DÉCRYPTAGE – Dans cette guerre ingagnable qu’il n’a ni décidée ni conduite, Nicolas Sarkozy perd patience.

Dans cette guerre asymétrique qui oppose des insurgés pachtouns en sandales à des armées occidentales suréquipées, les talibans ont vite compris qu’ils n’avaient aucun intérêt à livrer un combat frontal contre l’Otan. Refusant de mesurer leur puissance de feu à celle, bien supérieure, des Américains, des Britanniques ou des Français, les talibans sont passés maîtres dans la tactique de l’esquive lors des grandes opérations de ratissage de l’Otan. Ils ont opté pour une stratégie du faible au fort, fondée sur la surprise et le camouflage (l’insurgé se noyant au sein d’une population où il est impossible pour les Occidentaux de distinguer les ennemis des amis). Maintenant que l’Amérique a annoncé son départ (pour 2014) et proclamé une phase de transition, fondée sur la formation de l’ANA, pour permettre aux soldats afghans de prendre seuls en main la sécurité du pays, les talibans s’emploient à tenter de faire dérailler ce dernier avatar stratégique occidental.
Une guerre américaine
Infiltrer l’ANA afin de ruiner la confiance existant entre instructeurs occidentaux et soldats afghans, telle est la nouvelle tactique des insurgés islamistes. C’était prévisible et c’est de bonne guerre, est-on obligé de reconnaître. Et cela marche, même contre une grande puissance militaire comme la France, puisque Nicolas Sarkozy a évoqué la possibilité d’un «retrait anticipé» du contingent français. Jusque-là, il avait toujours été convenu que son rapatriement se ferait de manière strictement parallèle à celui du contingent américain.
Si la stratégie de Paris en Afghanistan est si peu constante, c’est que cette guerre n’a jamais été une guerre française. C’est une guerre américaine, à laquelle les Français n’ont accepté de participer que du bout des lèvres. Avec 3.500 soldats, le contingent français est deux fois moins important que le britannique, vingt fois moins que l’américain. Comment en est-on arrivé là? Juste après les attentats du 11 septembre 2001, le président Chirac, en application de l’article 5 du traité de l’Atlantique Nord, avait proposé aux Américains l’aide des forces spéciales françaises pour aller démanteler les camps d’al-Qaida en Afghanistan.
Sarkozy avait accepté par loyauté
Cette offre avait été déclinée, de manière un brin condescendante, par le secrétaire américain à la Défense, Donald Rumsfeld. Le 7 octobre 2001, c’est seule que l’Amérique attaque l’émirat islamique d’Afghanistan du mollah Omar. La France avait rempli son devoir d’allié: comment s’est-elle quand même retrouvée engluée dans le bourbier afghan?…
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Cette publication a un commentaire
« même contre une grande puissance militaire comme la France »
Le journaliste Renaud Girard, il est vrai écrivant dans Le Figaro du 22 janvier 2011, exagère un brin. Il est vrai que nous avons La Bombe.
En revanche, pas capable, La France, d’exfiltrer rapidement les maigres matériels de son petit contingent symbolique en Afghanistan, trois bataillons pour causer simple.
Une armée professionnelle sans budget, incapable de tenir son rôle de corps expéditionnaire, oh pardon, dorénavant il faut dire « force de projection ».
Une armée du 14 juillet :
– quelques rêves d’ingénieur baptisés « prototypes » de séries qui ne viendront jamais et qu’on « expérimente » pour garder le « savoir-faire » (cf. Le France, Le Concorde, etc.) ;
– ce qui fait défaut acheté après une erreur fatale à nos camarades, dans l’urgence, en quantités minimes, cher et sur étagères, notamment aux USA ;
– aucune capacité logistique réelle, notamment de transport terrestre, maritime et aérien : même pas cap pour nos trois pauvres bataillons à 6000 kilomètres !
– ne parlons même pas d’externalisation des transports, il faut un vrai budget pour passer des marchés conséquents.
Les soldats de la France, pas tous ingénieurs atomistes, ont le droit de vote. A très bientôt, pour les présidentielles 2012 !
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