Dominique de Lorgeril, un militaire candidat aux législatives (Jean Guisnel)

Le capitaine de vaisseau Lorgeril est militaire en activité et candidat. Pour la campagne électorale, il est en permission. Interview.

Le Point.fr : Vous êtes militaire en activité, actuellement affecté au Centre d’études supérieures de la marine (CESM) après avoir commandé le Sirpa, et vous vous présentez pour la seconde fois à une élection. Quelle était la première ?

Dominique de Lorgeril : Je me suis effectivement présenté l’an dernier aux élections cantonales dans le canton d’Angoulême-Ouest. Il avait l’avantage de regrouper des quartiers populaires dits sensibles et une partie du centre-ville, plus aisé. Ces deux populations m’intéressaient vivement, et j’ai cherché à comprendre comment elles pouvaient vivre ensemble, ce qui est à mes yeux le vrai enjeu de demain. Grâce au dialogue, à la convivialité, au respect mutuel, cet objectif est accessible. J’ai trouvé durant la campagne beaucoup d’intérêt et de plaisir, même si le nombre de voix n’a pas toujours été en rapport avec mon implication dans certains quartiers.

Quel avait été votre score ?

J’ai recueilli 5,72 % des voix, j’en ai été très satisfait : je souffrais d’un défaut de notoriété, dû notamment au fait que j’avais été contraint, comme cette année d’ailleurs, de me présenter seul, sans le soutien d’un parti politique. Je vous rappelle que le statut général des militaires nous interdit d’adhérer à un parti. C’est très dommageable, même si, en un sens, cette situation ne me déplaît pas vraiment : les partis politiques sont malheureusement entrés aujourd’hui dans une logique visant à garantir les subventions nécessaires à leur budget de fonctionnement. Les partis sont nécessaires, mais ils ont dérivé en empêchant les élus d’être libres. Or je suis très attaché à la liberté d’engagement et de parole, et je ne me trouve à mon aise et pleinement libre hors des partis.

Vous n’êtes donc pas classable facilement sur l’échiquier politique, ce qui semble avoir posé quelques problèmes à la préfète de votre département, lors de la présentation de votre candidature à ces législatives !

C’est exact. Puisque je ne suis membre d’aucun parti, la préfecture a voulu me présenter comme étant « divers droite ». Or cela ne me convenait pas du tout. Il faut savoir que la préfecture doit affecter à chaque candidat une « nuance » prise dans une liste de seize possibilités allant de l’extrême gauche à l’extrême droite. Il y en a une qui convenait parfaitement à ma situation. Elle est intitulée « autre ». Je ne suis ni « divers gauche », ni « divers droite ». Je suis « autre », et il me semblait important d’être reconnu avec cette spécificité.

Précisément, dans quelques conditions statutaires vous présentez-vous ? 

Comme militaire en activité, je n’ai pas le droit d’adhérer à un parti, mais je dispose de celui de me présenter à une élection. Logiquement, j’aurais donc pu rejoindre un parti pour la durée de la campagne. Mais vous imaginez bien que cela n’est pas possible. Comment prétendre à l’investiture dans ces conditions ? Ce n’est pas une situation très saine. Mais il y a une contrainte encore plus forte : si vous êtes élu et que vous acceptez le mandat de vos électeurs, vous perdez emploi et rémunération. Pour un député, c’est sans importance, mais cette règle s’applique également si vous êtes élu conseiller municipal sans rémunération !

Si vous étiez élu député, il serait logique que vous ne soyez plus militaire, que vous ne portiez plus l’uniforme… 

Si je suis élu, je resterai ….

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