Jean-Yves Le Drian, «Hollandais» de la première heure à la Défense (Par Alain Ruello)

Le président de la Région Bretagne pourra faire jouer son lien privilégié avec le président de la République dans ce domaine régalien par excellence. De quoi faciliter des arbitrages budgétaires difficiles à venir.

l aurait pu réaliser son ambition dès 2007, si Ségolène Royal l’avait emporté. Nicolas Sarkozy lui a bien proposé le poste une fois élu, mais il l’a décliné.« Ministre d’ouverture ? Ce n’est pas mon histoire », a-t-il coutume d’expliquer quand on lui demande pourquoi. C’est finalement grâce à François Hollande que Jean-Yves Le Drian va pouvoir s’installer, à 64 ans, à l’hôtel de Brienne. Un Breton à la tête de la Défense, les marins vont apprécier. Les fantassins et les aviateurs ne devraient pas faire la fine bouche non plus.

Entre 1981 et 1998, leur nouveau ministre de la Défense a été maire de Lorient, port militaire s’il en est et l’une des implantations phares de DCNS, le grand chantier naval français. De 1978 à 1991, puis de 1997 à 2007, il a été député du Morbihan, ce qui l’a amené, presque par tradition, à siéger à la commission de la Défense de l’Assemblée Nationale. C’est dire que Jean-Yves Le Drian connaît le monde militaire.

La marche vers l’Elysée entamée à Lorient

Il le connaît d’autant mieux que depuis 2006 il anime un groupe de réflexion informel sur la question. Ce groupe réunit tous les mois des hauts fonctionnaires, ancien des cabinets Dumas ou Richard, ainsi que des industriels. « C’est un réseau, chargé de réfléchir, dédié à sa personne, pour l’aider à se préparer tout autant que pour nourrir le Parti socialiste en idées sur la Défense », confie un de ses proches.

Le candidat François Hollande n’a donc pas du hésiter longtemps avant de demander à son ami Jean-Yves, ancien secrétaire d’Etat à la mer sous Mitterrand, de lui bâtir le volet militaire de son programme, d’autant que les deux hommes se connaissent de très longue date. Depuis 1979 exactement, a rappelé récemment celui qui est aussi président du Conseil régional de Bretagne à « Ouest France ». La première rencontre est due à l’avocat Jean-Pierre Mignard, à l’occasion d’un procès d’indépendantistes. Au milieu des années 1980, c’est à Lorient que verront le jour les « Transcourants », sorte d’université d’été du PS de la Rochelle avant l’heure. C’est toujours dans cette ville qu’en 2009, le nouveau président de la République a entamé sa marche vers l’Elysée.

Feuille de route chargée

Comme Michel Sapin ou Stéphane Le Foll, Jean-Yves Le Drian peut se prévaloir du titre de « Hollandais » de la première heure. Les rouages avec l’Elysée devraient donc être bien huilés, ce qui ne constitue pas un mince avantage étant donné la nature régalienne de la Défense en France. D’autant que la feuille de route s’annonce chargée.

Toute auréolée de sa victoire en Libye, l’armée française a devant elle de grands défis. Il va d’abord falloir retirer les troupes « combattantes » d’Afghanistan cette année, comme François Hollande s’y est engagé. Il y a ensuite un nouveau livre blanc de la Défense a rédiger avec dans la foulée, sa traduction financière dans une nouvelle loi de programmation militaire. Et c’est là que ça risque de coincer.

Avec 31,6 milliards d’euros votés en 2012, dont la moitié environ en équipements, le budget de l’armée hors pension, est l’un des tous premiers de l’Etat. Compte tenu des déficits, la France devra imposer des économies à ses militaires, relativement….

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