Deux militaires tués à Montauban, un troisième gravement blessé (Actualisé à 22h50)

Deux militaires ont été tués et un troisième a été grièvement blessé jeudi par un tireur qui a ouvert le feu sur ses victimes froidement, à bout portant, près d’un distributeur de billets dans un quartier paisible de Montauban, avant de prendre la fuite en scooter.

C’est la seconde fois en cinq jours que des militaires sont victimes de tireurs en deux-roues dans la région de Toulouse, mais les enquêteurs n’établissent pas, pour l’instant, de lien entre les deux affaires.

Les enquêteurs du SRPJ de Toulouse se sont affairés à relever des indices sur les lieux du drame, à deux pas du siège du 17e Régiment du génie parachutiste (RGP) auquel appartiennent les trois victimes.

Selon une source policière, deux des victimes, âgées de 26 et 24 ans, ont été tuées sur le coup. Le pronostic vital du troisième militaire, âgé de 28 ans, est « engagé », d’après le ministère de la Défense.

D’après les premiers éléments de l’enquête, les trois militaires en tenue se trouvaient vers 14H10 près d’un distributeur de billets et de divers commerces, dans un quartier tranquille de Montauban, tout proche du Tarn, lorsqu’ils ont été pris pour cible.

Un homme à scooter, portant un casque à visière, est descendu de son deux-roues et a tiré à bout portant sur les victimes avant de prendre la fuite, laissant derrière lui une quinzaine de douilles.

Un important dispositif de policiers et de gendarmes a été mobilisé pour retrouver l’homme qui semble avoir agi seul.

Un périmètre de sécurité a été installé autour de la scène du crime. Les enquêteurs avaient tendu à la verticale deux bâches blanches derrière lesquelles se trouvaient vraisemblablement les corps des militaires, rapporte un journaliste de l’AFP.

Des soldats du 17e RGP, la mine sombre, assuraient la sécurité des lieux.

« On cherche tous azimuts », a déclaré à l’AFP une source proche de l’enquête, expliquant que pour cette raison, l’ensemble des services dépendant de la direction centrale de la police judiciaire avaient été co-saisis avec le SRPJ de Toulouse, démarche qui n’est pas inhabituelle pour les enquêtes d’envergure.

« Toutes les pistes doivent être examinées et les motifs peuvent être de nature extrêmement différente, depuis la démarche individuelle jusqu’à quelque chose de collectif et de conçu, nous n’en savons rien », a déclaré le ministre de la Défense Gérard Longuet à la presse qui l’interrogeait sur l’éventualité d’un acte terroriste.

Venu dans la soirée à Montauban pour exprimer sa « solidarité avec le régiment » et « la détermination des pouvoirs publics », le ministre a reconnu qu' »à cet instant », les enquêteurs ne disposaient d' »aucune » piste.

La députée-maire UMP de Montauban Brigitte Barèges, « scandalisée » par cet « assassinat » a rendu hommage aux familles des victimes, ainsi qu’à leur régiment, le 17e RGP « qui a déjà payé très douloureusement le tribut de la guerre en Afghanistan avec quatre soldats morts pour la France ».

Dimanche à Toulouse, un militaire de 30 ans, membre du 1er Régiment du train parachutiste de Francazal (Haute-Garonne), en civil, a été tué d’une balle en pleine tête par un meurtrier en deux-roues, affaire également suivie par le SRPJ de Toulouse.

De source proche de l’enquête, on indique que pour les meurtres de Montauban comme celui de Toulouse, le même calibre .45 a été utilisé, ce qui ne signifie pas qu’il s’agisse de la même arme.

Les enquêteurs n’établissent pas de lien pour le moment entre ces deux drames, mais le procureur de Toulouse, Michel Valet a indiqué qu’ils se posaient des « questions sérieuses », en raison de « ressemblances ne serait-ce que par la qualité des victimes ».

« Nous avons la chance que les deux affaires soient suivies par le même service d’enquête, les deux parquets sont en liaison très étroite », a-t-il ajouté. « On a échangé des informations », a confirmé la procureure de Montauban, Marie-Françoise d’Esparbès-Serny, parlant d’affaire « particulièrement grave ».

© 2012 AFP

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Cet article a 2 commentaires

  1. JEANJEAN

    A mon avis c’est un règlement de compte du à un trafic de drogue. Ils ont du vouloir mettre une carotte à un grossiste. Dans TOUT les régiments il y a du trafic de drogue avec des vendeurs principaux(je parle de grande quantité écoulée) qui génère beaucoup d’argent et ce en toute impunité parce que évidemment un chef de corps n’ a aucun intérêt à faire venir la gendarmerie et les chiens dans son régiment. Il passerait un peu pour un c… devant sa hiérarchie (le colonel se dit surtout je veux pas de vague pendant deux ans et fait l’autruche) et ça tout le monde la sait. Un revendeur principal dans un régiment se fait 4 fois sa solde minimum par mois dans ce trafic et sans être inquiété…

  2. kylme

    Propos injurieux de la part de Jeanjean. Qui êtes vous pour vous permettre de telles allégations ? Je connais justement des chefs de Corps qui ont le courage pour leur Régiment de faire intervenir des chiens et cela se produit plus souvent que l’on ne pense.
    Maintenant il faudrait peut-être avoir un peu de compassion pour nos frères d’armes qui sont lâchement abattus et pour lesquels, aucun de nos hommes politiques de haut rang ne se déplace contrairement au nouveau drame de ce matin à Toulouse.
    Alors dire que les militaires sont respectés…

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