Quatre soldats français ont été tués hier matin et cinq autres blessés lors d’une attaque suicide en Kapisa. Un hommage national leur sera rendu jeudi, a annoncé François Hollande qui a confirmé le début du retrait pour juillet.
L’opération se déroulait au nord de Nijrab, la principale base française en Kapisa. Il était 9 heures passées, hier matin, sur le principal axe routier de cette zone, indispensable au transit des convois logistiques dans le cadre du désengagement des forces françaises. Deux cents militaires français et afghans étaient déployés. Leur mission ? Contrôler le secteur, mais aussi prendre contact avec la population, afin d’étudier avec ces Afghans « les possibilités de coopération », a précisé hier soir le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian.
C’est au moment où les soldats descendaient de leurs blindés que le kamikaze s’est approché, ses explosifs dissimulés sous la burqa qu’il portait. Arrivé au milieu d’un groupe, il a actionné la mise à feu. Quatre militaires ont été tués, trois hommes du 40e Régient d’artillerie de Suippes (Marne) et un adjudant-chef des actions civilo-militaires de Lyon, ainsi que leur interprète afghan. Cinq autres ont été blessés, dont trois grièvement et l’un d’eux, dans un état particulièrement grave devait être rapatrié vers Paris dès cette nuit.
Cet attentat meurtrier est le premier depuis janvier où quatre soldats avaient aussi trouvé la mort en Kapisa. Il intervient quelques jours après la visite de François Hollande à Nijrab, le 25 mai dernier.
Hier, dans une déclaration solennelle faite depuis Tulle, où il honorait la mémoire des martyrs de la ville exécutés par les nazis, le président de la République, a salué le courage et le dévouement des victimes : « à travers ce drame, c’est toute la France qui est touchée aujourd’hui » a-t-il souligné, annonçant un hommage national aux Invalides, prévu ce jeudi. Les corps seront rapatriés dès mardi, après une première cérémonie à Kaboul.
Il a confirmé également le début de l’opération de retrait des troupes combattantes dès juillet. « Elle sera mise en œuvre et achevée à la fin de l’année 2012 » a-t-il assuré, soulignant que cela serait fait avec le « plus haut niveau de vigilance ». Président du Parti radical de gauche, Jean-Michel Baylet a également adressé ses condoléances aux familles des militaires tués, soulignant que « les troupes françaises payent une nouvelle fois un lourd tribut à ce conflit qui n’a que trop duré » et qu’en conséquence le retrait « est une nécessité ». Le secrétaire général de l’UMP Jean-François Copé a fait part de son « immense tristesse » et condamné « un acte de barbarie sans nom ».
Six cents soldats français sont partis depuis octobre 2011 et le mouvement sera accéléré en octobre 2012. 68 vols ont déjà évacué 250 véhicules et 180 conteneurs. D’ici décembre, les forces françaises passeront de 3 400 personnels à 1400, pour ne rester que 700 mi-2013.
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