Défense européenne, juste une illusion ? Pourquoi je ne suis pas (tout à fait) d’accord avec JD Merchet

Le livre de JD Merchet (JDM) sur la « Défense européenne, une grande illusion » est brillant, enlevé, intéressant, volontiers provocateur. Et j’y souscrirais volontiers. Mais les lecteurs de ce blog l’auront peut-être deviné, je ne pouvais être tout à fait d’accord sur certains éléments de fond. Notamment les postulats sur lequel Jean-Dominique fonde son raisonnement.

Premier postulat : la défense ou les défenses européenne(s) ? Tout d’abord il faut s’entendre sur ce qu’est la défense européenne et comment on la définit. D’un point de vue général, elle me semble principalement partagée entre deux organisations : l’Otan et l’UE. J’ai l’impression que, dans sa démonstration, JDM vise la seconde mais pas la première. Dommage. Car si ces deux organisations semblent vouloir parfois se faire concurrence, se marcher sur les pieds, chacune a un rôle bien défini, par l’histoire et … leurs statuts. De fait, elles sont complémentaires.

A l’une, organisation militaire essentiellement, la fonction de garantir la sécurité de ses Etats membres, au besoin en allant au-delà des frontières (Kosovo, Afghanistan …), si le risque de sécurité se fait sentir. A la seconde, organisation civile essentiellement, le soin de développer d’une politique étrangère commune, dont la politique de défense fait partie des outils et instruments, pour stabiliser, s’interposer dans des zones régionales externes. L’une a 50 ans d’existence, l’autre 10 ans… On ne peut pas reprocher à la plus jeune de ne pas avoir fait ce que son aînée n’a pas su faire (les coopérations industrielles, l’armée européenne…).

Derrière ces deux organisations se profilent deux conceptions du « militaire ». Dans l’une, il est un but en soi, sous contrôle politique évidemment. Dans l’autre, c’est un instrument – parmi d’autres – au service d’une politique étrangère. L’une est largement impulsée par les Etats-Unis, et dominée, l’autre ressort de la volonté propre des Européens, avec une impulsion historique franco-allemande, plus large et diversifiée aujourd’hui.

Mais toutes deux ont certains problèmes identiques aujourd’hui : comment faire participer les Etats membres aux charges collectives de sécurité ? comment avoir une force de réaction rapide vraiment opérationnelle ?

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