L’Adefdromil sur Europe 1 : la grogne des gendarmes.

Le président de l’Adefdromil sera interviewé demain matin à 6 h 25 et à 10 h 35 sur Europe 1. Le malaise récent de la gendarmerie sera abordé à cette occasion.

Rappelons que 300 gendarmes ont manifesté en uniforme ce matin à Montpellier au siège de la légion de gendarmerie du Languedoc-Roussillon. D’autres opérations spectaculaires ont aussi été menées, ainsi 36 gendarmes mobiles d’un escadron de Marseille se sont il fait placer en arrêt maladie en signe de protestation.

Dans les Pyrénées-Orientales, 120 gendarmes ont également manifesté. Ils ont investi une salle de réunion du groupement départemental de gendarmerie avant de paralyser la circulation dans les rues de la ville pour se rendre d’abord à la préfecture, puis au palais de justice. Ils ont demandé audience au procureur de la République, qui pourrait les recevoir ce mardi après-midi.

En Aquitaine leurs collègues ont entamé une grève du zèle pour protester également contre les mauvaises condition de travail.

Démission des représentants du personnel, manifestations et grèves, ces mouvements prennent de l’ampleur sur l’ensemble du territoire malgré les menaces de la hiérarchie.

Beaucoup d’officiers supérieurs sortent de leur réserve et n’hésitent plus à dénoncer eux aussi le malaise de la gendarmerie. Il est bien regrettable cependant de les entendre encore déclarer que « les menaces d’action de masse sont inacceptables » ou que les mécontents du système militaire doivent choisir entre accepter ses contraintes ou partir.

Le dialogue social n’a jamais existé ni dans la gendarmerie ni dans les armées. Comment alors demander à ces hommes et femmes de rester stoïques devant le délabrement matériel et moral de leur institution.

Dans ce contexte tendu, il est peut-être temps de réexaminer les principes de la liberté d’expression des militaires et de leur représentativité. La condition militaire doit évoluer avec la société. Pour réinventer le dialogue et la confiance entre les militaires et leur hiérarchie, il faut à l’instar des pays européens autoriser la formation de groupements professionnels dans les armées.

C’est une réforme ambitieuse, difficile, mais indispensable. Pour la gendarmerie elle pourrait constituer le dernier rempart face à la démilitarisation.

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