A la Légion, les vieux démons sont de retour. (Par Jacques BESSY, président de l’Adefdromil) 2ème partie

III – On continue d’avoir des pratiques peu respectueuses des personnes ou des droits.

31 – Reconnaître un enfant sans avoir été préalablement rectifié.

Un légionnaire français non rectifié a été sanctionné de 15 jours d’arrêts pour avoir reconnu sa fille de quelques mois avant de partir en Afghanistan. Imaginons un instant, qu’il ait été tué lors de son séjour, quels auraient été les droits de l’enfant : aucuns ! Une fois, la solidarité habituelle épuisée, l’enfant serait restée sans père et sans droits.

32 – Refuser de signer un bulletin de sanction et refus d’obéissance.

Un légionnaire qui avait refusé de signer son bulletin de sanction a été dénoncé par la Légion et poursuivi devant le tribunal correctionnel pour « Refus d’obéissance » alors même qu’il avait exécuté ses jours d’arrêts. Défendu par un avocat recommandé par l’Adefdromil, il a été relaxé.

33 – Imposer des travaux forcés lors de l’exécution des punitions d’arrêts.

Le code de la Défense stipule à son article R4137-28 que « le militaire sanctionné de jours d’arrêts effectue son service dans les conditions normales ». Dans les faits, à la Légion, les punis sont affublés d’un chapeau les distinguant des autres militaires et ils sont systématiquement détachés au service général au lieu de rester dans leur unité. Ce détachement a pour seul but de faire effectuer les TIG par les punis. Or, l’article 1 dernier alinéa de l’instruction 200690/ DEF/SGA/DFP/FM/1 relative aux sanctions disciplinaires et à la suspension de fonctions applicables aux militaires du 30 mai 2006 précise qu’il est interdit: « d’imposer des exercices, des gardes supplémentaires ou des travaux d’intérêt général hors tour. ».Les légionnaires sanctionnés sont donc contraints d’effectuer, tout au long de la journée, des travaux d’intérêt général (les corvées), alors qu’ils devraient participer au service normal de leur unité.

Cette pratique est contraire à un ensemble de textes qui prohibent les travaux forcés. Deux légionnaires estimant que le traitement réservé aux punis est indigne, ont déposé plainte fin septembre 2011. Affaire à suivre.

34 – Conserver dans les dossiers des bulletins de punition concernant des sanctions effacées de plein droit.

L’article R4137-23 du code de la défense stipule que : « L’effacement des sanctions disciplinaires du premier groupe est effectué d’office au 1er janvier de la cinquième année suivant celle au cours de laquelle les sanctions ont été prononcées. Sont toutefois exclues de l’effacement d’office des sanctions disciplinaires du premier groupe les sanctions concernant des faits constituant des manquements à la probité, aux bonnes mœurs ou à l’honneur ayant donné lieu à un blâme du ministre, à des arrêts d’une durée supérieure à trente jours ou à une condamnation pénale inscrite au casier judiciaire numéro deux. »

L’Adefdromil, qui conseille aux  légionnaires n’ayant pas obtenu le certificat de bonne conduite de demander la communication de leur dossier, a pu  constater que l’intégralité des sanctions était conservée au mépris de la règle sur l’effacement des sanctions disciplinaires, ce qui est préjudiciable au légionnaire.

35 – Faire chanter sans raison valable en allemand

Il existe un document qui fixe les chants réglementaires dans l’armée française, le TTA 107. Il y a de nombreuses mélodies d’origine allemande. Mais ces chants ont des paroles en français. Citons parmi les plus connues: Westerwald devenu le chant du 3ème RPIMA : « Etre et durer » et Panzerlied qui s’intitule « Les képis blancs ».  Après la deuxième guerre mondiale, la Légion a engagé en masse, pour la guerre d’Indochine, des prisonniers de guerre allemands et des anciens SS. La langue de commandement était souvent l’allemand : « Vorwärts Legionnäre » ! Désormais, les Allemands se comptent sur les doigts d’une main. On nous a tout de même signalé un Teuton, affecté dans un détachement de protection et de sécurité, la « Gestapo Légion » et surnommé Adolf… Cela ne s’invente pas !

Mais, la Légion n’est pas la Brigade Franco-Allemande, où on conçoit que chacun soit encouragé à utiliser la langue de l’autre.

Alors pourquoi forcer des légionnaires à chanter en allemand, alors que ces chants sont en français dans le TTA 107 ? Les mauvais souvenirs laissés par la deuxième guerre mondiale sont encore vivaces dans toute l’Europe. Il n’est donc pas surprenant que la conscience de Russes, d’Ukrainiens, de Français et d’autres soit encore choquée de nos jours par ces chants en allemand impulsés par de jeunes officiers aux initiatives malheureuses, alors que beaucoup de légionnaires parlent si mal le français. On nous a rapporté, de bonne source, que, voici quelques mois, des légionnaires ont refusé de chanter un chant allemand. Certains ont été sanctionnés pour « incitation au désordre ». Ils ont sans doute échappé de peu à la Cour martiale !

Jean Guisnel, de son côté, a pressenti les problèmes soulevés par le répertoire des chants militaires, dans un article  paru voici quelques semaines sur son blog du Point : « Pas de germanophobie dans l’armée de terre ! Dans le carnet de chants officiel, 20 % des chansons sont d’origine allemande. ». Il ignorait qu’à la Légion, les paroles sont aussi d’origine. Pas d’ersatz, bitte !

Dans le même temps, certains légionnaires nous ont affirmé que lors d’une prise d’armes, on leur avait interdit de chanter la Marseillaise, entonnée par les autres unités de l’armée française présentes. Parce que les légionnaires la connaissent mal ? Parce qu’ils n’en sont pas dignes, alors que tant d’entre eux aspire à la chanter comme leur hymne national ? Le Général de Saint Chamas semble faire écho à ce témoignage dans Képi blanc N°737 du mois de novembre 2011, dans lequel il déclare : « le légionnaire est différent du soldat francais, même devant la mort ! La France n’est pas sa patrie d’origine …..il meurt pour honorer le serment qu’il a fait. Le légionnaire tombe aussi pour la Légion étrangére ……..pour un pays qui n’est pas le sien ».

« Légion, notre patrie », est ce la raison pour laquelle on interdit à des militaires servant la France, fussent-ils étrangers pour deux tiers d’entre eux, de chanter la Marseillaise?

36 – Faire signer de nouveaux contrats plus d’un an à l’avance.

Régulièrement aussi, nous recevons des légionnaires qui se sont vu proposer la signature d’un nouveau contrat plus d’un an avant l’échéance de leur contrat en cours, parfois deux ans avant cette échéance. En un an, il peut se passer beaucoup de choses dans la vie d’un homme : un parent malade ou dans le besoin, une rencontre, une opportunité professionnelle, etc… Et ces légionnaires se retrouvent coincés par une signature souvent extorquée en échange d’un séjour outre-mer ou de la promesse du certificat de bonne conduite. La Légion aime bien se créer ses propres problèmes.

37 – Une gestion punitive des départs.

Voici quelques années, un major du 2ème REP, excellemment noté nous avait raconté comment il s’était vu refuser un dernier contrat d’engagement à plus de 50 ans grâce à la mesquinerie d’un officier qui réglait ainsi ses comptes. Lui voulait rester et on l’a fait partir. Aujourd’hui, d’autres voudraient partir et on les oblige à rester.

Ainsi, récemment, un sous-officier bien noté a dû demander à rencontrer l’inspecteur de l’armée de terre pour obtenir d’être libéré quelques mois avant la fin de son contrat et ne pas perdre le bénéfice de sa réussite à un concours administratif qui lui assurait sa reconversion.

Un autre sous-officier, remarquablement noté, vient de se voir refuser la résiliation anticipée de son contrat 18 mois avant l’échéance et après 17 ans de services. Peu importe que la Légion doive supprimer 120 postes de sous-officiers en 2012. Peu importe que ce gradé soit en sureffectif dans son affectation actuelle. Peu importe que l’argument en faveur de son maintien au service soit contredit par la prolongation du séjour outre-mer d’autres sous-officiers ayant la même qualification, qu’il aurait été possible de rapatrier. Ce sous-officier a surtout un grave défaut : il est bien noté. Il n’est donc pas question de le laisser partir avant la fin de son contrat. La Légion sait récompenser les hommes !

38 – Refuser de communiquer des documents administratifs.

La loi du 17 juillet 1978 dispose que le dossier individuel d’un militaire lui est communicable de plein droit sur sa demande et dans un délai d’un mois. La Légion connait ce texte législatif sur lequel de nombreux légionnaires ou anciens légionnaires s’appuient pour demander à recevoir copie de leur dossier. Mais la Légion accepte d’appliquer la loi quand elle veut bien. C’est ainsi qu’un ancien légionnaire a fait condamner l’Etat –c’est-à-dire la Légion- à lui communiquer son dossier individuel sous astreinte de 50 euros par jour de retard. Trois mois après le prononcé du jugement, l’intéressé, n’ayant pas reçu le dit dossier, a fait liquider l’astreinte. Bilan : 4 600 euros de condamnation à payer par l’Etat. Le jugement est communiqué au ministère public près la Cour de Discipline budgétaire en application de l’article L921-7 du code de justice administrative. Le général sera-t-il condamné par la Cour à rembourser de ses deniers la perte de 4600 euros, qui résulte de l’inertie ou de la mauvaise volonté de ses services. On savait que la « patrie Légion » applique les lois de la République, quand ça l’arrange. On sait désormais qu’elle s’assoit sur les jugements des tribunaux.

39 – Oublier de payer les indemnités de service en campagne aux partants ?

Beaucoup de légionnaires que nous recevons se plaignent de n’avoir pas reçu, lors de leur départ, l’intégralité des indemnités de service en campagne qui leur seraient dues. Il est bien sûr difficile de vérifier de tels dires. Il est tout de même curieux que cette « revendication » revienne régulièrement sans que les intéressés se soient concertés.

IV – Modèle d’intégration ou de clochardisation ?

Il y a bien sûr de nombreuses « success stories » d’étrangers ayant quitté la Légion et qui se sont parfaitement intégrés dans la société française, souvent après avoir acquis la nationalité.

Mais, nous continuons de recevoir des  étrangers issus de pays « hors Union européenne », qui, après avoir servi cinq ans sous l’uniforme français, se retrouvent à la rue, sans papiers, faute d’avoir obtenu le certificat de bonne conduite, parce qu’ils ont accumulé des jours d’arrêts pour retard, bagarre, ivresse ou autres motifs divers et variés de la vie légionnaire. Ils viennent grossir les rangs des sans-papiers, menant une vie clandestine entre la crainte des contrôles de police et la recherche de travail au noir pour subsister.

Nous voyons aussi de nombreux légionnaires qui quittent le service en maîtrisant très  mal le français. L’Adefdromil pensait naïvement que la Légion, dans la droite ligne du « Rôle social de l’officier » du Maréchal Lyautey, donnait des cours de français de perfectionnement après le service ou pendant le week-end, qu’elle préparait le retour des légionnaires à la vie civile en les informant sur leurs droits et devoirs, soit en tant que citoyen français, soit en tant qu’étranger résidant. Et bien, il n’en est rien. Les cours de français s’arrêtent aux trois cents mots de base du légionnaire.  Et moins ils en savent et mieux le système se porte !

Voici une innovation qui serait la bienvenue et bien préférable au retour en arrière que constitue l’obligation rétablie de quitter la caserne en tenue « Terre de France », pour les quartiers libres. C’est tellement plus facile à faire que d’organiser des cours de français et de préparer des étrangers à s’insérer dans la société française. Une simple note de service suffit. En termes militaires, c’est une reprise en mains. Alors, des légionnaires se changent en civil à la gare d’Avignon, à Nîmes ou ailleurs, peu importe que leur présence en tenue puisse être la source d’incidents regrettables, le soir ou dans certains quartiers.

Conclusion

En fait, la persistance dans le temps du « système » Légion », de ses violations répétées du droit des personnes et de leur dignité, et de son incapacité à se réformer, posent la question de la meilleure manière d’intégrer des étrangers dans l’armée française.

Après réflexion, il nous paraitrait légitime d’envisager à l’avenir un véritable système d’amalgame d’étrangers, sérieusement sélectionnés, directement dans des unités de l’armée française. Cette voie nouvelle d’intégration pourrait coexister avec le maintien d’unités de la Légion étrangère par respect pour l’histoire et la tradition. A terme, on pourrait mesurer l’efficacité des deux systèmes…et choisir lequel il conviendrait de privilégier.

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Cet article a 5 commentaires

  1. Louis Guénolé Saint-Hilaire

    Le légionnaire coûte décidément moins cher qu’un engagé Français dans une unité « normale ».
    Le légionnaire est « tenu », merci à l’Adefdromil pour ce triste bilan au pays des Droits de l’Homme.
    Le légionnaire sert de chair à canon à moins cher, puisque dans la majorité des cas il n’existe pas juridiquement, sa famille non plus.

    Faut-il dissoudre la Légion ?
    Faut-il pratiquer la méthode espagnole ou américaine, d’amalgame d’étrangers hispanophones/anglicistes avec titre de séjour dans des unités « normales », citoyenneté à l’issue ?

    De par mon expérience personnelle de plusieurs années avec la Légion, en ma qualité de militaire sans bérêt vert, j’affirme que le « mythe » est très vite démonté, que la mythomanie et la brutalité idiote en revanche apparaîssent très rapidement et inquiètent.

    Les faits irréfutables rapportés ces dernières années sur le fonctionnement ubuesque, voire schizophrène de la Légion, me conduisent à penser aujourd’hui qu’il faut la dissoudre et que l’accueil d’étrangers francophones peut utilement être expérimenté au sein de la « vraie » armée française.

  2. ancien

    Je suis consterné, mais nullement surpris, de votre méconnaissance crasse des règlements en vigueur non seulement à la Légion mais dans l’Armée de Terre. Vous semblez ignorer que les excellents sous-officiers mentionnés dans votre énumération à la Prévert sont liés par contrat non seulement en durée de service mais aussi au regard de la spécialité acquise lors d’un stage souvent long et toujours onéreux. Il me parait normal que l’argent du contribuable soit utilisé à bon escient avec un minimum de retour sur investissement. Sans compter que ces stages sont très courus et que le commandement en plaçant sa confiance en certains n’aime pas s’être mépris.
    L’enseignement du français est l’un des points forts de la Légion , je pense qu’il y a fort longtemps que vous ne vous êtes pas entretenus par oral avec l’un de ces « jeunes anciens  » quittant le service. Ils maîtrisent souvent mieux notre langue que nombre de « gaulois » et leur reconversion en « terre de Molière » est généralement excellente.
    Votre » couplet » sur les chants d’origine allemande prête à sourire. Au fil des ans, ces chants ne sont plus allemands mais devenus de tradition(ils ont plus de 70 ans).Il en va de même des mélodies russes, sud-africaines, néerlandaises qui figurent au répertoire des chants de la Légion qui faut-il vous le rappeler a près de deux siècles d’existence. A vous suivre on devrait supprimer les fifres du nombre des instruments de la Musique….car germaniques.
    Enfin, je trouve tout simplement indigne et abject l’instrumentalisation que vous faites de nos compagnons d’armes tombés au Champ d’Honneur. Sachez que la solidarité et l’entraide ne sont pas de vains mots ni à la Légion étrangère ,ni dans notre Armée de Terre , ni dans nos Armées . Tout est mis en oeuvre pour que les familles bénéficient non seulement d’une solidarité de circonstance mais d’un soutien matériel et moral qui s’inscrit dans la durée. En la matière je puis vous assurer que nul n’est laissé sur le bord du chemin . C’est faire injure à l’Institution que d’imaginer un seul instant le contraire.

  3. Jacques BESSY

    Nous ne souhaitons pas dialoguer avec des « anciens ». La Légion d’hier n’est plus la Légion d’aujourd’hui. Ce n’est pas en fréquentant Camerone et le mess « sous-officiers » qu’on sait ce qui se passe. Vous devriez venir entendre les légionnaires qui viennent nous voir.

    Votre commentaire exhale la rancoeur et constitue une tentative de justification :

    – pour les chants, il suffit d’appliquer le TTA 107. Nous n’avons rien contre les mélodies, mais nous pensons que les chants en langue allemande sont les mal venus, sauf dans les unités franco-allemandes. S’il y a une pseudo tradition, il faut vite l’abandonner. 70 ans, c’était en 1942 !

    Ne confondez vous pas légion étrangère et légion des volontaires français ?

    – pour l’enseignement du français, nous recevons beaucoup de légionnaires et nous confirmons leur défaut de maîtrise de la langue française. Mais faites les chanter en allemand… Vous devez servir dans un beau bureau RH à Aubagne pour vous sentir si concerné ?

    – Instrumentalisation de ceux qui sont tombés au combat. Vous avez dû mal lire. Qui est fier d’être le patron d’un corps qui compte 36 000 morts : votre général dans une interview à « Nouvelles de France » n°3 de janvier 2012 ! Alors là si ce n’est pas de l’instrumentalisation…

    Appliquez la loi et les règlements en vigueur dans la République, vous aurez fait un grand pas vers le progrès.

  4. Anonyme

    Je suis un peu surpris par la réaction de M. Bessy, qui au fond ne connaît de la légion que ce que veulent bien lui raconter ceux qui la quittent et s’en plaignent. A parler ainsi de cette belle et vieille institution, que le monde nous envie, vous parviendrez certainement à la faire dissoudre. Vous direz que c’est la faute de ses chefs qui n’ont pas voulu en faire une unité française comme les autres. Seulement voilà, elle n’est pas une unité française comme les autres. C’est ce qui fait aussi son attrait. Plutôt que de reprocher à la légion de ne pas intégrer les étrangers qui la servent, renseignez-vous un peu et voyez tout ce qu’elle met en oeuvre pour justement faire de ces « français par le sang versé » des citoyens à part entière. Officier de légion, c’est être officier certes, mais également le camarade sur lequel ses légionnaires peuvent compter. Combien de courriers ai-je écrit aux banques, aux assurances, aux administrations pour aider mes légionnaires. Combien de fois me suis-je investi « au-delà du devoir » pour servir mes légionnaires. Au lieu de critiquer les anciens qui assistent à Camerone, de leur dire que la légion a changé qu’elle n’est plus celle qu’ils ont connu…allez plutôt voir comment tournent ces unités, rencontrez ces officiers qui servent leur pays, l’armée française et aussi leurs légionnaires. J’ai l’impression que vous ne connaissez de la légion que ses punis, ses déserteurs et autres aigris. C’est dommage, parce que la légion, c’est tout le contraire. Vous et votre association ne servez pas l’armée ni les militaires à sans cesse salir les chefs, les modes de fonctionnements, le commandement en général. Il est vrai que vous n’avez que ça à faire, que c’est un peu votre « gagne pain ». Cette « lutte des classes » vous perdra à la fin. Et si un jour les associations ou syndicats sont autorisés dans les armées, je ne crois pas qu’avec votre discours vous aurez beaucoup d’actifs. LA CAMARADERIE, la FRATERNITE D’ARMES nous conduiront toujours vers d’autres. Un soldat aujourd’hui, n’a plus beaucoup de temps à lui. Les chefs que vous critiquez ne sont pas des juristes il est vrai, ils préparent leurs hommes à la guerre. Les cours de français c’est quand on peut mais c’est tellement important d’être parfaitement compris quand on donne un ordre…qu’en fait c’est dès qu’on peut. Renseignez-vous, rencontrez aussi ceux qui servent sans brailler, ceux qui placent la mission au dessus de leurs intérêts, ceux qui considèrent encore cette mission « sacrée ». Un militaire, n’est pas un fonctionnaire en uniforme…vous devez bien le savoir. Vous ne ferez pas avancer nos droits en salissant l’institution et ses chefs.

  5. Président

    Comme nous avons pu le dire, l’Adefdromil se passerait volontiers des problèmes de la Légion. Mais voilà; ils sont là et il serait lâche, et hypocrite de se taire, de fermer les yeux.

    Qu’il y ait à la Légion des chefs à la fois durs, exigeants, mais humains et dévoués, comme vous dites l’avoir été, qu’il y ait de magnifiques gradés, nous n’en doutons pas. Reste, qu’il y a cette récurrence des problèmes, cette incapacité à les traiter et à les résoudre.

    Si les chefs ne sont pas responsables, qui l’est ? S’il faut se taire, dites nous au nom de quoi, de quels principes supérieurs ?

    Nous n’avons pas un » fonds de commerce ». Nous ne sommes que des bénévoles qui consacrons beaucoup de temps à faire avancer les problèmes, à faire évoluer les mentalités. Bien sûr cela dérange : « l’armée redoute , d’instinct,ce qui tend à modifier sa structure » (de Gaulle, cité de mémoire). C’est sans doute pour vous un mauvais auteur et un très mauvais soldat et un homme à abattre, car il a voulu dissoudre la Légion après le putsch.

    Il y a sans doute à la Légion des réussites humaines, celle de la solidarité et de la camaraderie, en un mot celle contée dans le luxueux Képi Blanc. Malheureusement, nous nous sommes dans les « égouts » du système, de celui de la Légion, de celui des armées et de la Gendarmerie. Forcément, on ne va pas dire que ça sent la rose !

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