La politique des réserves

Sous le titre « Armée de réserve et défense de la
France », voici ce qu’écrit La Charte[1]
:

« La journée nationale des réserves a donné lieu
à diverses réunions et manifestations le 25 octobre 2003. A
cette occasion, le ministère de la Défense a indiqué
que les forces de réserve françaises devaient passer de 30
000 hommes en 2003 à 100 000 hommes en 2015.
Par ailleurs, d’après l’Union nationale des officiers de
réserve (UNOR), plus de 2 000 hommes et femmes renforcent
quotidiennement l’armée professionnelle au titre de « militaires
professionnels à temps partagé », dans des
spécialités utiles aux missions des armées.
De son côté, Mme Alliot-Marie, ministre de la
défense, a prôné un solide partenariat entre son
ministère, les réservistes et leurs employeurs. Elle a
précisé que le budget 2004 de la Défense
prévoyait 37 millions d’euros supplémentaires pour les
réserves. Le problème de l’armée de terre en 2002
est que ses réservistes comprennent environ 30 % d’officiers et 40
% de sous-officiers, pour moins de 30 % de militaires du rang
. »

 

Réflexions personnelles :

Dans l’armée de terre qui aime à se singulariser, il y
aurait donc 2,1 chefs pour moins d’un exécutant de base, ce qui
pose évidemment problème ; c’est l’histoire du bicorne de
gendarmerie renversé, le bicorne pas le gendarme…

Mais au fait, qui assure le recrutement et la sélection des
réservistes ? Des extraterrestres imprévoyants ?

Pour l’ensemble de nos forces, il serait opportun de connaître la
répartition des effectifs officiers et sous-officiers par grades,
en rappelant :

que la limite d’âge dans les réserves est de cinq ans
supérieure à celle du grade détenu en
activité,
que depuis les années 90, les réservistes civils et
militaires retraités peuvent souscrire des contrats
réserve x jours qui vont de 30 à 120 jours par an… Le
« piston » serait des plus utiles paraît-il, vrai ou faux ?
que ces périodes sont rémunérées au taux du
grade normal,
mais que les sommes allouées aux personnels au titre de ces
mêmes périodes soient non imposables, cela est surprenant
par rapport aux indemnités diverses versées dans le
secteur civil,
que depuis la publication de ces modalités d’emploi, des
militaires retraités, assez réticents auparavant, se sont
curieusement portés volontaires en très grand nombre…

La mexicanisation des réserves de l’armée de terre ne
trouverait-elle pas là une explication toute prête, de cause
à effet avec la surabondance des chefs : 70 % tous grades
confondus ?

Affirmatif.

Questions posées :

Quel est le coût total des réserves pour l’année
2003 ainsi que le budget prévu pour 2004 ?
Quelle en est la répartition entre la part
réservée aux exercices proprement dits, l’envoi des
personnels sur des territoires extérieurs, et le montant
versé à ces mêmes personnels ?
Combien perçoit annuellement un officier général
PN pour effectuer ses heures de vol au titre d’un contrat
réserves/120 jours par an, par exemple ?
Comment seront répartis les 37 millions d’euros entre les quatre
armées et les services communs ?

Et puis, in fine, n’oublions pas les décorations et l’avancement
dans les ordres nationaux.

Comme me le disait un de mes amis il y a une quinzaine d’années,
ingénieur de l’école centrale et lieutenant-colonel de
réserve des transmission de l’armée de terre : « Cela ne
m’amuse pas du tout d’effectuer ces périodes, mais je suis
proposable pour la Légion d’Honneur. Alors, j’endosse tous les ans
l’uniforme pour quelques jours, car elle est plus facile à
décrocher à titre militaire qu’à titre civil. »
Réflexion pleine de pragmatisme.

Ah ! Ces hochets à la boutonnière ! comme aimait les
baptiser Napoléon 1er.

Annie Romeiro

[1] La Charte n°6 – oct/nov 2003 – organe de la
fédération nationale André Maginot.

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