Commémoration. Aujourd’hui, un hommage est rendu aux morts des opérations à l’étranger.
Alors que se poursuit le retrait d’Afghanistan des troupes françaises, l’heure du bilan a sonné. Avec 88 tués et des centaines de blessés et de traumatisés psychiques, la France a payé un lourd tribut. Les militaires victimes du conflit sont-ils oubliés par les Français ? Certains voudraient qu’un hommage plus appuyé leur soit rendu. C’est le cas du colonel Jacques Bessy, le président de l’Association de défense des droits des militaires (Adefdromil), qui appelle de ses vœux l’érection d’un monument commémoratif dédié spécifiquement aux soldats tombés en Afghanistan. « Un monument accessible, à Paris, au grand public », précise-t-il. Kader Arif, le ministre délégué aux Anciens combattants, vient d’annoncer la construction d’un mémorial pour tous les combattants morts en opérations extérieures, place Vauban, dans le 7 e arrondissement de Paris. De la même manière, un hommage sera rendu aujourd’hui aux victimes militaires de la guerre d’Afghanistan, en même temps qu’à toutes celles qui ont payé de leur vie leur engagement dans les opérations extérieures.
« Un sentiment d’abandon »
Faut-il aller plus loin, en focalisant hommages et suivi médico-psychologique plus spécialement sur les anciens d’Afghanistan ? Jean-Dominique Merchet, animateur du blog Secret défense, ne le croit pas. Selon lui, les soldats de retour d’Afghanistan « ne sont pas oubliés », contrairement à ce que prétendent certaines familles de militaires. « Les soldats de retour d’Afghanistan sont très entourés et la cellule d’aide aux blessés de l’Armée de terre fait un travail exceptionnel », explique-t-il. En revanche, les traumatismes psychiques sont très compliqués à prendre en charge. « Certains soldats éprouvent un sentiment d’abandon. C’est en quelque sorte l’un des symptômes de leur blessure psychique. Ils ont l’impression que leur monde s’effondre. Quelqu’un qui a perdu une jambe en Afghanistan est un invalide de guerre, un héros. Celui qui souffre de troubles psychiques à son retour est plus difficile à comprendre et à prendre en charge ».
Le problème des traumatismes psychiques des soldats confrontés à la guerre en opérations extérieures est aujourd’hui…
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