Afghanistan : et pendant ce temps, la guerre (Par Quentin Brun)

Les lecteurs qui écrivent dans les colonnes du Point.fr ramènent souvent l’attention sur les sujets qu’ils présentent comme forts, importants. L’engagement français en Afghanistan fait partie de ces sujets sérieux, sur lesquels on se penche pour échapper à la communication politique dont on se méfie parfois.

« La démocratie ne s’exporte pas, surtout si elle est représentée par une force armée » (fuxeen)

La majeure partie des commentaires se dressent contre la guerre. Les glorieux idéaux ne font plus rêver, alors les coûts, humains, comme toujours, et économiques, en ces temps de crise, paraissent très lourds. « Combien de milliards d’euros dépensés par la France depuis le début de cette guerre d’occupation ? Tout ceci à un coût [qui] participe à l’endettement de la France » (désabusé). D’autant que la victoire apparaît illusoire sur cette terre de conflits où depuis des décennies les affrontements se multiplient. Ainsi, Russes, qui ont « mangé la poussière » avant de se retirer (lucide01), Américains et Français ont vu et voient leurs affrontements s’enliser au fil du temps dans les défaites et la complexité de cette « poudrière universelle, cimetière pour les Occidentaux » (enak), « pauvre terrain de sang, rougi par les peines de ces hommes » (Dab7).

« Notre beau pays ne sait pas ou plus donner du sens à la mort de ses enfants » (philippe).

« À quand la fin de ce drame et des souffrances des parents et amis des soldats qui se battent pour une cause qui n’est pas la leur, mais celle du capital mondial et des compagnies multinationales » (Lebônois)

« La guerre a un prix donc, ô combien élevé, mais pour quels bénéfices ? Et pour quels bénéficiaires ? » (galapiat). Les ressources naturelles afghanes ne sont pas négligeables au tableau des motifs de ce conflit. « Sans le précieux lithium et autre perle rare [« le lithium, l’or, le cuivre », précise prozac], il y a longtemps que le clan occidental aurait quitté le sol afghan, ne rêvez pas, poursuit galapiat, nous ne faisons pas la guerre pour les beaux yeux des Afghanes, et les financiers se fichent pas mal des hommes qui tombent, quant à ceux qui pensent défendre un idéal… » Le moteur des engagements militaires « n’est pas l’honneur, la conscience, le droit, etc., mais l’argent » (yodico). Bzh souligne aussi combien le terrain est « une mine de matières premières (métaux) » et ajoute, comme beaucoup de commentaires, l’atout géostratégique : c’est « un point stratégique face à la Chine », au Pakistan.

« Qu’avons-nous à gagner à cette croisade ? Rien. Absolument rien. Ça fait tourner les machines de guerre, les industries (à peu près les seules qui fassent de gros profits). Pour le reste… les hommes ? Bof, les hommes, c’est secondaire, n’est-ce pas ? Les guerres détruisent et l’Occident reconstruira. Il a créé sa puissance sur cet infernal cercle vicieux » (Rionfort).

Alors, affirme-t-on dans cette optique, si « le président est incapable d’expliquer à la nation les raisons et la légitimité de notre présence dans ce conflit » (denis allex), c’est pour toutes ces raisons : comment dire que « les financiers se fichent pas mal des hommes qui tombent » (galapiat), que maintenir Ben Laden en Afghanistan « permet d’y rester et de tenter de contrôler cette région et ses enjeux économiques » (b69), que les Français « jouent les supplétifs des Américains » (Dom Tower) dans cette « poudrière cimetière » (enak) qui pourrait être une étape vers « une intervention en Iran ou au Pakistan » (clair). On va jusqu’à penser que l’image d’Al-Qaeda est délibérément arrangée pour justifier le conflit : « La différence, entre Al-Qaeda et le Père Noël, c’est que le Père Noël, c’est vrai… » (KikooLolKewin).

« La politique du plus fort et plus riche, rien à voir avec l’honneur et l’idéal, ou avec nous autres, le peuple » (delapierre)

Sur ce fond d’amertume et de pessimisme, cette perception de vanité du conflit, se détache un autre point de vue, qui justifie la présence française en Afghanistan. C’est sans joie, mais avec conviction.

« Nous paierons sur notre territoire ce que nous n’aurons pas su confiner ailleurs » (bryval)

Pour beaucoup, la présence en Afghanistan est un mal nécessaire. Les…..

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