SAINT-CHRISTOL — Le ministre de la Défense Gérard Longuet a rendu mardi, au 2e régiment étranger de génie (2e REG) de Saint-Christol (Vaucluse), les honneurs militaires aux deux légionnaires français tués le 29 décembre en Afghanistan par un soldat afghan de l’Armée nationale afghane (ANA).
L’adjudant-chef Mohammed El Gharrafi, âgé de 39 ans, marié et père de quatre enfants, et le sergent Damien Zingarelli, 27 ans, avaient été tués par un insurgé infiltré dans l’armée afghane, lors d’une opération conjointe d’appui et de soutien dans la province de Kapisa, au nord-est de Kaboul.
« Ils aménageaient leurs positions de combat quand ils ont été abattus par un membre d’une autre unité des forces afghanes animé par une logique que ni nous, ni ses chefs afghans ne parviennent à comprendre », a dit le ministre de la Défense avant de rappeler les états de service des deux militaires qui ont reçus l’insigne de chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume.
C’est la première fois qu’un soldat afghan retournait son arme contre des Français, mais des Américains ou des Britanniques avaient déjà été victimes de ce genre d’incidents, plus d’une dizaine depuis trois ans.
Après la mort des deux légionnaires du 2e REG, Français et Afghans ont continué leurs opérations côte à côte sur le terrain.
Le militaire de l’ANA qui avait ouvert le feu avait été immédiatement tué par les troupes françaises. Quasiment inexistante au début du conflit il y a dix ans, l’ANA compte 176.000 hommes, selon des derniers chiffres de la force de l’Otan en Afghanistan (Isaf), et l’objectif est de la porter à 195.000. De son côté, la police afghane (ANP) compte elle 150.000 hommes.
Mais la capacité de ces forces afghanes à assurer la sécurité du pays après le départ de la force multinationale, à forte majorité américaine, programmé fin 2014, reste à démontrer, nombre d’experts craignant qu’elles ne puissent alors résister à la rébellion ou empêcher une nouvelle guerre civile.
Source: AFP