Décisions de justice en matière sexuelle : quand les vraies victimes se rétractent (Par Jacques Cuvillier).

Imaginez la situation : vous avez subi une agression grave, à caractère sexuel, vous vous tournez vers la justice. Votre vie se charge d’un épisode éprouvant. A terme, vous voudrez tourner la page. Croyez-vous que ce soit si facile ?

Être victime

La condition de victime n’est pas reconnue du seul fait du préjudice subi ni de la souffrance qui l’accompagne. La justice s’intéressera à votre cas dès lors qu’il est consécutif à la conduite d’une ou plusieurs autres personnes qui peuvent être identifiées et dont on peut présumer qu’elles sont en défaut vis à vis de la loi. Si votre cas fait l’objet d’une instruction, elles peuvent être mises en examen tout en restant présumées innocentes.

Il est des cas où la désignation de l’adversaire semble indubitable, par exemple parce qu’il est objectivement responsable d’avoir été à l’origine d’un accident, ou bien parce qu’il a été confondu à la suite d’une enquête policière. Mais il en va tout autrement dans la plupart des affaires à caractère sexuel de même que dans les problèmes de relations au sein du couple ou de la famille. Dans de nombreux cas la victime désigne le transgresseur ou contribue à l’identifier, parfois longtemps après les faits. L’investigation technologique est souvent absente, c’est parole contre parole.

Dans ce contexte, les aspects culturels et la psychologie sociale sont très présents. Les médias prennent même une importance toute particulière dans la mesure où ils sont bien souvent en matière d’influence sociale, le régulateur de codes de conformité.

Le milieu médiatique dans lequel nous baignons s’est électrifié de partout pour stimuler notre adrénaline et nos émotions : le public passe par plaisir de nombreuses heures à contempler des films, des séries, des infos, des jeux qui font un usage immodéré de la violence, du crime, de la délinquance sous toutes ses formes. Actualité et fiction se côtoient de manière adjacente. Comment distinguer les histoires vraies des fictions, surtout quand elles deviennent des fictions alors même qu’elles sont encore couvertes au titre de l’information en tant que faits de société ?

Dans ce tumulte, meurtre, viol, rapt sont des mots usuels que l’on peut entendre sans lever un cil. Il y a ceux qui restent en retrait, ceux qui dérangent. Victime est de ceux-là. Il y a aussi des termes et des expressions qui gardent leur force et leur capacité à mobiliser, qui font se lever des hordes de protestataires : « accusé à tort », « erreur judiciaire ».

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