Des généraux retrouvent leur langue pour le deuxième tour

(extrait du journal Libération du jeudi 5 mai 1988)

Une quarantaine d’officiers généraux à la retraite, préférant « la politique réaliste » de Chirac aux « positions ambiguës » de Mitterrand, ont lancé un appel à voter pour le Premier ministre.

Avec l’âge, quarante-cinq officiers généraux du cadre de réserve, autrement dit des retraités de la Grande Muette, ont retrouvé leur langue.
« soucieux de l’avenir de notre sécurité », ils ont signé un appel à voter dimanche pour Jacques Chirac, « le seul en qui ils ont confiance pour mener une politique de défense réaliste et moderne dans le monde instable où nous vivons, qui reste dangereux malgré certaines apparences. »

Parmi les signataires : trois anciens chefs d’état-major des armées, les généraux Fourquet, Maurin et Méry. Ils accusent par la même occasion François Mitterrand d’avoir sur le problème du désarmement « des positions ambiguës et contradictoires qui risquent de mettre en péril notre sécurité ». Et notamment de « contribuer à consolider l’avantage unilatéral de l’URSS qui, au vu et au su de tous, poursuit la modernisation de toutes les catégories de ses armements nucléaires et classiques ».

Dans le genre manquement à l’obligation de réserve, c’est franc et massif.

Charles Hernu s’est « étonné » dans un communiqué de cette entorse « à la tradition républicaine ». Au ministère de la Défense, on trouve ça également « intempestif ». Dans l’armée aussi, tout fout le camp.

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