Elles réclament la solde de leur mari (Lucie LEFEBVRE)

CE n’est pas pour rien qu’on la surnomme « la grande muette ». Malgré la galère dans laquelle certains d’entre eux se trouvent, les militaires ne s’exprimeront pas. Ce sont donc leurs épouses qui montent au créneau et racontent le désarroi dans lequel se trouvent des milliers de familles en France, et quelques-unes dans les régiments de Couvron et de Sissonne. Le mari d’Aurélie travaille au sein du premier. Depuis le mois d’octobre, il ne perçoit plus une partie de ses primes. « Cela est allé jusqu’à 300 euros de moins chaque mois. Aujourd’hui, l’armée nous doit environ 2 000 euros. Nous n’avons notamment pas touché « l’indemnité de sortie en campagne » versée en mai et en novembre et qui correspond aux opérations extérieures en métropole », explique la jeune femme qui peut heureusement compter sur une aide financière de son père.

Obligés de quitter leur maison

Le cas d’Orlane est plus problématique. La dernière solde de son mari a été versée au mois de décembre. Depuis, plus rien. « Entre les salaires et les primes, le retard se chiffre à un peu plus de 5 000 euros », calcule-t-elle. En février, l’armée lui a versé un acompte, mais trop tard pour le banquier qui a placé leur compte en recouvrement, leur demandant de restituer leurs moyens de paiement.
« C’est injuste, ils n’ont même pas cherché à comprendre. Nous n’y sommes pour rien ! » peste cette mère de quatre enfants qui depuis, accumule les galères. Elle fait son possible pour régler son loyer en temps et en heure mais accuse tout de même un retard de 500 euros. L’agence qui lui loue sa maison menace donc de résilier son bail. Ironie du sort : la famille a dû quitter temporairement ce logement.
« Je n’ai pas d’argent pour mettre du fioul. La température dans la maison est descendue jusqu’à 6 °C. Nous sommes donc hébergés chez des amis car je ne supporte pas l’idée que mes enfants aient froid. Cela dit, nous vivons à douze dans un F5, sans compter tous les allers-retours pour conduire les enfants à l’école, à Laon. Le peu d’argent que j’ai, je le dépense en carburant », regrette Orlane qui, pour la première fois de sa vie, a dû pousser la porte des Restos du cœur. Elle a eu du mal à franchir le pas mais elle n’avait plus le choix. « J’avais honte », murmure celle qui a même dû donner ses animaux, n’ayant plus les moyens de les nourrir.

Reçues au ministère

« Des situations comme celles-là ne sont pas isolées. Certains ont dû vendre des…

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Note de l’Adefdromil

Il ne s’agit pas de « l’indemnité de sortie en campagne »  mais de l’indemnité de service en campagne (ISC). Cette indemnité est payée tous les six mois.

De même, l’expression « opérations extérieures en métropole » prête à sourire. Il s’agit en réalité des manoeuvres ou exercices effectués en dehors de la garnison.

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