Réforme des retraites. Quel avenir pour les militaires ???

Continuer à défendre le maintien des 6 mois de solde de référence pour le calcul de la pension. Pour le calcul de la décote, Mme la ministre dit qu’elle ne pourra pas défendre la proposition de suppression de la décote. C’est une absurdité de politicien. Tout est défendable si on en a le courage. Aussi, si Mme la ministre maintient cette position, il faut lui faire comprendre fermement que des négociations sont impératives.
La décote devient un véritable guet-apens pour les personnels de plus de 50 ans. Il ne faut pas oublier aussi les nouvelles règles de la mobilité qui imposent maintenant des mutations non demandées. Quel choix devra faire un adjudant-chef si la DPMAA lui impose une mutation à 51 ans : soit choisir la triste fin de carrière en célibat géographique, soit choisir de partir en devant supporter la lamentable décote qui lui sera alors imposée par le nouveau régime des pensions. Superbe fin pour terminer une carrière au profit de la nation !!!!
Le calcul, présenté dans le document du projet de loi, donne l’exemple d’un adjudant-chef qui part à l’âge de 51 ans avec 31 ans de services et 3 annuités de service en campagne. C’est bien, car le gus, il a réussit à faire des campagnes lui. Et comme par magie, la décote se casse la figure de 24% à 6 %. Alors, maintenant, lorsqu’un personnel demandera à son grand commandement de bien vouloir le laisser partir en OPEX, il faudra bien qu’il obtienne gain de cause, sinon il pourra invoquer un préjudice de retraite. Bonifications : Il ne faut pas oublier que pour le calcul des retraites, les personnels ayant un grand nombre de bonification sont les pilotes et les commandos. Certes, il n’est pas à faire de jalousie ni de reproche sur ces bonifications acquises sur des rotations fréquentes en OPEX mais il ne faut pas oublier que cela ne concerne que peu de personnel en réalité. Certaines spécialités, même en étant inscrites comme volontaire OPEX, ont bien peu de chance de partir. Où est l’équité pour ces volontaires jamais retenus ? Limite d’age : il est impératif de pouvoir proposer la possibilité au personnel militaire de pouvoir continuer sa carrière au-delà des 55 ou 56 ans. Elle devrait même pouvoir être proposée jusqu’à 60 ans. Nos officiers supérieurs occupent des fonctions très importantes bien au-delà des 60 ans, les sous-officiers en sont aussi capables avec les cheveux blancs même si dans les deux cas imaginer des bons résultats au COVAPI serait illusoire.
Laisser la possibilité de continuer au-delà de la limite d’âge va directement dans le sens des orientations demandées par le gouvernement à savoir, faire travailler le personnel plus longtemps. Alors, si cela permet à un sous-officier de décrocher ses 75% de cotisation en fin de carrière, on ne va tout de même pas le blâmer, surtout si, il a commencé sa carrière à 24 ans après de longues études dont l’armée aura bien profité en employant un personnel diplômé. Indexation des pensions : il est précisé qu’indexer la pension sur l’indice des prix c’est une règle sûre, stable et qui garantit le pouvoir d’achat. Pourquoi, cette précision ? Avant, ce n’était pas le cas ? Les représentants du CFM air ont-ils une idée de la différence réelle entre les 2 modes de calcul ?
Si les retraites sont indexées sur l’indice des prix, c’est que financièrement c’est plus avantageux pour l’état et donc une limitation de la revalorisation de la pension à long terme pour le retraité, « bien sûr le pouvoir d’achat est toujours garanti ». Au fait, l’indice des prix est calculé sur quels produits déjà ? Rachat d’année d’étude : c’est très bien d’avoir pensé à cette possibilité. Car, la jeunesse actuelle fait des études de plus en plus longue (les différents gouvernements successifs ont bien dynamisé cette idéologie du 80 % de bacheliers) et on ne peut encore pas leur reprocher de devenir plus intelligent. Bien sûr leur entrée dans la vie active est retardée. Dans le secteur privé, les perspectives de carrière sont motivantes pour un grand diplômé. Mais, dans la fonction militaire, le diplôme ne change pas grand-chose au cursus de carrière car c’est malheureusement l’âge d’entrée en service qui lui servira pour le calcul de sa retraite. En résumé, pour faire militaire, foutez vos études en l’air. Au fait, quel sera le prix du rachat de ces 3 années ? Si tout ce qui est au-dessus n’est pas retenu, alors il ne reste plus qu’à négocier le calcul du taux pour les annuités. Passer de 2% à 1,829% rétroactif, c’est tout de même raide et avec une décote en plus. Pour un jeune qui rentre à 22 ans et termine à 55 ans après la réussite à la S2 et la S3, actuellement il obtiendra :
33 annuités + 5 bonifications (sans OPEX) x 2% = 76 %
Maintenant avec la nouvelle disposition, le calcul devient :
33 + 5 (toujours sans OPEX) x 1,829% = 69,5 %.
Je refuse de faire le calcul chiffré avec l’indice et la valeur du point tellement je sens que cela va faire mal. Aussi, il sera nécessaire de revoir le taux à la hausse par décence. Enfin, si on en est là maintenant, c’est que l’Etat Français a de gros soucis financiers et il nous le rappelle, à raison, dans les négociations. Mais alors, il faut trouver de l’argent et il n’y a pas d’autres solutions que de dynamiser de façon durable l’économie de notre pays. Créer des emplois dans le secteur privé et augmenter les exportations de notre production en masse. Voila les priorités absolues de nos gouvernants. Sinon, je crains que la réforme des retraites actuelles ne soit que le premier épisode d’une longue litanie.
Dernière remarque sur la situation actuelle de notre société : toute la fonction publique est en mouvement pour obtenir des négociations importantes du projet. Dans notre pays, il semble que pour obtenir gain de cause, il faille manifester violemment voire menacer pour obtenir des avancées significatives (dernier exemple : la gendarmerie). Donc, si la grande muette continue d’être muette pour un sujet aussi important, tout le reste de la fonction publique verra son système de calcul revu au cas par cas sauf le ministère de la défense. Alors, si cela est le cas, nos épouses devront-elles être sollicitées pour manifester à notre place et pour terminer en concentration massive (ou rave-party sur une base aérienne, c’est d’actualité aussi) de gentils militaires sur chaque site en compagnie des médias. A méditer.

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