Après avoir été sanctionnés par leur hiérarchie, c’est devant les hommes de loi que devaient comparaître quatre légionnaires pour violence en réunion.
Nés à Toronto ou au Texas, des quatre hommes, membres de la légion étrangère, absents du territoire et représentés par leur avocat, deux avaient falsifié leur nom, « sous cette identité, aucune condamnation sur leur casier judiciaire » retraçait Jean-Pierre Rieux qui présidait l’audience. Une femme, N.P., figure également parmi les prévenus, la copine de l’un d’entre eux. Et c’est pour elle, parce qu’elle se plaint d’un vol de scooter que les quatre garçons vont défoncer ce 11 mars 2012 la porte d’un jeune d’une vingtaine d’années, résidant en Petite Terre. Ils entrent dans sa chambre, N.P. le gifle, eux lui portent des coups, « le passent à tabac » selon l’expression du juge Rieux, le traîne dehors en slip, trouvent le scooter, le mettent dans leur camionnette et partent. « Or tout militaire qu’on soit, il est interdit d’entrer dans une maison de force et de donner des coups ».
Au départ ce dossier n’avait fait l’objet que d’un simple rappel à la loi, les quatre képis blancs ayant indiqué qu’ils n’avaient pas eu d’intention belliqueuse. Mais le jeune N.P. soufrant toujours de ses blessures, le médecin délivrait 5 jours d’ITT (Interruption temporaire de travail) supplémentaires, soit 8 au total, et le procureur décidait d’une citation en correctionnelle.
Au sein de la Légion, ce sont 20 jours d’arrêt sans solde qui les attendaient, « arrêt simple avec balayage de la cour ou arrêt de rigueur dans une cellule ? » interrogeait le président Rieux… on ne le saura pas.
« Ce scooter, il l’avait gardé pour le réparer » entame Me Nadjim Ahamada qui n’aura aucun mal à plaider « l’acharnement des militaires », les dégâts commis ayant été ce jour là filmés par Mayotte 1ère et deux des militaires reconnaissant les faits. La jeune femme avait essayé d’atténuer les conséquences des actes en versant un chèque de 321 euros, pour réparer la porte et le chambranle. « Il est revenu impayé, c’était uniquement pour calmer le jeu ! ». Me Ahamada demandait alors que les 321 euros de dégradation soient versés, ainsi que 1.000 euros pour dommage moral et 1.500 euros au titre des frais de défense.
La vice-procureur Véronique Compan rajoute que l’oncle du jeune est témoin de la scène. « On voulait clairement lui donner une leçon car elle accusait en plus G.T. d’agression sexuelle », avant de demander 6 mois de prison avec sursis simple et une amende de 2.000 euros, « car ce sont des professionnels qui doivent le respect et non pas agir de façon sauvage ! ». Elle notait par ailleurs qu’on n’avait aucune certitude sur la virginité de leur casier judiciaire.
Me Erick Hesler attaquait sa plaidoirie lorsqu’un magnifique …..
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