Défense . Inquiétudes au sein des personnels civils de l’armée de terre, réduite de 54 000 militaires, mais aussi à la DCNS, en voie d’externalisation et de privatisation.
Une somme de 186 milliards d’euros à dépenser d’ici à 2014 par le ministère de la Défense : on aurait dû sabrer le champagne dans les casernes et arsenaux ! En fait, c’est une soupe à la grimace qu’ont dû avaler bien des galonnés, y compris ceux qui entrent parfaitement dans le moule de la nouvelle doctrine stratégique fondée sur la modernisation et la banalisation de l’arme nucléaire et le renforcement des moyens de « lutte contre le terrorisme international », c’est-à-dire ceux du renseignement et des « forces de projection extérieure » (lire notre édition du 17 juin).
La marine ne sera pas dotée, pour l’instant, d’un second porte-avions, arme de projection par excellence, ce qui ravira néanmoins les pacifistes. Six sous-marins nucléaires de nouvelle génération (au lieu de sept prévus) devraient être construits à Cherbourg pour une mise en l’eau du premier en 2017 seulement, soit avec cinq ans de retard au moins. Le coût exorbitant de ce programme (un milliard d’euros, le Barracuda) a-t-il plombé d’autres projets de
défense nationale ? Toujours est-il que, par exemple, le nombre de frégates Fremm à construire en coopération avec l’Italie a été réduit à douze (contre quinze prévues), dont sept seulement à construire d’ici à 2014.
austérité pour l’armée de terre
La « RGPP », ce n’est pas le sigle d’un nouveau régiment de parachutistes, mais une politique d’austérité qui va s’abattre aussi sur l’armée de terre. Plus de 80 bases militaires vont être fermées. Ce véritable « déménagement du territoire », qui accompagne une restructuration complète de l’armée en « bases de défense » mutualisant les moyens, va se traduire par la suppression de plus de 50 000 emplois militaires. Sachant qu’un militaire « fait vivre » en moyenne quatre civils, ce sont plus de 200 000 emplois qui sont sur la sellette. À cela s’ajoute l’externalisation d’un certain nombre de tâches dans les secteurs de la maintenance et du soutien logistique. Exemples : l’entretien du char Leclerc pourrait être confié à l’entreprise Nexter ; la restauration à l’entreprise Sodexho. Quant aux entreprises encore contrôlées majoritairement par l’État comme la Direction des constructions navales-Thales (DCNS) ou la Société nationale des poudres et explosifs (SNPE), elles-mêmes en voie de privatisation, elles seraient mises en concurrence avec le privé sur les « marchés » de l’armement de plus en plus « ouverts » du fait de la participation de la France à des opérations du type de l’Afghanistan.
Cette nouvelle donne inquiète au plus haut point les syndicats des personnels civils de la défense, toutes tendances confondues, car particulièrement attachés à la notion de « défense nationale ». À la DCNS, outre la baisse tendancielle des plans de charge pour la maintenance de la flotte – qui affecte essentiellement
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