 et février 2010.

Il incendie quatorze voitures de service

Officier de police judiciaire de la brigade de recherche de Brignoles depuis 2005, Thierry Le Floch était pour sa hiérarchie un enquêteur énergique, quoique peut-être un peu désordonné.

En tout cas un militaire au-dessus de tout soupçon pour la cellule « Pyro Var », mise en place pour enquêter sur plusieurs étranges affaires d’incendies sur des véhicules de la gendarmerie. Quatre avaient brûlé fin mai 2008 dans la cour de la brigade de Brignoles. Dix autres avaient connu le même sort dans la nuit du 10 au 11 février 2009, dans le garage de la compagnie de gendarmerie.

Entre-temps, dix autres voitures de particuliers avaient été incendiées à Brignoles, toujours de la même façon, en enflammant un chiffon imbibé de white-spirit, déposé sur l’un des pneus avant du véhicule. Un engin de terrassement avait connu le même sort, ainsi que des conteneurs à ordures à Méounes et Brignoles.

Piste gitane

Parmi les pistes sérieusement envisagées, il y avait celle d’une vengeance de la communauté des gens du voyage. Elle aurait pu être liée à la mort de Joseph Guerdner, le gitan abattu à cette époque lors d’une tentative d’évasion de la compagnie de gendarmerie de Draguignan. Mais les gitans n’y étaient pour rien, et le volumineux dossier de cette enquête s’est avéré inutile. Le renard était dans le poulailler.

Ce sont deux collègues du gendarme Le Floch qui l’ont démasqué, lors de la nuit de la saint-Sylvestre 2010. Plusieurs incendies dans le centre-ville de Brignoles avaient mis la gendarmerie en ébullition. Une patrouille de deux hommes avait décidé de surveiller des conteneurs remplis de carton sur le parking d’un hôtel, qui pouvaient constituer une cible alléchante pour un incendiaire. Au bout d’une demi-heure, ils ont vu une voiture s’arrêter au niveau d’un conteneur et un homme y mettre le feu. Aux cris de « gendarmerie », ils lui ont bondi dessus et mis le pistolet dans le dos.

Quand l’homme s’est retourné, ils ont eu la surprise de leur vie. C’était leur collègue Le Floch, son uniforme caché sous une veste civile, avec son arme de service et sa radio. Celle-ci lui servait à mettre ses collègues sur la piste de suspects imaginaires, pendant qu’il allait à l’autre bout de la ville allumer des incendies.

Des troubles de la personnalité

Selon le psychiatre qui l’a examiné, au cours de son hospitalisation après les faits, Thierry Le Floch avait été très affecté par une paralysie d’un bras en 2007, qui l’avait contraint à cinq mois d’arrêt. Il l’avait été aussi par l’affaire Guerdner, au point de se retourner agressivement vers l’institution gendarmerie. Il a conclu que le discernement du gendarme était altéré.

Selon son avocat, Me Gilles Ordronneau, Thierry Le Floch serait sans doute bipolaire (maniaco-dépressif). C’est du moins ce que semble penser le psychiatre qui soigne le gendarme en Bretagne, où il s’est retiré, et où il a encore incendié une voiture en mars dernier.

Pour le procureur Pierre Gagnoud,….

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