Non ?
Votre réponse ne surprend pas quand on sait que, comme la baleine à bosses, ils sont en voie de disparition.
Que recouvre donc cet acronyme VHN ?
Un VHN est un jeune diplômé un peu naïf certes, mais plein de bonne volonté qui a signé un contrat de volontaire d’un an.
Le volontaire dans les armées participe en tout temps, en tout lieu et sur tous les théâtres d’opération aux missions des forces armées, au sein de leur unité d’affectation. Ils sont soumis au règlement de discipline générale dans les armées. (Décret n°98-782 du 1er septembre 1998 relatif aux volontaires dans les armées).
Le volontariat de haut niveau (VHN) s’adresse à des jeunes BAC +2 à BAC +5 des domaines techniques et scientifiques mais aussi issus de sciences humaines, confrontés à la grosse difficulté de trouver un emploi sur un marché actuellement assez morose. La DGA (Direction Générale de l’Armement) leur offre la possibilité de s’aguerrir au sien d’un groupe public, connu et reconnu.
Les conditions ?
Consciente des difficultés des jeunes diplômés à s’insérer dans la vie active, la DGA en profite pour offrir à « ses VHN » la royale somme de 821,63 euros par mois pour un aspirant et 694,19 euros pour un soldat par mois. Le contrat, d’une durée d’un an et renouvelable quatre fois, prévoit également un entretien gratuit (logement et alimentation). Finalement, tout le monde s’y retrouve.
Même si la paye n’est pas mirobolante, en septembre 2001, plusieurs dizaines de jeunes font contre mauvaise fortune bon coeur et signe le fameux contrat. Cette première année se déroule assez difficilement. La DGA étant éparpillée aux quatre coins de la France, les volontaires militaires se retrouvent dans des situations très différentes, allant du pas très bon au très mauvais. Tant bien que mal, la DGA juge l’essai concluant, et sous réserve d’améliorations, elle décide de retenter l’expérience à la rentrée suivante.
Inégalités et montée du mécontentement.
C’est ainsi qu’en septembre 2002, presque une centaine de nouveaux volontaires rejoignent les rangs de la DGA. Cependant, cette dernière a été peu prévoyante. Quand on s’adresse à des classes d’âges allant de 20 à 25 ans, il faut s’attendre à rencontrer des personnes qui commencent à « voler de leurs propres ailes ». La DGA, désireuse de respecter les termes de son contrat, tente de répondre aux besoins des volontaires au cas par cas et selon les moyens des établissements où ils sont affectés. Certains bénéficient donc d’un appartement gratuit et d’autres d’une simple chambre sur un site protégé où ils sont les seuls à pouvoir pénétrer. Certains doivent payer leurs repas, d’autres bénéficient de la possibilité de pouvoir utiliser les restaurants des sites sur lesquels ils travaillent. A cela s’ajoute une kyrielle de situations intermédiaires qu’il serait trop long d’énumérer maintenant. Des situations souvent inconfortables quand on vit en couple et qu’il est impossible de pouvoir être logé ensemble ou de partager ses repas.
Confrontée à ces inégalités et à la montée d’un mécontentement latent, la DGA fait un nouvel effort et institue, pour les volontaires qui décident pour des raisons personnelles de loger en dehors des sites réservés, une prime de 250 euros. Certains sites bénéficient également du remboursement de leurs repas pris le week-end sur présentation de factures. Une situation qui semblait donc plus en accord avec la population visée, et qui ne coûtait pas trop cher à la DGA.
Une belle avancée sociale mais…
Ce bon compromis conduisit la DGA à proposer les mêmes conditions à la troisième génération de VHN, arrivée en septembre 2003.
Grâce à cette prime, les célibataires pouvaient donc loger sur site gratuitement ou se trouver un logement privé et les couples avaient la possibilité de se loger à l’extérieur. Quant à l’aide à l’alimentation, elle était versée aux VHN auxquels il était impossible de prendre les repas sur site les soirs et week-end. Bref, une belle avancée sociale qui a poussé plusieurs volontaires à franchir le pas, et quitter leurs chambres pour un appartement plus conforme à leurs attentes.
Hélas, le vent a commencé à tourner au début de l’année 2004.
Plusieurs rumeurs faisaient part du souhait des ressources humaines (RH) de mettre tous les volontaires sur un même pied d’égalité. Rumeurs confirmées quelques temps plus tard. Un mail a informé l’ensemble des VHN de la refonte du système des primes d’ici à janvier 2005.
Vers un système de prime unique.
Le montant de la prime au logement devant servir de base, et à celle-ci viendrait s’ajouter une somme d’entretien alimentaire. Les RH avaient même évalué cet entretien à 280 euros par mois, en prenant en compte les repas du midi.
Deux possibilités s’offraient à nous : conserver les repas gratuits du midi sur site et percevoir une prime de 50 euros pour les repas du soir et du week-end et 250 euros pour le logement. Soit 300 euros au total en plus de la solde de base.
La deuxième éventualité était de proposer aux RH de nous verser les 250 euros de la prime au logement et 213 euros au titre de l’alimentation en échange de quoi nous nous acquittions du paiement de tous nos repas.
L’échéance étant fixée à la fin de l’année 2004, les RH invitaient les VHN à reprendre contact un peu plus tard pour parler des modalités. Ce délai était dû au fait que pour officialiser cette « 2 primes en 1 » il fallait un texte officiel. Et l’administration ne pensait pas obtenir ce texte avant la fin de l’année, au plus tôt.
Un réveil difficile et une tromperie en deux actes.
Endormis par cette annonce, les volontaires allaient avoir un réveil difficile quelques semaines plus tard.
Premier coup de semonce : à l’embauche, on avait donné aux volontaires la perspective de pouvoir être engagés à plus long terme par la DGA au travers d’un poste d’Officier Sous Contrat (OSC).
Cela avait grandement influencé la signature. Huit postes avaient été ouverts en 2003, et tout le monde attendait le mois de mai 2004 pour découvrir la liste des postes qui allaient être proposés. Tout se passait comme prévu, chaque établissement faisait l’inventaire de ses besoins, demandait à ses VHN s’ils étaient intéressés à l’idée de postuler à un poste d’OSC.
Mais les semaines passaient, et toujours aucun poste n’était proposé. L’intranet indiquant pudiquement « le nombre de postes ouverts au recrutement n’a toujours pas été fixé ». Et il ne le sera jamais. Jouant la montre et sachant depuis fort longtemps qu’elle n’ouvrirait pas de poste, la DGA a fait attendre les personnes intéressées avec de belles paroles. Mauvaise communication ou ironie, les RH ont continué de demander aux volontaires, tous les mois, leurs intentions de renouvellement de contrat et s’ils étaient intéressés par un poste d’OSC pour la rentrée suivante. Encore une fois, les volontaires n’ont appris qu’au dernier moment que ces postes ne seraient jamais crées. Aucune communication officielle n’a été faite, des rumeurs confirmées par des responsables dans un couloir ont scellé l’affaire. Cela n’a été que le premier acte d’une grande tromperie.
Second coup de semonce. Au mois de juin 2004, les VHN ont été avertis du fait qu’à la prochaine rentrée, toutes leurs primes seraient supprimées. Ils ne toucheraient donc que leur solde de 800 euros.
Pour pallier cette mesure, la DGA proposerait à chaque VHN un logement sur site dans une chambre !
Mais quid des célibataires qui louent un logement à l’extérieur ? Des personnes en couple ? Retour à la case départ, c’est la suppression des « acquis ».
Un manque d’argent ?
La note informant les VHN de cette décision parle d’un manque d’argent. et dans un deuxième temps dit qu’il est possible que la fameuse prime groupée arrive bien en début d’année suivante.
Ici, quelque chose ne colle pas.
La DGA ne peut plus payer environ 450 euros par mois à 180 VHN ? Très bien, mais dans ce cas, il est malhonnête de parler de la création d’une nouvelle prime. Ou cette dernière verra bel et bien le jour, et dans ce cas, la raison avancée par la DGA pour justifier la suppression de la prime est mensongère.
Parlons d’argent justement.
Il y a environ 180 VHN à la DGA.
Supposons que le montant global de la prime par volontaire et par mois soit de 400 euros, le coût total annuel pour tous les VHN s’élèverait à 864 000 euros. Que la DGA ne soit pas en mesure de payer cette modeste somme eu égard à son budget laisse pantois plus d’un VHN.
Ne faut-il pas plutôt en déduire que par cet artifice la DGA souhaite mettre un terme au recrutement des VHN ?
Une gestion lamentable des dossiers.
Au-delà du fond, la manière avec laquelle la DGA gère nos dossiers est lamentable.
Cette décision annoncée au mois de juin laisse très peu de temps aux volontaires pour trouver une alternative. Chercher du travail à cette période relève du parcours du combattant.
Réalisant qu’elle devait tout de même respecter son engagement d’entretien gratuit, la DGA propose aux VHN de les reloger sur site. Bien évidemment les personnes en couple ne peuvent bénéficier de cet «avantage ». Elles devront donc signer une attestation stipulant qu’elles renoncent à bénéficier de la gratuité du logement. En fait, les VHN sont obligés de renoncer à leurs avantages s’ils veulent continuer à travailler !
Des promesses dolosives.
On retombe dans l’un des travers de la DGA qui a toujours été de proposer des avantages gratuits dont peu de monde pouvait bénéficier.
Les VHN sont amèrement surpris par la décision de la DGA. L’impression d’avoir été utilisés puis jetés est dans tous les esprits. L’Etat n’a pas joué son rôle et s’est comporté comme une vulgaire entreprise qui annonce à ses employés, entre deux portes, qu’il n’a plus besoin d’eux. La campagne de recrutement 2004 a été lancée. Dans les descriptifs de postes, on parle toujours de l’entretien gratuit. Mauvaise surprise pour les futurs signataires.
Enfin bref. des BAC +4/+5 que l’on engage au 4/5e du SMIC, à qui l’on propose de loger dans une chambre d’étudiant sur des sites militaires tout en les nourrissant dans des restaurants d’entreprises soirs et week-end.
des Victimes Hors Normes
Chronologie d’une duperie.
Septembre 2001 : La DGA promet qu’en contrepartie d’une solde plus basse que les autres volontaires des armées, les volontaires de l’Armement toucheront des primes d’entretien d’un montant de 500 euros.
Janvier 2002 : La DGA informe que comme les volontaires des autres armées ne touchent pas de primes, ceux de l’armement ne peuvent pas en recevoir non plus. La solde reste identique.
Octobre 2002 : La DGA annonce que les volontaires se logeant dans le privé ou souhaitant se loger par eux-mêmes, bénéficieront d’une prime logement de 250 euros. Sur certains sites, les repas du WE sont remboursés.
Janvier 2004 : La DGA annonce qu’une prime unique sera mise en place vers janvier 2005 pour tous les volontaires.
Juin 2004 : la DGA annonce sa décision (prise en mars 2004) de supprimer toutes les primes versées aux volontaires.
La DGA tente de donner des explications aux VHN.
Dans un courriel destiné aux différents responsables des ressources humaines de proximité et à chaque VHN, le chef du bureau du personnel de la DGA a fourni de façon officieuse les explications suivantes :
« Comme exprimé dans le précédent message et afin d’essayer de répondre à vos attentes, voici, dans la mesure du possible, quelques éclaircissements à certaines de vos interrogations que je reformule autour des thèmes suivants :
Quel état des lieux ?
L’état des lieux des pratiques concernant l’alimentation a été élaboré dans le même temps que celui concernant l’hébergement (octobre-novembre 2003). Les sources d’informations sollicitées ont été les établissements directement. Il a permis l’étude des disparités en terme de soutien entre établissements et l’étude d’une amélioration de la situation.
Ces disparités proviennent de l’existence ou non, localement, de structures adaptées en matière d’hébergement et d’alimentation.
Par exemple, un établissement comme le CELAR ne disposant pas de possibilité de restauration en dehors du repas de midi, ne peut pas assurer sur place les repas du soir et du week-end. Parallèlement, l’école polytechnique a la possibilité, de par son restaurant et ses structures d’hébergement, d’assurer en tout temps l’hébergement et l’alimentation de ses volontaires.
Par ailleurs, en ce qui concerne les 213 euros évoqués dans certains de vos messages, cette somme est l’expression per capita et par mois de la partie du budget consacrée à l’alimentation des VHN par la DGA. Il s’agit donc d’une somme théorique ne prenant pas en compte les disparités de coûts observées localement.
Quelle amélioration ?
La régularisation de cette situation passe par une amélioration du statut des VHN et donc par la création d’un nouveau décret particulier qui « organise » le paiement de l’entretien.
Le budget nécessaire à l’entretien des VHN existe bien mais la difficulté est d’avoir le cadre réglementaire qui permet de le verser directement aux VHN.
L’action engagée actuellement est donc d’obtenir que l’entretien des VHN « alimentation + hébergement » fasse l’objet d’un versement mensuel intégré dans la solde.
A cette fin, un projet de décret interministériel existe et est en cours de transmission.
Si ce projet aboutit, chaque VHN pourrait toucher directement, avec sa solde, l’indemnité d’hébergement et l’indemnité d’alimentation, charge à lui de régler sur place ses frais d’hébergement et d’alimentation.
Ce résultat a une petite chance d’aboutir avant début 2005.
En attendant les conditions d’entretien des VHN sont directement liées aux moyens dont disposent localement les établissements.
Voilà donc les premières réponses que je peux apporter.
Je reprendrai contact ultérieurement pour être plus complet. »
A ce jour, les VHN attendent toujours la suite de ce feuilleton !
La DGA face aux difficultés de la campagne de recrutement VHN 2004.
La DGA rencontre toujours des difficultés pour assurer la gratuité de l’entretien des VHN, telle que le prévoit le décret sur les volontaires dans les armées.
Pour résoudre ce problème, la DGA a demandé la création d’une indemnité d’entretien pour l’alimentation et l’hébergement qui serait versée directement à chaque VHN. Un projet de décret a été rédigé dans ce sens et transmis à la DFP pour suite à donner.
Néanmoins, l’aboutissement de ce projet ne peut-être garanti actuellement.
Dans l’attente de la décision officielle, la DGA se voit soumise à 2 contraintes immédiates.
Tout d’abord, elle doit poursuivre les actions visant au recrutement des VHN sans pouvoir s’engager sur l’amélioration de leurs conditions d’entretien, au moins pour le cycle 2004-2005. Ensuite, elle est amenée à ne plus verser de compensation financière pour l’hébergement.
Dans ces conditions, la DGA ne recrutera ou ne renouvellera les contrats qu’au bénéfice des établissements ou directions pouvant désormais assurer l’entretien complet des VHN. Les employeurs devront donc assurer l’hébergement et l’alimentation pour la totalité des repas (petit-déjeuner, déjeuner et dîner), pour les 7 jours de la semaine, grâce à leur infrastructure propre ou à des conventions. Toute solution se traduisant par un paiement direct au VHN sera exclue à compter du 1er septembre 2004.
1- Nouvelles modalités de recrutement en 2004
Les modalités de recrutement pour 2004, définies par la note n°04-66790 DRH/PE/PMA du 18 mars 2004 relative au recrutement des VHN sont donc complétées comme suit.
Le directeur des ressources humaines (DRH/PE) ne signera les agréments et les contrats de recrutement et de renouvellement qu’au vu de pièces justificatives, garantissant que les conditions d’entretien sont précisément définies.
Deux cas pourront se présenter :
– 1er cas. L’établissement assure la totalité de l’entretien du volontaire : son chef s’engage en signant l’attestation dont le modèle est joint en Annexe I.
– 2° cas. L’établissement n’assure que l’alimentation car le candidat peut et demande expressément à loger chez lui : le chef de l’établissement signe l’attestation pour les prestations qu’il assure et le candidat rédige une demande manuscrite (modèle en Annexe II).
2- cas particulier pour l’hébergement en région parisienne
Pour les établissements de la région parisienne soutenus par l’ECS, l’étude d’une solution collective est en cours. Les établissements seront informés des possibilités réelles dans les meilleurs délais.