La Guyane en guerre contre les tueurs de soldats (JEAN PIES)

Les gendarmes tentent de retrouver la bande qui a tué deux soldats français sur le site d’orpaillage clandestin de Dorlin le 27 juin.

Des camions d’une couleur de camouflage sur la nationale barrant la route aux voitures. Des herses au sol. Des hommes armés, fusil d’assaut chargé et pointé vers vous, qui contrôlent votre carte d’identité et votre coffre. Des hélicoptères de l’armée qui survolent les lieux. On pourrait se croire dans un pays en guerre. Pourtant, on est en Guyane, département français d’outre-mer, à 8 heures d’avion de Paris. Là se joue un combat qui ne dit pas son nom. C’est celui que mènent les gendarmes depuis bientôt un mois contre la bande sans foi ni loi qui a tué deux soldats français sur le site d’orpaillage clandestin de Dorlin, le 27 juin dernier. « Une guerre d’usure », disent certains gendarmes, en interne. Malgré leurs efforts et leurs recherches, les militaires n’ont toujours pas réussi à mettre la main sur cette équipe composée de « cinq à six personnes », selon un officier de la gendarmerie locale.

Le dernier fait d’armes en date de cette bande qui n’a plus rien à perdre ? Tirer sur une voiture qui circulait de nuit, samedi, sur la route nationale qui mène à la frontière avec le Brésil, à plus d’une centaine de kilomètres de Cayenne, chef-lieu. L’automobile venait de passer un des trois barrages que les gendarmes tiennent en permanence. Ces derniers recommandent d’ailleurs aux automobilistes de « ne surtout pas s’arrêter sur le trajet » et de « ne prendre aucun auto-stoppeur ». Alors, quand le conducteur de la voiture a vu deux inconnus lui faire des signes sur le côté de la route, il a accéléré et la voiture s’est fait tirer dessus. La balle s’est logée dans le moteur.

Arme de guerre

Les expertises balistiques des gendarmes ont conclu qu’il s’agissait du calibre 5,56. « C’est celui d’une arme de guerre », s’inquiète un autre officier de la gendarmerie. Heureusement, il n’y a pas eu de blessé, ce samedi soir. Et le conducteur a pu continuer sa route jusqu’à chez lui, malgré un moteur en surchauffe, le circuit de refroidissement ayant été atteint. La préfecture a réagi dès dimanche en demandant aux gendarmes d’escorter nuit et jour, en convoi, les voitures qui circulent entre Regina, ville au milieu de la nationale 2, et Saint-Georges, tout à l’est, à la frontière avec le Brésil. Deux voitures bleu marine, une devant, une pour fermer la marche, font la navette. Une centaine de kilomètres à parcourir dans chaque sens.

Si, par malchance, un automobiliste rate de peu le convoi, il est quitte pour….

Lire la suite sur le site Lepoint.fr en cliquant [ICI]

À lire également