Afghanistan, l’embuscade d’Uzbin au tribunal (Par FRANÇOIS MALYE ET JÉRÔME VINCENT)

La cour d’appel de Paris doit décider lundi si un juge poursuit ses investigations pour faire la lumière sur la mort de neuf soldats.

C’est un procès dont l’armée française ne veut pas. Lundi, à huis clos, la cour d’appel de Paris devra décider si oui ou non un juge doit poursuivre ses investigations pour établir si des fautes ont été commises lors de l’embuscade d’Uzbin en Afghanistan. Ce 18 août 2008, l’armée française connaissait son plus lourd bilan au combat depuis l’embuscade de Palestro en Algérie le 18 mai 1956 avec 17 morts.

Durant une reconnaissance sur le terrain, neuf soldats de la section Carmin 2 du 8e RPIMa (régiment de parachutistes d’infanterie de marine) tombaient sous le feu et vingt et un autres étaient blessés dans une embuscade tendue par des insurgés afghans du groupe Hezb-e-Islami Gulbuddin. Comme après Palestro, les Français prenaient soudain conscience que leurs soldats livraient une guerre.

Les plaignants sont des pères, des mères ou des épouses de soldats du 8e RPIMa de Castres. Ils avaient d’abord adressé une plainte le 2 novembre 2009 au procureur de la République près le tribunal aux armées de Paris visant « la mise en danger délibérée de la personne d’autrui ». Plainte rapidement classée sans suite, le procureur soulignant qu’il « est par essence infondé de soutenir qu’envoyer des hommes au combat dans une zone de conflit armé exposée et sensible pour l’accomplissement de leur mission militaire pourrait caractériser un acte de mise en danger de la vie d’autrui pénalement répréhensible, quelles qu’en soient les circonstances ».

« Il y a eu des erreurs »

Que reprochent les plaignants à l’armée ? Ils s’appuient notamment sur le livre de Frédéric Pons (1), colonel de réserve dans les parachutistes et grand reporter, l’un des mieux informés sur les opérations françaises en Afghanistan, qui pointe des « erreurs et des fautes » de commandement avant et pendant le drame d’Uzbin : aucune reconnaissance aérienne n’a eu lieu avant la mission, notamment par des drones, il n’y a pas eu d’héliportage de soldats sur les crêtes afin d’éviter une embuscade, les hélicoptères français étant utilisés le jour de l’opération pour une inspection de hauts gradés : « Les Français ont très peu de renseignements », déclarera Frédéric Pons dans une interview. Le général Michel Stollsteiner, alors patron des Français en Afghanistan, admettra également que le commandement a « péché par excès de confiance » dans une zone considérée comme sécurisée, la capacité de mobilisation et la puissance de feu des insurgés n’ayant pas été assez prises en compte.

Concernant le matériel, les…..

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