Agitation autour de l’affaire Beaussart !

L’affaire Beaussart suscite quelques remous au sein de l’ANFASOCAF et de la « Tribune des sous-officiers ».

Monsieur Charles Edouard Brissaud, 44 ans de militantisme à la cause des sous-officiers , s’en prend violemment à un major, président d’une association de sous-officiers dans une mise au point parue dans La Tribune des sous-officiers n° 167 du mois de juillet – août – septembre 2004., dont extrait :

« L’ANFASOCAF et « La Tribune des Sous-Officiers », depuis quarante ans, ont mené de pair diverses actions dont un gros pourcentage a été un succès immédiat ou, à plus ou moyen terme, a obligé les responsables des armées à modifier les structures concernant les droits matériels et moraux des militaires.

Chaque fois que nous avons entrepris une telle action les critiques de gens non au fait des problèmes, ne nous ont pas épargnés, nous causant beaucoup de peine, incitant bien des nôtres à abandonner leur action militante.

Un exemple, dans l’affaire Beaussart. Un président d’association a pu écrire en 2001 : « L’article du Capitaine Bavoil sur le conditionnalat ne nous concerne pas non plus, il aurait lui aussi pu paraître dans l’ANOCR. Quant aux doléances de l’adjudant-chef Beaussart et son attaque contre la DPMAT, je m’en étais clairement exprimé à l’Assemblée Nationale de (sic) . Le classement à l’indice exceptionnel n’est pas obligatoire et bon nombre de mes camarades ont pris leur retraite sans cet échelon. Il serait temps que le comité de lecture et le directeur de publication se rendent compte que cela nous dessert » (fin de citation).

Nous citons cette lettre parmi tant d’autres qui font ressortir l’individualisme cher aux Français et chez certains sous-officiers le goût prononcé pour l’action immobile, interdit de rien modifier ! »

C.E.B.

L’Association de défense des droits des militaires a pour principe de ne pas polémiquer avec ses détracteurs.

L’ADEFDROMIL ne connaît que la réflexion et l’action. Cette ligne de conduite écarte de facto de ses rangs les arrivistes, les carriéristes, les donneurs de leçons, les chasseurs de médailles …

C’est pourquoi, nous partageons entièrement la mise au point de Charles Edouard Brissaud.

Le jugement rendu dans l’affaire Beaussart est un cinglant camouflet au major B. qui, dans une lettre particulièrement virulente en 2001 à l’attention de l’ANFASOCAF, avait critiqué un article dénonçant cette affaire et le conditionnalat.

En tant que président d’une association de sous-officiers, ce major aurait du être à la pointe de ce combat. Il n’en a rien été. De quoi donner à réfléchir aux sous-officiers qui se tournent vers ce type d’association en pensant être défendus.

Renaud Marie de Brassac

Libre expression : (Extrait de la revue « La Tribune des Sous-Officiers » n°167 Juillet -Août – Septembre 2004)

Au sujet de l’affaire Adjudant-chef Patrick BEAUSSART contre D.P.M.A.T.

Etalés du 2ème trimestre 2000 au 3ème trimestre 2002, quatre articles dans « la T.S.O. » avaient informé nos lecteurs d’une nouvelle turpitude de la DPMAT concernant l’attribution automatique de l’échelon exceptionnel aux adjudants-chefs retenus pour le pécule 1999.

… sous réserve que…

459 de nos camarades de l’armée de terre étaient dans le même cas de figure à l’époque.

Sur mon insistance personnelle réitérée, notre ami, dont la carrière militaire est particulièrement brillante, fait alors appel à Michel BAVOIL, président de l’ADEFDROMIL, nommément cité par un détracteur, d’où l’articulation de mon article.

« Qui ose gagne – dont acte » comme en atteste parfaitement le jugement publié par ailleurs.

Or, malgré les réflexions désobligeantes « du père fouettard de service », le conditionnalat concernait jusqu’alors, tous les grades, à commencer par ceux des officiers généraux, ce qui pose maintenant problème à ce niveau.

En effet, « au plan juridique, le Conseil d’Etat a jugé qu’il ne reposait sur aucune base légale » (rapport de la Commission de révision du Statut Général des Militaires du 29 octobre 2003, p.47, conséquences de l’arrêt Bavoil, novembre 2000) et, de ce fait, la première juridiction de France ne pouvait que condamner cette pratique illégale qui a perduré durant plusieurs décennies. Coût ? Seule la comparaison des mérites doit être prise en compte.

De mon côté, je ne peux que regretter :

de voir certains de mes camarades aussi peu respectueux et soucieux du droit : quand on ne sait pas, on demande, car tout ce qui sort du Boulevard Saint Germain n’est pas parole d’évangile pour autant, la preuve !… ; de découvrir, par la même occasion, malgré quelques signatures compétentes d’articles publiés dans « la T.S.O. » (articles offerts à « la T.S.O. » à ma demande, pour la plupart), non seulement que l’information orale passe plutôt mal que bien, voire qu’elle peut même être faussée, ce qui est dangereux pour les adhérents concernés par les sujets soulevés, et ce d’autant plus quand certains responsables d’associations s’arrogent « la vérité vraie » sans aucune connaissance juridique.

Malheureusement, cet exemple n’est pas unique, mais seulement l’un des plus édifiants d’une collection de lettres qui commence à s’épaissir.

Raison pour laquelle, en parallèle du jugement, j’ai tenu à ressortir quelques armes mal fourbies par « un critiqueur » que je souhaiterais voir prendre la plume pour commettre à son tour des articles intéressants et documentés.

Ma fin de carrière militaire au Cabinet de plusieurs ministres de la Défense (dans deux postes de secrétariat de haut niveau) aura conforté quelques-unes de mes connaissances acquises de-ci, de-là au cours de mes vagabondages professionnels, à savoir :

que les militaires (tous grades confondus), y compris ceux de la haute hiérarchie, ne sont guère « chatouilleux » de ce qui touche au droit, au sens de l’économie des deniers publics, voire au bon sens tout court comme celui que possède un paysan ; que même à la retraite, le petit doigt reste toujours sur la couture du pantalon pour beaucoup. Dommage, que cette absence d’esprit critique !

Si on ajoute, à cet état de fait de soumission, presque congénitale, l’attirance pour les décorations à venir, le passage dans les réserves avec le grade supérieur et, par voie de conséquence, le bénéfice des périodes effectuées non imposables, etc., on comprendra mieux l’emprise exercée encore par des DPM (ndlr :Directeurs du personnel militaire) sur leurs anciennes ouailles et pourquoi certains n’osent pas « cracher dans la soupe » expression vulgaire mais qui traduit bien ce qu’elle veut dire.

A tous, bonnes vacances et, à notre ami P.Beausssart, toutes nos félicitations.

Annie Romério
Major (ER) de l’armée de terre.

Lire également :
Affaire BEAUSSART : refus d’attribution de l’échelon exceptionnel des adjudants-chefs annulé !

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