Médaillés militaires, les portes de la Légion d’Honneur s’entrouvrent !

Le Conseil des ministres vient d’approuver, sur proposition du Garde des sceaux, ministre de la justice un décret modifiant le Code de la Légion d’honneur. Ainsi sont enfin ouvertes aux filles, petites filles et arrières petites filles des médaillés militaires les portes des maisons d’éducation de la Légion d’honneur…

Depuis sa création en avril 2001, l’ADEFDROMIL ne cesse de dénoncer la discrimination entretenue par la Grande Chancellerie de la Légion d’Honneur à l’égard des non-officiers. La remise de la médaille militaire par le Président de la République à sept de nos soldats assassinés à Bouaké a déclenché une vague d’indignation, non seulement au sein de notre armée, mais aussi parmi de nombreux français. On ne prétend pas rendre un hommage national à des soldats morts en opération lorsque l’on n’est pas capable de récompenser le sacrifice de leur vie par la Légion d’Honneur, premier Ordre national. Mais peut-être que pour nos gouvernants, une cérémonie aux Invalides est déjà en elle-même une récompense suffisante…

On pourrait penser que ce décret en cours d’insertion au journal officiel, met un terme à cette discrimination dans l’attribution de la Légion d’Honneur. En réalité il n’en est rien. Par cette manoeuvre, le Gouvernement entend faire taire ceux qui, comme à l’ADEFDROMIL, pensent que la Légion d’Honneur est refusée aux non-officiers dans le seul but de préserver l’accès aux maisons d’éducation de la Légion d’Honneur aux seules filles d’officiers. Il y a encore dans nos armées des officiers « intégristes » qui se croient être les seuls dépositaires des valeurs morales. Très récemment, un chef de corps dont je tairais le nom, a mal noté un officier féminin au seul motif qu’elle fréquentait un sous-officier. Il lui a dit textuellement:

« Je n’ai pas à m’immiscer dans votre vie privée mais un officier de l’armée française, digne de ce nom, n’a rien à faire avec un sous-officier… »

Il est certain que le nombre de places réservées aux filles de sous-officiers sera réduit si ce triste personnage vient à être choisi pour occuper les fonctions de Grand Chancelier de la Légion d’Honneur ! C’est pourquoi, à l’ADEFDROMIL, nous veillerons à la stricte application de ce décret.

Mais notre combat ne fait que commencer.

Nous demandons que, dorénavant, tout militaire tué en opération soit « cité à l’ordre de la Nation » et que cette citation, inaccessible à quiconque de son vivant, entraîne conformément à l’article R1 du Code de la Légion d’Honneur, l’attribution automatique de la Légion d’Honneur et la publication de son texte au Journal Officiel de la République Française.

Michel BAVOIL
Président de l’ADEFDROMIL

Lire également :

le décret n° 2005-301 du 31 mars 2005 modifiant le code de la Légion d’honneur et de la médaille militaire, Récompense posthume : Où est la reconnaissance de la nation ? Le désordre de la Légion d’honneur à titre militaire Discriminations présidentielles au Pays des droits de l’homme ! Pas de gloire pour les soldats d’en-bas ! La mort d’un soldat français a moins de valeur que celles des autres citoyens La marraine de MISS FRANCE et la Légion d’honneur d’un Figaro La honte de la République : L’attribution de la médaille militaire

À lire également