L’Afghanistan à Chicago : sept points pour comprendre (Jean-Dominique Merchet)

Le sommet de l’Otan aura lieu dimanche et lundi.

« Il faut trouver la porte de sortie. Et vite. » Voilà ce que j’écrivais, à l’automne 2008, en conclusion de mon livre« Mourir pour l’Afghanistan » (1). Rien de ce qui s’est passé dans ce pays depuis lors ne m’a fait changer d’avis, bien au contraire. A la veille du sommet de l’Otan à Chicago, qui sera en grande partie consacré à ce sujet et alors que l’élection de François Hollande accélère le calendrier de retrait français, tentons de faire le point.

1) Ensemble. La France est militairement présente en Afghanistan par pure solidarité avec les Américains. C’est parce que les Etats-Unis ont été attaqués le 11 septembre 2001 et que le gouvernement afghan de l’époque protégeait les auteurs des attentats que la France s’est jointe aux Etats-Unis. Elle l’a fait dans le cadre du droit international (résolution des Nations Unies) et de l’Alliance atlantique, avec la mise en oeuvre de l’article 5. Jusqu’en 2012, la position française a toujours été la même : « nous sommes arrivés ensemble, nous repartirons ensemble ». Une position qui excluait toute démarche unilatérale de Paris vis-à-vis de Washington.

2) Rupture. Cette doctrine française a craqué en janvier 2012. Nicolas Sarkzoy est responsable de ce tournant. François Hollande s’est contenté de faire de la surenchère sur son rival… Un peu d’histoire est nécessaire : en juin 2011, Obama annonce le retrait américain pour la fin 2014. Dans les heures qui suivent, un communiqué de l’Elysée calque la position française sur celle des Etats-Unis. Mais le 20 janvier 2012, cinq militaires français sont assassinés par un soldat afghan sur la base de Gwan. Face à l’émotion de l’opinion publique et alors que la France entre en campagne électorale, Nicolas Sarkozy annonce, le 27 janvier, que le retrait français s’opérera avec un an d’avance sur le calendrier prévu; donc fin 2013.
Le 26 janvier, François Hollande présente ses « engagements« . Le soixantième et dernier est consacré à la défense. On y lit ceci : « Il n’y aura plus de troupes françaises en Afghanistan à la fin de l’année 2012 ». Il y donc eu consensus entre les deux principaux candidats sur la nécessité de partir plus vite que les Américains, seul le rythme les oppose.

3) Signal. Le départ d’Afghanistan est une opération complexe, risquée et couteuse. Nous l’avons écrit à plusieurs reprises sur ce blog. Pour faire simple, il est matériellement impossible de….

Lire la suite sur le site http://www.marianne2.fr en cliquant [ICI]

Lire également

Retrait français d’Afghanistan, le sujet qui fâche au menu de l’Otan

Hollande très ferme sur le retrait français d’Afghanistan à la fin 

«Les alliés doivent sortir ensemble d’Afghanistan»

 

 

 

 

 

À lire également