Nous publions le témoignage d’un jeune sergent de l’armée de l’air qui réagit à la revalorisation de sa condition militaire. Tous les témoignages reçus au siège de l’association montrent que le problème du moral dans les armées n’est pas réglé. Le nouveau gouvernement devra rapidement se pencher sur ce dossier mal réglé et susceptible d’explosé à tout moment.
Comment faire pour garder le moral dans l’armée d’aujourd’hui ?
Sergent dans l’armée de l’air, depuis que je me suis engagé j’ai entendu les bruits les plus divers sur l’évolution de la condition militaire. Enfin, la grogne de la gendarmerie semble faire bouger les choses. Les gendarmes voient leurs revendications écoutées, voire même exaucées.
Vient le tour des autres corps d’armée, auxquels sont annoncées les mesures prises pour la revalorisation de la condition militaire. Ces mesures médiatisées à outrance, et faussement interprétées par la presse ne donnent aucun moyen de retournement aux militaires sans leur attirer les foudres de l’opinion publique. Quelques mois après, nous pouvons faire le point de ce qui a été vraiment acquis par le fonction militaire.
Moi, jeune sergent de l’armée de l’air, j’aurai du d’après ce qui était annoncé, bénéficier d’une augmentation mensuelle de 50 euros, augmentation déjà accordée avant même la revalorisation de la condition militaire. Je n’en ai pas encore vu la couleur, et si le paiement de cette augmentation est à caractère rétroactif, nous allons griller le budget de la défense uniquement pour nous acquitter de cela. Ensuite, le Président fraîchement réélu a annoncé qu’il allait prendre de nouvelles mesures d’ici 2003 pour améliorer le condition militaire. Encore faudrait-il qu’il entérine les mesures prises par l’ancien gouvernement car il faut savoir que si les premiers TAOPM nous ont été payés, rien n’est encore fait pour les suivants.
Espérons seulement que le nouveau gouvernement ne nous oubliera pas car je pense personnellement que nous avons assisté dernièrement à un saupoudrage électoral et ce n’est pas avec 4 euros d’augmentation mensuelle et une prime qui n’est en fait qu’une indemnité pour congés non pris (imposables, il faut le dire), que le moral des troupes va remonter en flèche. Peut-être que le nombre grandissant des personnes quittant nos rangs va faire réfléchir, et que des actions cohérentes vont être menées avant que la situation ne soit réellement catastrophique. Surtout lorsque l’on voit les événements qui peuvent survenir dans le monde entier, les différents conflits, mais surtout la montée du terrorisme.
En conclusion, je n’ajouterai que quelques mots. Si les militaires respectent le droit de réserve, certains risque d’avoir des surprises car ceux-ci désertent nos rangs en étant tout aussi discret. Et je terminerai en citant la phrase d’un Colonel dont le nom m’a échappé : « When you pay peanuts, you get monkeys ».
