Question parlementaire n° 25892 – Demi-part fiscale des veuves d’anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie – Assemblée nationale – Réponse publiée au JO du 07/04/2020

Question N° 25892 de M. Vincent Descoeur (Les Républicains – Cantal )
Question écrite
Ministère interrogé > Armées (Mme la SE auprès de la ministre)
Ministère attributaire > Armées (Mme la SE auprès de la ministre)

Rubrique > anciens combattants et victimes de guerre

Titre > Demi-part fiscale des veuves d’anciens combat

Question publiée au JO le : 21/01/2020 page : 348
Réponse publiée au JO le : 07/04/2020 page : 2673

Texte de la question

M. Vincent Descoeur attire l’attention de Mme la secrétaire d’État, auprès de la ministre des armées, sur l’injustice qui perdure concernant la situation des veuves d’anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie suite à l’adoption à l’Assemblée nationale, dans le cadre du projet de loi de finances pour 2020, d’un amendement n° II-2570 qui permettra à toutes les veuves ayant atteint l’âge de 74 ans de bénéficier de la demi-part fiscale additionnelle au titre de l’impôt sur le revenu dès lors que leur mari a perçu la retraite du combattant. Or, la retraite du combattant ne peut être attribuée aux titulaires de la carte du combattant qu’après l’âge de 65 ans. Si bien que les veuves de plus de 74 ans dont les conjoints sont décédés avant l’âge de 66 ans ne bénéficieront pas de la demi-part fiscale. L’amendement susvisé, s’il constitue une réelle avancée, ne règle donc pas toutes les situations malgré son ambition de mettre fin à la différence de traitement entre les veuves de plus de 74 ans en fonction de l’âge auquel leur époux est décédé. C’est pourquoi il lui demande si le Gouvernement envisage de corriger cette injustice en permettant aux veuves de titulaires de la carte du combattant décédés avant l’âge de 65 ans de bénéficier de cette demi-part fiscale.

Texte de la réponse

L’article 4 de la loi n° 2015-1785 du 29 décembre 2015 de finances pour 2016, modifiant l’article 195 du code général des impôts (CGI), prévoit que le quotient familial des personnes âgées de plus de 74 ans et titulaires de la carte du combattant ou d’une pension servie en vertu des dispositions du code des pensions militaires d’invalidité et des victimes de guerre est majoré d’une demi-part supplémentaire. En cas de décès de l’ouvrant droit, cette disposition est applicable au conjoint survivant âgé de plus de 74 ans. Par principe, le conjoint survivant bénéficie de la demi-part fiscale dès lors que l’ancien combattant en a lui-même bénéficié. En effet, il s’agit d’une forme de reconnaissance de la Nation pour les services que ce dernier a rendus. C’est un principe fondamental qui justifie l’existence de cette demi-part. La modification du dispositif prévu par l’article 195 du CGI précité faisait partie des revendications portées depuis de nombreuses années par les associations d’anciens combattants. Ainsi, la question relative à l’attribution de la demi-part fiscale a été inscrite parmi les sujets qui ont été étudiés dans le cadre de la concertation engagée, depuis 2017, avec les associations représentatives du monde combattant. L’extension des conditions d’attribution de la demi-part fiscale aux anciens combattants, et par conséquent, à leurs veuves, a été inscrite à l’article 158 de la loi n° 2019-1479 du 28 décembre 2019 de finances pour 2020 qui prévoit la modification du f du 1 de l’article 195 du CGI précité. Ainsi, à compter de l’entrée en vigueur de cette nouvelle disposition, le 1er janvier 2021, les veuves d’anciens combattants pourront bénéficier de l’attribution de la demi-part fiscale, à compter de leurs 74 ans, dès lors que l’ancien combattant, même s’il est décédé entre 65 ans et 74 ans et n’a donc pas bénéficié de cette demi-part, a perçu la retraite du combattant. Cette mesure constitue une avancée très favorable pour le monde combattant. Le Gouvernement n’envisage pas une nouvelle extension des conditions d’attribution de la demi-part fiscale aux conjoints d’anciens combattants décédés avant 65 ans.

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