Dans le dernier Essor, « very bad trip » d’un colonel ?

En parcourant les pages de la dernière revue de l’  « Essor dans la gendarmerie » , le n° 458 de juin 2013,  en pages 16 et 17, je suis tombé sur cet étrange article du colonel de gendarmerie (er) Fabrice Fanet.

Sous le titre « On peut encore sauver la gendarmerie », je n’y ai d abord lu qu’un remake de ce qui s’est dit pendant des années sur les sites et forums gendarmophiles qui relayent l’état de santé de la grand mère. Le colonel Fanet, dans son article, soutient que l’institution est en passe de perdre son identité et donc sa raison d’être. Se référant à sa transformation, notamment depuis qu’elle est rattachée au ministère de l’Intérieur, il déplore que les profondes modification que cela a entrainé ont porté gravement atteinte à la qualité des services qu’elle rendait. Rien de nouveau !

Faisant le constat qui a déjà été maintes et maintes fois dressé ici et là, le colonel Fanet critique la nouvelle organisation (la départementalisation de nuit de la surveillance et de l’intervention et la mise en place des communautés de brigades), soulignant que si elle a permis de diminuer le nombre d’heures de travail des personnels, elle ne correspondait pas à la demande des gendarmes qui se limitait alors uniquement à une reconnaissance financière de leur engagement et de leur exceptionnelle disponibilité. Rien de bien nouveau non plus !

Revenant sur le mode de fonctionnement de la gendarmerie,  dénaturé par la mise en place de la mutualisation des effectifs et la centralisation de la gestion d’alerte, l’auteur souligne que son efficacité s’est alors vue considérablement diminuée, et que l’amoindrissement de la présence des gendarmes sur le terrain, l’affaiblissement de la connaissance des populations ont contribué à la diminution de leur efficacité et de la prévention et à l’augmentation de la délinquance. Ce n’est pas un scoop, voilà des années qu’on lit ce genre d’analyse.

Fort de ses réflexions, le colonel Fanet se pose ensuite la question suivante : Mais alors, pourquoi nos politiques se sont-ils attaqués, consciemment ou inconsciemment, à l’essence de la Gendarmerie, outil si performant et fidèle ?

Où j’ai été surpris, c’est à la lecture de la réponse qu’il apporte :

Ce n’était pas tant pour faire plaisir à la Police, ni pour faire des économies. C’est parce que la Gendarmerie était une des dernières institutions françaises régaliennes à posséder une organisation traditionnelle : elle était protectrice pour ses membres et structurante à la fois pour les gendarmes et pour la population. Elle obéissait à des lois et à des principes et non à des ordres momentanés. Elle était suffisamment intégrée et forte pour se permettre d’être clémente. Bref, elle faisait obstacle à la généralisation d’une société éclatée dans laquelle l’homme nomade isolé (et nomade désolé !) est particulièrement vulnérable aux attaques du libéralisme moral, économique et social. Isolons le gendarme, comme on a isolé l’ouvrier, le policier, l’artisan et tant d’autres, et nous aurons le citoyen rêvé qui compense ses frustrations dans l’abrutissement de la consommation et la fraternisation du supermarché.

Là, je vous avouerai que je n’ai pas…

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