Décret n° 2021-1703 du 17 décembre 2021 relatif à la prime de performance

Décret n° 2021-1703 du 17 décembre 2021 relatif à la prime de performance

Publics concernés : officiers des corps des ingénieurs de l’armement, des ingénieurs des études et techniques de l’armement, des commissaires des armées, des ingénieurs militaires des essences, des officiers logisticiens des essences, des ingénieurs militaires d’infrastructure de la défense, des administrateurs des affaires maritimes, des professeurs de l’enseignement maritime et du corps militaire du contrôle général des armées.
Objet : création d’une prime de performance.
Entrée en vigueur : le décret entre en vigueur le 1er janvier 2022 .
Notice : la prime de performance rémunère l’expertise et les compétences techniques détenues par les corps d’officiers exerçant statutairement des fonctions de conception, de direction, de contrôle et d’expertise techniques, nécessaires à l’accomplissement des missions opérationnelles des forces armées. Elle incite les officiers à monter en compétences et en niveau de responsabilité tout au long de leur carrière. Elle dote en outre les directions et services gestionnaires concernés d’un outil indemnitaire garantissant l’attractivité et la fidélisation de ces corps d’officiers sur le long terme. Enfin, ce dispositif rationalise et simplifie le régime indemnitaire des militaires, en fusionnant en une prime unique sept primes aujourd’hui versées au sein des corps concernés au titre de la technicité, de la responsabilité et de la performance.
Références : le décret et les textes qu’il modifie peuvent être consultés sur le site Légifrance (https://www.legifrance.gouv.fr).

Le Premier ministre,
Sur le rapport de la ministre des armées,
Vu le code de la défense, notamment son article L. 4123-1 ;
Vu le décret n° 48-1366 du 27 août 1948 modifié déterminant les indemnités diverses susceptibles d’être payées au titre de la solde aux militaires des armées de terre, de mer et de l’air ;
Vu le décret n° 54-539 du 26 mai 1954 modifié instituant une prime de qualification en faveur de certains officiers et militaires non officiers à solde mensuelle ;
Vu le décret n° 64-1374 du 31 décembre 1964 modifié relatif à la prime de qualification de certains officiers ;
Vu le décret n° 68-657 du 10 juillet 1968 modifié relatif aux primes de qualification de certains personnels militaires ;
Vu le décret n° 77-33 du 4 janvier 1977 modifié portant statut particulier du corps des professeurs de l’enseignement maritime ;
Vu le décret n° 2005-1029 du 25 août 2005 relatif à la gestion et à l’administration des corps militaires relevant du ministre chargé de la mer ;
Vu le décret n° 2008-941 du 12 septembre 2008 modifié portant statut particulier du corps militaire des ingénieurs de l’armement ;
Vu le décret n° 2008-942 du 12 septembre 2008 modifié portant statut particulier du corps des ingénieurs militaires des essences ;
Vu le décret n° 2008-944 du 12 septembre 2008 modifié portant statut particulier du corps des ingénieurs des études et techniques de l’armement ;
Vu le décret n° 2008-951 du 12 septembre 2008 modifié portant statut particulier du corps militaire du contrôle général des armées ;
Vu le décret n° 2010-1239 du 20 octobre 2010 modifié portant statut particulier du corps des ingénieurs militaires d’infrastructure de la défense ;
Vu le décret n° 2012-1029 du 5 septembre 2012 modifié portant statut particulier du corps des commissaires des armées ;
Vu le décret n° 2012-1546 du 28 décembre 2012 modifié portant statut particulier du corps des administrateurs des affaires maritimes ;
Vu le décret n° 2014-1455 du 5 décembre 2014 modifié portant statut particulier du corps des officiers logisticiens des essences ;
Vu le décret n° 2018-965 du 8 novembre 2018 modifié portant création d’une indemnité spécifique de haute responsabilité ;
Vu le décret n° 2020-710 du 10 juin 2020 fixant les conditions d’attribution de la nouvelle bonification indiciaire aux personnels exerçant des fonctions supérieures de direction, d’encadrement ou d’expertise ;
Vu le décret n° 2021-1702 du 17 décembre 2021 relatif à la prime de commandement et de responsabilité militaire ;
Vu l’avis du Conseil supérieur de la fonction militaire en date du 24 juin 2021,
Décrète :

  • Article 1

    Peuvent prétendre à une prime de performance, les membres du corps militaire du contrôle général des armées, les ingénieurs de l’armement, les ingénieurs des études et techniques de l’armement, les commissaires des armées, les ingénieurs militaires des essences, les officiers logisticiens des essences, les ingénieurs militaires d’infrastructure de la défense, les administrateurs des affaires maritimes et les professeurs de l’enseignement maritime exerçant des responsabilités ou mettant en œuvre une expertise.
    Le temps passé en formation initiale n’ouvre pas droit à la prime de performance.

  • Article 2

    La prime de performance varie selon le niveau d’expertise ou de responsabilité exercé. Elle comporte :
    1° Une part fonctionnelle versée mensuellement, pour les membres du corps militaire du contrôle général des armées et les ingénieurs de l’armement ;
    2° Une part variable, pour l’ensemble des officiers des corps mentionnés à l’article 1er du présent décret accomplissant des services continus d’au moins un mois calendaire. Son montant est déterminé au vu d’une évaluation annuelle. Selon la force armée ou formation rattachée d’appartenance, la part variable est versée semestriellement ou annuellement.
    Un arrêté conjoint du ministre de la défense, du ministre chargé de la mer et des ministres chargés du budget et de la fonction publique fixe, pour chaque corps et chaque niveau de responsabilité ou d’expertise, les montants maximaux annuels de la part fonctionnelle et de la part variable.
    La répartition des militaires dans les différents niveaux de responsabilité ou d’expertise est fixée par le ministre de la défense ou, pour les corps des administrateurs des affaires maritimes et des professeurs de l’enseignement maritime, conjointement par le ministre de la défense et le ministre chargé de la mer.

  • Article 3

    Les officiers mentionnés à l’article 1er du présent décret ne peuvent pas prétendre :

    – à la prime de commandement et de responsabilité militaire prévue par le décret n° 2021-1702 du 17 décembre 2021 susvisé ;
    – à une nouvelle bonification indiciaire, à l’exception de celle prévue par le décret du 10 juin 2020 susvisé.

    Les officiers mentionnés au 1° de l’article 2 du présent décret ne peuvent pas prétendre aux primes de qualification prévues par les décrets du 26 mai 1954, du 31 décembre 1964 et du 10 juillet 1968 susvisés.
    La prime de performance ne se cumule pas avec l’indemnité spécifique de haute responsabilité prévue par le décret du 8 novembre 2018 susvisé.

  • Article 4

    1° Le troisième alinéa de l’article 1er du décret du 31 décembre 1964 susvisé est supprimé.
    2° La deuxième phrase de l’article 4 du décret du 10 juillet 1968 susvisé est remplacée par les mots : « Elles ne se cumulent pas non plus avec la prime de performance servie aux membres du corps militaire du contrôle général des armées et aux ingénieurs de l’armement en application du décret n° 2021-1703 du 17 décembre 2021 relatif à la prime de performance. »

  • Article 5

    Sont abrogés sous réserve des dispositions transitoires prévues à l’article 6 :

    -le décret du 7 mai 1946 fixant les indemnités de fonctions techniques allouées aux ingénieurs du génie maritime, aux ingénieurs hydrographes, aux ingénieurs des travaux maritimes assimilés spéciaux et aux ingénieurs des directions des travaux ;
    -le décret n° 50-163 du 18 janvier 1950 fixant les indemnités de fonctions techniques allouées aux ingénieurs du génie maritime, aux ingénieurs hydrographes, aux ingénieurs des travaux maritimes assimilés spéciaux et aux ingénieurs des directions des travaux ;
    -le décret n° 51-1437 du 13 décembre 1951 relatif aux primes de service et de rendement et de rendement des ingénieurs militaires et des ingénieurs des travaux techniques militaires ;
    -le premier alinéa de l’article 3 du décret du 26 mai 1954 susvisé ;
    -le décret n° 68-258 du 21 mars 1968 relatif aux primes de service et de rendement des ingénieurs de l’armement ;
    -le décret n° 80-119 du 5 février 1980 relatif à la prime de service des ingénieurs des études et techniques et des ingénieurs militaires d’infrastructure de la défense ;
    -le décret n° 2000-1292 du 26 décembre 2000 portant création d’une allocation spéciale de développement des ingénieurs de l’armement ;
    -le décret n° 2005-942 du 2 août 2005 portant attribution d’une indemnité d’activité et de service aux membres du corps militaire du contrôle général des armées.

  • Article 6

    Le présent décret entre en vigueur au 1er janvier 2022.
    Les primes et indemnités mentionnées à l’article 5 du présent décret sont versées en 2022 aux officiers y ouvrant droit au titre des services rendus antérieurement au 1er janvier 2022.
    Par dérogation au 2° de l’article 2, le premier versement de la part variable de la prime de performance peut être calculé sur une période d’évaluation inférieure à douze mois.
    Les officiers en formation initiale qui ont perçu, au titre de l’année 2021, l’allocation spécifique de développement, la prime de service et de rendement ou la prime de service prévues par les décrets du 21 mars 1968, du 5 février 1980 et du 26 décembre 2000 susmentionnés, demeurent éligibles à ces primes jusqu’à la fin de leur formation initiale.

  • Article 7

    Le ministre de l’économie, des finances et de la relance, la ministre des armées, la ministre de la mer, la ministre de la transformation et de la fonction publiques et le ministre délégué auprès du ministre de l’économie, des finances et de la relance, chargé des comptes publics, sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent décret, qui sera publié au Journal officiel de la République française.

Fait le 17 décembre 2021.

Jean Castex
Par le Premier ministre :

La ministre des armées,
Florence Parly

Le ministre de l’économie, des finances et de la relance,
Bruno Le Maire

La ministre de la mer,
Annick Girardin

La ministre de la transformation et de la fonction publiques,
Amélie de Montchalin

Le ministre délégué auprès du ministre de l’économie, des finances et de la relance, chargé des comptes publics,
Olivier Dussopt

Source : JORF n°0295 du 19 décembre 2021
Texte n° 33

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