Le remaniement ministériel vu par la grogne (Par Jacky Mestries)

Un coup pour rien, enfin vu de la fenêtre des gendarmes c’est plutôt un recul. Sauf à avoir vu des gardiens de la paix jouer les gardes républicains dans une belle tenue, je ne crois pas que cela amène quelques remèdes aux misères supplémentaires de l’institution Gendarmerie.

Plus que jamais toutes les forces qui essaient de protéger l’institution gendarmerie doivent prendre conscience qu’il faut maintenant considérer les choses avec sérieux.

Revenons sur la forme dans ce ministère de l’intérieur.

Un ministre de l’intérieur, j’ignore lequel, s’est donné les attributs et le protocole de la Présidence de la République …… C’est bien ce que nous devons comprendre en voyant ces images.

Quel est ce pays ? Un pays imaginaire sorti d’un livre de Tintin. Tintin en Francilvanie dirait mon ami Tartarin, le spécialiste des écoutes téléphoniques du Forum Gendarmes et Citoyens (dont je vous conseille les épisodes – un vrai bonbon pour les moments de déprime )

S’il peut paraître surprenant que le chef de l’Etat accepte ces façons de la part d’un de ses ministres, je n’en reviens pas que les syndicats de policiers y consentent. Je ne comprends pas que le parlement n’ait jamais interpellé ce ministre sur ce protocole Elyséen.

Il faut vite nous réveiller, remettre de l’ordre dans notre Etat avant que le ministre de l’intérieur n’ait des prétentions autres que les siennes et qu’il ne se laisse emporter par l’ivresse de pouvoir.

Vu sous cet angle, la police d’agglomération, celle des bassins de délinquance, celle qui consiste à réduire la Gendarmerie Nationale, prend un relief non équivoque.

Je comprends mieux les demandes de s’emparer des équipements militaires spéciaux de la Gendarmerie Mobile au bénéfice des policiers.

Le ministère de l’Intérieur serait-il en train de devenir un Etat dans l’Etat ?

Ne vous trompez jamais. Les formes ont des significations profondes.

Je comprends mieux les inquiétudes d’un commissaire de police qui cherchait absolument une place à la Gendarmerie dans le pays. Il ne doit pas être le seul. Je me demande si les officiers de police ont bien conscience de la situation et il ne me vient pas une seconde à l’idée qu’il se prêtent de bon coeur à ce cirque.

Les flics ont leur ministre, voilà. Les gendarmes restent orphelins. Voilà tout ce que m’inspire l’arrivée d’un policier au ministère de l’intérieur.

Le reste du remaniement……  Une seule chose : je ne voudrais pas être dans la peau d’Ollier. Cette histoire de voyage en Tunisie prend un air de Rainman ( le film ) , vous trouvez pas ?

Et si l’on parlait de choses sérieuses.

Un militaire Libyen retrouvé attaché les mains dans le dos et une balle dans la nuque sera mon héros pour longtemps.

Un militaire qui a refusé de tirer sur ses concitoyens a été exécuté pour avoir fait son devoir de citoyen. Il a refusé d’exécuter un ordre. Il le paie de sa vie. Un militaire est donc bien un citoyen, même en Libye.

Bel exemple qui contient toute la logique de Matelly sur les nécessités de rénover le statut des militaires Français.

Quelle leçon pour tous les militaires de la planète. Ne pas oublier au service de qui la fonction nous place. Ce militaire savait que sa fonction était au service de son pays, au service de son peuple, au service des siens. Cela n’a fait aucun doute dans son esprit.

Il a dit non.

Personne ne vous parlera de cet homme, de ces hommes car ils seront nombreux à l’avoir imité à n’en pas douter. Personne ne viendra le citer en exemple. Il ne sera jamais honoré. Il ne servira jamais d’exemple.

Jamais dans les écoles militaires, son cas ne sera étudié, disséqué et jamais il ne servira de fondement à une doctrine militaire.

Ils ont bonne mine aujourd’hui tous ceux qui se sont abrités derrière des ordres pour faillir à leur devoir.

Bien sur je pense à ces gens qui sont allés dire à Nuremberg – On avait des ordres, on ne pouvait pas désobéir – ils nous auraient tués.

Ils ne pouvaient pas tuer tout le monde. Un soldat en Libye donne la leçon à une civilisation toute entière.

Je tourne mon regard vers les militaires de la commission de discipline qui avaient décidé de l’expulsion d’un camarade et les laisse avec leur conscience.

En tout cas, je crois bien que j’ai la réponse à la question que je me suis posée tout au long de ma carrière. Peut-on obéir à tout ?

Non.

Merci soldat inconnu et qui le restera à jamais d’avoir donné une réponse à un militaire de carrière.

Cependant aurais-je eu le courage, moi de donner ma vie pour ne pas transgresser mes convictions ?

Pas encore la réponse…. Il n’y a qu’au pied du mur que nous voyons le maçon n’est-ce pas ?

Voilà ce qui est important aujourd’hui, pas un changement de postes dans un gouvernement à cours de ressources humaines visiblement ni la confirmation que celui qui commande n’est plus celui qu’on croit.

Source: Site lagrognegend

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