Démagogie, paternalisme et immobilisme social dans les armées. (Par Renaud Marie de Brassac)

Dans l’éditorial du Magazine d’Armée média  n°4, le président de l’Adefdromil exprimait sa profonde déception de l’action gouvernementale menée en matière de condition militaire depuis l’élection de M. François Hollande.

A l’approche de la fin de l’année, nous ne pouvons que confirmer notre total écœurement de la mascarade militaire à laquelle nous assistons.

Démagogie d’abord.

La distribution des légions d’honneur coute moins cher que celle des pensions.

En mars 2012, un jeune délinquant issu de l’immigration et endoctriné, Mohammed Mérah, s’est lancé dans une succession d’assassinats terroristes, dans la région de Toulouse. Ses victimes n’ont pas été sélectionnées individuellement, mais en raison de leur appartenance à une communauté. Il s’agissait, soit de militaires, soit de membres de la communauté juive. C’est ainsi qu’ont été tués un militaire qui vendait sa moto, deux autres qui, hors service, mais en uniforme, allaient retirer de l’argent à un distributeur. Un troisième a été grièvement blessé dans les mêmes circonstances. Enfin, un enseignant et trois enfants ont été tués dans une école confessionnelle juive de Toulouse.

Sous la pression et pour satisfaire la demande des familles des militaires victimes, issus eux aussi de l’immigration, une loi a créé l’appellation officielle de « Mort pour le service de la Nation ». Cette initiative est loin de faire l’unanimité. Aujourd’hui, on vient de modifier le code la Légion d’honneur pour permettre d’attribuer, à titre posthume pendant un délai d’un an, la croix de chevalier de la Légion d’honneur. Cette modification bénéficierait aux victimes militaires de Mérah à en croire un blog.  Y a-t-il plus d’honneur à être victime d’un crime terroriste lorsqu’on est militaire hors service ou lorsqu’on appartient à une communauté religieuse ? Il semble bien que oui. Qui est mort pour le service de la Nation, dans cette tragédie ? Personne ! Comment soutenir qu’il n’y a pas une forme de communautarisme dans ces mesures démagogiques ? Et puis, nous serions curieux de savoir comment ont été traités et réglés ces décès hors service sur le plan indemnitaire ?

Déjudiciarisation.

On se souvient qu’à la suite de la tragédie de l’embuscade d’Uzbin en août 2008, plusieurs familles se sont constituées partie civile pour qu’une enquête soit diligentée et que la justice détermine s’il y a eu imprudence. Cette démarche a été validée par la Cour de cassation. La haute hiérarchie s’en est émue au point que François Hollande, dans son message aux armées du 19 mai 2012, a déclaré : «Nos militaires, qui assurent la protection de la Nation méritent en retour que la Nation les protège, notamment d’une judiciarisation inutile de leur action».

Qu’est ce qu’une judiciarisation inutile et de quoi s’agit-il en réalité ? Madame Alexandra Onfray, procureur de la République au Tribunal aux armées de Paris jusqu’à sa suppression fin 2011, indique dans la revue Inflexions n°15 consacrée à la judiciarisation des conflits, que sur une centaine d’affaires annuelles, « peu d’affaires sont directement liées à la planification et à la conduite des opérations ». C’est donc pour faire plaisir aux généraux, aux officiers, principalement de l’armée de terre qu’on envisage de faire voter une loi, ayant pour objectif d’entraver, voire d’empêcher toute investigation judiciaire dans le cadre « des actions de combat », notion susceptible d’être créée ex nihilo. Un ancien député propose également d’user sans retenue –c’est-à-dire d’abuser- du secret-défense. Bref, on voudrait faire une loi pour enterrer l’affaire d’Uzbin, selon la regrettable habitude prise lors du quinquennat précédent de faire voter une loi pour répondre à un problème ponctuel. Il faut croire que l’armée à quelque chose à se reprocher dans cette affaire, puisque la commission consultative du secret de la Défense nationale a recommandé récemment au ministre de ne pas déclassifier les documents de l’affaire.

Qui décidera que telle ou telle mort est intervenue dans une « action de combat » ? Nul doute que toute mesure permettant d’enterrer une affaire, de ne pas engager la responsabilité personnelle d’un chef, sera utilisée y compris à mauvais escient, c’est-à-dire au détriment de nos militaires, victimes de tirs fratricides par exemple. Le colonel retraité Burgaud, condamné à cinq ans d’emprisonnement avec sursis dans l’affaire Mahé, pour avoir transmis un ordre illégal, s’oppose ainsi fermement, à la « judiciarisation », par laquelle il a été rattrapé, selon ce qui est rapporté sur le blog secret défense. Au-delà de son attitude digne et respectable pendant le procès, il n’a manifestement pas tout compris.

Le courage politique, ce n’est pas d’aller dans le sens de la facilité, mais dans le sens des valeurs de la France. La démagogie, c’est de céder à un lobby pour lui faire plaisir, comme si on avait un peu peur de lui.

Paternalisme ensuite.

Louvois

Depuis octobre 2011, des erreurs en cascade sont apparues dans le paiement de la solde et les indemnités des militaires suite au fiasco du logiciel LOUVOIS. C’est l’Adefdromil qui avait alerté en vain en son temps.

Le ministre a eu une révélation au mois d’octobre 2012. Peut-être après un grand pardon à Sainte Anne d’Auray ? Il a tapé du poing sur la table et a créé un « call center » à Rambouillet pour recueillir les doléances. Tout devait être réglé pour Noël. Malheureusement, la cellule de crise reçoit encore environ 250 appels par jour. Et il a fallu faire voter, voici quelques jours , une rallonge de plus de 200 millions d’euros pour payer les soldes et indemnités. C’est ce qu’on appelle un ministère bien tenu.

Quelques semaines plus tôt, des femmes de militaires probablement manipulées, avaient posé dos nus avec un message revendicatif. Elles se sont baptisées : « un paquet de gauloises en colère ». Les images, postées sur Facebook, ont fait le tour du monde. Le 29 octobre 2012 à l’hôtel de Brienne, lors d’une conférence exceptionnelle, notre ministre de la défense, en bon technicien de la politique, a retourné la situation à son avantage en poussant un grand coup de gueule. Il a refusé d’endosser les erreurs commises par le gouvernement précédent et a déclaré la guerre à Louvois en préconisant toute une série de mesures dont la création d’un « Groupe d’utilisateurs » comprenant des…conjoints de militaires ! Une grande première dans la concertation militaire et une manœuvre intelligente pour éviter que le  «paquet de gauloises en colère » ne se transforme en « Gitanes papier maïs ». Mission réussie : les « Gauloises » se sont constituées en association… « Solidarité au drapeau ». Fermez le ban !

Enfin, un ministre qui sait parler à la t(c)roupe – de ces dames- aussi bien que le regretté Charles Hernu en son temps.

Quant au silence qui entoure depuis début décembre les rapports des audits « interne » et « externe » ordonnés afin de mieux comprendre l’origine et l’ampleur des problèmes rencontrés par le paiement de la solde des militaires, il ne peut que nous inquiéter à défaut de nous rassurer.

Le retour de Martin Guerre.

Les jeunes générations ne connaissent probablement pas ce film emblématique, sorti en 1982, dans lequel Depardieu/ Martin Guerre de  retour d’une guerre au 16ème siècle, usurpe l’identité d’un soldat disparu.

La classe politique accueille donc les « boys » de retour d’Afgha. C’est d’abord, le ministre, Jean Yves Le  Drian et Patricia Adam, présidente de la commission de la Défense à l’Assemblée nationale, qui ont ouvert le bal en accompagnant un contingent de militaires rentrant d’Afghanistan entre Chypre et Paris, le 8 décembre. Ils sont allés les chercher à Paphos, berceau d’Aphrodite, selon la légende. Ah, quel beau couple, pourrait commenter Jack Lang !

Dans un deuxième temps, après son coup de colère contre le déserteur Depardieu/Martin Guerre, le premier ministre, tout sourire, a rendu visite à un autre contingent de retour du théâtre, lundi 17 décembre à Clermont Ferrand. Il aurait pu séduire encore plus : n’est ce pas quand Ayraud tique, qu’il a le plus de charme ?

Enfin, François Hollande de retour d’Algérie, a reçu à l’Elysée une cinquantaine de militaires, le vendredi 21 décembre dans la matinée. On remarquera le crescendo parfait du ballet des congratulations. Il est vrai que le show fait partie désormais de la geste républicaine.

Comme nous sommes des pragmatiques, on s’accommoderait volontiers de ce paternalisme s’il se traduisait par de réelles avancées sociales. Il n’en est rien. Le problème, c’est que ces poignées de main et ces remerciements tendent à faire oublier les vrais problèmes.

Dans le même temps, on compte 550 blessés souffrant du syndrome de stress post-traumatique selon le Service de santé des armées. Un chiffre bien faible par rapport au pourcentage constaté dans d’autres armées alliées. Le ministre a parlé de créer de nouveau un centre d’appels pour écouter les militaires en souffrance et leur famille. « Mister call center », tel pourrait être le surnom qu’il laissera à la postérité.

Mais, en matière de pensions d’invalidité résultant du syndrome de stress post-traumatique, la compassion ministérielle ne doit pas faire oublier que la sous-direction des pensions fait quasi systématiquement appel des décisions défavorables à l’Etat, que ce soit lors des expertises ou devant les juridictions.

La main droite d’un ministre ignore toujours ce que fait sa main gauche.

L’exaspération du CSFM.

« Avant toutes choses, le Conseil tient à vous faire part de son fort mécontentement et de sa déception du peu de considération qui est accordé à ses travaux. A cette session même, quatre textes lui ont été présentés sans qu’aucune des observations et demandes qu’il avait exprimées, deux ans et demi auparavant, sur ces mêmes textes, n’ait été retenue.

De même, depuis plus d’un an, le CSFM alerte sur les dysfonctionnements en matière de paiements des soldes. A l’époque, il lui a été répondu que c’était un problème mineur qui ne tarderait pas à être résolu.

Aujourd’hui, des dizaines de milliers de militaires sont toujours concernés et des centaines se trouvent dans une situation scandaleuse, même si votre action personnelle a marqué une réelle amélioration sur ce point.

Pour les membres, il semble de plus en plus évident que les journalistes, les blogs, voire les conjoints sont plus écoutés qu’eux. Ils vivent très mal cette situation alors même qu’ils se dévouent sans compter pour la communauté militaire et sa condition dans le respect des règles du statut militaire et de la concertation. »

Tel est le ton sur lequel le Conseil s’est adressé au ministre lors de la 88ème session, qui s’est tenue du 10 au 14 décembre 2012. Le CSFM aurait dû mentionner l’Adefdromil, dont nous savons qu’elle est lue en haut lieu. Succès garanti pour le lecteur du message.

C’est dans ces conditions que le ministre a accepté qu’un groupe du CSFM soit autorisé à l’informer en direct des problèmes de condition militaire. Nous attendons de connaître les modalités de ce « téléphone rouge ».

Le ministre s’empare ainsi de tous les sujets qui ne risquent pas d’impliquer l’ouverture de nouveaux crédits. A titre illustratif, ceux de l’action sociale pour 2013 ont été votés en baisse de plus de 20%. On va passer de 113,7 millions d’euros en 2012 –montant insuffisant- à  88,3 millions en 2013.  Jean Yves LeDrian, habile et économe, va sûrement obtenir une excellente note de M.M Sapin et Cahuzac sur son bulletin de fin d’année. Quant à la note que vont lui attribuer les militaires, elle est par avance classée « secret défense ».

Immobilisme social, enfin.

Egalité dans le Mariage pour tous. Inégalité dans le Pacs militaire.

On va faire voter une loi permettant à des personnes du même sexe de se marier. Pourquoi pas ?

Mais dans le même temps, les jeunes militaires (hétéros pour la plupart – il est navrant d’avoir à le préciser) qui se pacsent, ne peuvent percevoir l’indemnité pour charges militaires au même taux que les mariés avant deux ans de Pacs. La différence est substantielle : plusieurs centaines d’euros par mois.

La situation  des pacsés de moins de deux ans n’est pas prise en compte en cas de mutation. S’ils sont affectés outre-mer, les frais de transport de leur partenaire ne sont pas pris en charge par l’Etat. Toujours outre-mer, s’ils sont militaires du rang, ils n’ont pas droit à un logement du parc géré par la Défense. Cette réglementation absurde lèse des jeunes, alors que dans le même temps, on nous dit qu’on veut les aider.

Le problème n’est plus juridique, mais bien politique, car le Conseil d’Etat (avis n°357793 du 13 juin 2012) a validé le délai de deux ans en indiquant que « la différence de traitement ainsi instituée n’apparaît pas manifestement disproportionnée au regard des différences existant entre le régime juridique du mariage et celui du pacte civil de solidarité ». Il est vrai qu’au Conseil d’Etat, on n’a pas ces problèmes.

Légionnaires et SDF.

Le ministre de l’Intérieur a publié une circulaire assouplissant les critères de délivrance d’un titre de séjour. On n’y a rien trouvé concernant les légionnaires démuni du certificat de bonne conduite. On continue de leur laisser le choix entre le retour dans leur pays d’origine et le statut de SDF. Pour eux, le changement, ce n’est pas pour maintenant ! Le rapport de 2010 de Mme Le Branchu n’aura donc servi à rien.

Possibilité de reconversion ou droit à la précarité ?

En cette période de chômage pour tous, il faudrait aussi se pencher sur la reconversion des militaires, distribuée de manière inégalitaire et souvent discrétionnaire dans chaque armée. Ainsi, des jeunes en fin de contrat quittent l’armée sans formation professionnelle avec  l’impression d’avoir été exploités et se retrouvent sans emploi.

Les oubliés des essais nucléaires et de l’amiante.

470 dossiers de personnels de la Défense ayant travaillé dans un environnement avec de l’amiante seraient en souffrance. On suppose que sous l’impulsion de leur ministre, les services font tout pour indemniser les plaignants ?

Pour les victimes des essais nucléaires, les indemnisations ne semblent pas avoir progressé. Madame Patricia Adam dans une question posée en avril 2012 (réponse publiée au JOAN du 15 mai) précisait que 4 demandes avaient été satisfaites sur 417 dossiers et « qu’au regard de la population visée par l’étude d’impact qui accompagnait le projet de loi voté par le Parlement, il est donc permis de s’interroger sur le choix de la méthode employée dans l’examen des dossiers des demandeurs d’indemnisation.

Elle souhaitait alors connaître les progrès réalisés dans la mise en œuvre des nouvelles conditions d’instruction des dossiers et des nouveaux critères d’attribution des demandes. »

Peut-être pourrait-elle désormais communiquer sur les progrès, dont elle serait à l’origine maintenant qu’elle est « aux affaires », et après avoir honoré de sa présence l’assemblée générale de l’association des vétérans  victimes des essais nucléaires (ANVVEN), le 17 novembre à Brest ? Il est vrai qu’en tant que député du Finistère, son absence aurait été remarquée.

Conservatisme de la pensée et immobilisme social.

Certes le ministère de la Défense est en restructuration quasi permanente depuis plusieurs décennies. Ce mouvement perpétuel empêche t’il d’avoir une réelle ambition sociale ? Interdit-il d’avancer vers une réforme de la condition militaire ?

Il faudrait un Carnot pour remettre debout ce ministère, tandis que nous n’avons eu, depuis plusieurs années, que des politiciens soucieux de ne pas « faire bouger le bateau », engoncés face aux généraux et aux directions du ministère, habiles à laisser les problèmes à leurs successeurs.

Le bateau coule donc normalement et, « Domani e troppo tardi ». ((« Demain, il sera trop tard » : titre d’un film italien des années 50))

Peut-être faut-il le dire en breton ?

22/12/2012

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Démagogie, paternalisme et immobilisme d’Etat  (Armée Media)

Cet article a 5 commentaires

  1. AMBROISE

    N’étant plus d’active, étant dans l’ex position dite « en retraite » de l’ancien statut je ne peut que regarder d’un oeil critique ce qui se trame contre les militaires.
    Ce qui me concerne dans l’article qui me concerne est la partie traitant des oubliés des essais nucléaires et de l’amiante.
    Les vétérans des essais nucléaires ont entendus, lus, les politiques, les élus de l’ancienne opposition et de la majorité actuelle nous dire, voir répéter à qui voulait l’entendre « que si un jour nous sommes aux affaires vous serez entendus ».
    Combien de questions parlementaires, de propositions de loi déposées soit par des élus des deux assemblées se disant outrés du traitement et de l’avancée du dossier ?
    Aujourd’hui ces gens là sont aux commandes, certains sont même ministres et …………………………………… rien, silence radio.
    C’est véritablement scandaleux.
    Pour enterrer et berner les vétérans l’idée géniale qui vient de sortir du chapeau est la création d’une commission (une de plus) devant rendre des conclusions en 2013.
    Pourquoi pas après tout, une année de plus à discuter, évaluer, commenter avec des sois disant spécialistes pris dans l’habituel vivier des scientifiques des essais propres. Ces experts ceux qui nient les effets des faibles doses vont sans peines ressortir l’argumentaire habituel.
    Quand aux auditions à venir qui sera entendu ? Les gens de la défunte DIRCEN de Villacoublay ou les véritables vétérans ceux qui ont connus les sites sahariens et polynésiens.
    Quand à la reconnaissance de la nation envers ces vétérans du nucléaire, la République en bonne fille se contente de répondre aux questions des parlementaires, des citoyens par des textes de réponses variées mais toujours quasiment identiques depuis des années. Les rédacteurs ne font aucuns efforts d’écriture.
    La question à poser en mettant les pieds dans le plat. Qui décident, les politique ou les hauts fonctionnaires inamovibles.

  2. GERARD JOYON

    Je cite une partie de l’article :
    (Mais, en matière de pensions d’invalidité résultant du syndrome de stress post-traumatique, la compassion ministérielle ne doit pas faire oublier que la sous-direction des pensions
    fait quasi systématiquement appel des décisions défavorables à l’Etat, que ce soit lors des expertises ou devant les juridictions).

    Je ne peux que confirmer ce qui ci-dessus est écrit.
    Ces appels systématiques sont scandaleux.
    J’affirme ce jour : qu’en juillet 2010 la responsable du service contentieux de la sous- direction m’a dit ce qui suit : .
    « Consignes ou pas du ministre (Morin) ,nous ferons appel de cette décision favorable, c’est notre politique, ici c’est systématique »(.fin de citation)

    J’affirme ce jour 27 décembre 2012 que Monsieur BODIN , en septembre 2012 avait, par l’intermédiaire de ses secrétaires particulières.
    (relancé 5 fois)
    promis de me recontacter au sujet de la promesse de MORIN.Au sujet de l’appel non conforme à la promesse.
    Monsieur BODIN oublia de m’écrire , de me téléphoner de prendre en « compte cette grave anomalie ». De prendre la décision qui s’imposait .
    En fait il a fuit sa responsabilité. Il s’est défaussé.
    Je passai en appel et la décision favorable reconnaissant en 2010 ma maladie fut infirmée d’une façon honteuse.
    Je fus trahi .
    J’affirme que par 4 fois j’eus au téléphone un ancien collaborateur de BODIN qui me confirma que BODIN ne pouvait ignorer ce problème étant donné que c’est lui même qui était à l’origine de cette idée de non appel en 2008.
    Déclaration publique du 28 novembre 2008 de MORIN.

    Je suis en mesure et en droit de penser ce jour que nous avons été lâchés par LE DRIAN et TAUBIRA et tous ces menteurs qui,
    lorsqu’ils étaient dans l’opposition avaient promis de nous aider.
    Le comble c’est que LE DRIAN trouve la loi MORIN correcte .(11 décembre 2012).
    Quand à Monsieur BODIN ce n’est pas la peine d’en rajouter je suis écoeuré.

    Cette gauche qui devait nous aider ,elle aussi nous a trahi .

    Ambroise ci dessus évoque la défunte DIRCEN.
    A ce sujet, un de ses patrons DIRCEN disparu il y a peu de temps, s’est repenti en reconnaissant 30 ans plus tard les conséquences des essais sur la santé et sur la sienne.
    Trop tard pour lui, et surtout pour tous les « petits » comme savaient le dire,………………. comme savaient me le dire ses proches .

    La lâcheté habite l’Etat et tous ses sbires!

    Gérard JOYON

  3. Penfeld

    Le TPMI chargé de juger les demandes de pensions d’invalidité est une juridiction archaïque et obsolète. Saisi par l’ANVVEN, le Médiateur de la République, a admis la situation inéquitable appliquée aux anciens militaires blessés ou malades. Il a fait des propositions 11-R008 du 22 mars 2011, pour demander la modification des articles L2 et L3 du code des pensions. Affaire coincée dans les tiroirs des technocrates du ministère. Cette juridiction permet tous les abus comme celui qui autorise le commissaire du gouvernement a tricher devant un magistrat. Une affaire sera traitée en appel à Rennes le 5 avril 2013 avec des conclusions mensongères rendues par un commissaire général de La Rochelle. La victime a protesté par lettre recommandée avec AR pour exiger qu’un certificat médical vienne appuyer les affirmations fausses de cet officier général . Aucune suite depuis 2 mois. C’est vrai que la hiérarchie étoilée ne saurait s’abaisser à dialoguer avec un « inférieur ». Rue Saint-Dominique on se plaît à répéter que le dialogue social fonctionne de façon très satisfaisante via le CSFM. Toujours le refrain de Madame la Marquise.

    Pour les vétérans des essais nucléaires, les ministres passent mais la situation reste précaire. Le 11 décembre dernier, le nouveau ministre JY Le Drian a vite expédié la 3è réunion de la commission consultative de suivi. Rien de bien nouveau. On laisse filer le temps en pariant sur la lassitude des cancéreux et leur élimination naturelle. On lance une étude épidémiologique sur Tahiti et on va demander une analyse des modalités d’application de la loi Morin. A l’AN, la commission défense va mettre en place une mission d’information.
    La loi Morin, indispensable pour échapper à l’arbitraire du TPMI, porte en elle un redoutable poison. Les parlementaires de droite ont introduit à l’article 4 II la notion perverse du risque négligeable qui vide la loi de sa substance. Le bilan est catastrophique puisque le taux de rejets frôle les 99% Seulement 9 modestes indemnités ont été accordées sur un total de 618 dossiers examinés par le CIVEN d’Arcueil. C’est un échec inacceptable. Le ministre demande aux associations d’envoyer plus de dossiers pour voir plus d’indemnités accordées. C’est logique sauf que le taux de rejets restera figé à 99% si les conditions d’examen restent en l’état. Est-il raisonnable de conseiller à un cancéreux de demander une indemnité en sachant qu’il va se retrouver débouté avec pour solution un recours devant le TA?

    Rappelons que l’opposition parlementaire en fin 2009 a critiqué le projet Morin et refusé de le voter. Aujourd’hui majoritaire il semble logique de demander une modification de la loi pour la rendre conforme aux exigences formulées en 2009. Les parlementaires de gauche ont le devoir moral d’amender le texte pour:
    -supprimer cette notion de risque négligeable (sanctionnée le 22 juin 2012 par le TA de Papeete)
    -introduire le principe de renversement de la charge de la preuve promis solennellement et publiquement par H Morin. C’est à l’Administration d’apporter la PREUVE que la pathologie n’est pas liée aux essais nucléaires.
    Ensuite il sera temps de créer une commission Théodule pour allonger la listes des maladies reconnues (21 cancers à ce jour), élargir les zones réputées contaminées et revoir les périodes d’exposition.
    En attendant de mourir, les victimes auront droit au refrain de Madame la Marquise.

  4. Bad Ha Boum

    Même pas honte la Tatie Muette !

    Ancien appelé des tirs atomiques 1971/72 à Mururoa, et revenu un peu cassé du feu d’artifice .
    La santé en ayant prit un coup(sclérose en plaques), je demandais réparation ; mais de quoi donc reprit alors Tatie la Muette.
    Y a t’il quelqu’un de mécontent dans le(s) rang(s), si vous levez le doigt sachez à quoi vous vous engagez mais que ceci ne vous décourage pas.
    Médecin (expert militaire) sur le coup , accord de Tatie la Muette pour un transport en ambulance Brest / Paris / Brest dans la journée pour . Durée de l’expertise 20 minutes, un sans spé aurait bien pu faire l’affaire pour en réduire le coût.
    Ma présence n’ayant servi qu’a voir un expert survoler du regard mes états de service , et d’oberver les menus mouvements
    de mes index bras tendus écartés vers mon nez. Celà en valait il le déplacement ? Mon épouse était de la fête(témoin), quel spectacle quelle maitrise Tatie la Muette. Pour le questionnaire du dossier questions banales, vous étiez bien sur la BB Maine à Mururoa à cette époque , et bla bla bla et bla bla bla .
    Puis regardant sa montre, si vous voulez éviter les embouteillages je vous conseillerais de ne pas traîner plus longtemps ici ,
    à l’hôpital du Val de Grâce.
    Et que ceci serve d’exemple à tous ceux qu’un mirage écarte du droit chemin.

    Bad Ha Boum

  5. Manivel

    Ancien du Sahara 621 ème GAS

    Oubliés ; nous sommes depuis plus de quarante cinq ans voir plus oubliés des gouvernements successifs. La plupart des engagés et appelés et qui ont servit pour que la France puisse avoir sa force de frappe Nucléaire ont contractés cancers et maladies divers car à l’époque nous étions ignorants des conséquences par les radiations subies.
    Nous avons servi de Cobayes et tous les jours nous en souffrons dans notre être
    Maux de tête et traitement depuis mon retour
    opéré d’un Liposarcôme en début d’année 2012
    Merci la France pour le suivit médical que nous n’avons pas.
    Quand à la grande muette comme toujours elle est aphone

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