Albi. 2 ans ferme pour avoir percuté un gendarme ( P.-J. P.)

Au volant de l’Audi de son frère, Samy, 20 ans, avait percuté un motard de la gendarmerie lundi à Couffouleux. Un acte volontaire a estimé le tribunal correctionnel d’Albi. Le jeune Graulhétois écope de la peine plancher.

Il y a des mots qui font mal. « J’ai touché quelque chose. » C’est tout ce dont semble se souvenir Samy Hilal. Au volant de l’Audi A 3 de son frère, ce Graulhétois âgé de 20 ans n’a pas touché « quelque chose », lundi après-midi sur la route départementale 12, à Couffouleux, mais quelqu’un. Un homme, D. O. (N.D.L.R. : à sa demande, nous ne mentionnerons pas son identité), gendarme de la brigade motorisée de Saint-Juéry dont il a mis délibérément la vie en danger « en donnant franchement un coup de volant sur la gauche » au moment où le militaire s’était porté à hauteur de sa portière et lui faisait signe de s’arrêter.

« Un acte extrêmement grave » qui a fait courir au chef O. « un niveau de risque considérable », souligne l’avocat de la partie civile, Me Philippe Bonnecarrère. Pour son collègue de la défense, c’est « un drame partagé » qui a été évité. « La vie d’un homme, un militaire dans l’exercice de ses fonctions, a failli être brisée mais la vie des autres usagers de la route a été aussi directement menacée, ainsi que la vie des quatre jeunes gens qui étaient dans cette voiture », considère Me Éric Soulans. Avec trois copains, Samy roulait vers Toulouse. « À très vive allure et en effectuant des dépassements dangereux », rappelle le président Bardou pour rappeler dans quel contexte le gendarme de la BMO de Saint-Juéry a tenté d’intercepter le bolide.

Le prévenu a-t-il pris conscience de la gravité de son geste ?

On peut en douter après avoir assisté à son procès, hier après-midi, devant le tribunal correctionnel d’Albi qui le jugeait en comparution immédiate. Avec déjà 12 mentions à son casier, et une double récidive du délit de violences volontaires, Samy Hilal savait qu’il risquait gros. Cela suffit-il à expliquer sa stratégie de défense, pour le moins maladroite (lire ci-dessous) ?

Un peu tard, Samy avouera : « Je regrette, j’ai demandé des nouvelles du gendarme en garde à vue. » Des nouvelles rassurantes puisque le chef O. (1) n’a été que légèrement blessé à une jambe. « C’est une chance, d’abord pour la victime, mais c’est aussi une chance pour vous », note le président Bardou à l’adresse du prévenu. « On est inquiet qu’il ne comprenne pas la réalité et la gravité de l’acte qu’il a commis », met en avant le procureur Claude Dérens qui ne peut requérir autre chose que la peine plancher. Le tribunal est allé au-delà de ses réquisitions.

(1) Il était présent hier à l’audience, soutenu par son chef de service, le capitaine Régis Mourot, commandant l’escadron départemental de sécurité routière.

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