Mise à l’index

Je porte l’uniforme, je crois, en professionnel respectable. Plus que d’autres citoyens de mon pays, sans doute, je surveille donc mon comportement et fais en sorte d’être honorablement connu dans mon quartier…
J’enrage donc d’être régulièrement mis à l’index à l’occasion d’affaires sordides et condamnables à l’occasion desquelles la presse détaille avec plaisir qu’il y a un « militaire » impliqué, comme si peu importait qu’il y ait sur le banc de ses co-accusés un postier, deux artistes peintres et un plombier zingueur.
Cela signifie-t-il qu’il serait « normal » que les militaires soient selon le cas, racistes, délinquants sexuels… ?
Quel message cherche-t-on à faire passer ?
Je veux bien, pardon, je dois sans doute être plus responsable que les autres car la Nation m’a confié ce qu’elle a de plus cher, mais je ne veux pas être plus coupable que les autres au simple motif que l’institution à laquelle j’appartiens ne portera jamais plainte contre la presse pour traitement inéquitable.

X…

Commentaires de l’ADEFDROMIL

Nous avons reçu très récemment au siège de l’association ce courriel d’un lecteur qui a tenu à conserver l’anonymat.
Cette réflexion est très pertinente. Il suffit pour s’en convaincre de se reporter à la présentation de récentes affaires par la presse écrite, la télévision ou la radio. A chaque fois, les journalistes fouillent le passé des mis en examen ou des condamnés afin de rechercher le point de détail susceptible de rendre l’affaire plus intéressante aux yeux du public avide de sensationnel. Pour les journalistes, un passage même très bref de l’inculpé dans une unité d’élite de l’armée française est très porteur et augmente sensiblement les ventes des journaux. C’est pourquoi on voit fleurir ici ou là des titres « accrocheurs » à la Une comme « L’ancien légionnaire abat sa femme de deux coups de fusil » ; « deux parachutistes se livrent à un trafic de drogue » ; « un gendarme abuse sexuellement ses filles » etc.
Si on peut admettre qu’il soit fait état de la qualité de militaire d’une personne en activité de service au moment des faits, il nous paraît effectivement anormal de qualifier « d’ancien légionnaire » ou « para » ou «gendarme », toute personne au motif qu’elle aurait passé quelques années au sein de l’institution parfois plus de vingt ans avant la commission des faits. Il y a bien par cette façon d’agir une volonté délibérée de montrer du doigt les unités d’élite et les personnels qui les composent. Le fait d’avoir servi son Pays ne doit pas se transformer en circonstances aggravantes lors des affaires judiciaires.

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