Morts et blessés dans les forces de l’ordre : les drôles de calculs de Nicolas Sarkozy

Selon le président, 5 % des policiers et des gendarmes sont tués ou gravement blessés en service chaque année, soit 36 par jour ! Heureusement, c’est faux…

Il semble que le président ait un peu exagéré son estimation des risques liés à la profession de policier… © Nicolas Gouhier / Abaca

Certains téléspectateurs ont sans doute été étonnés d’entendre les propos du président de la République s’agissant des forces de sécurité dépendant du ministère de l’Intérieur. Il déclare en effet : « Il y a 150 000 policiers et 120 000 gendarmes. Ce sont des gens que j’ai beaucoup aimé diriger. Pour qui j’ai beaucoup d’admiration, et je me sens très proche d’eux. Ce sont des corps admirables. Il y a quelque chose que l’on ne sait pas, c’est qu’au début de l’année ils savent que 5 % d’entre eux termineront l’année soit morts soit blessés grièvement. C’est ça le métier de policier et c’est ça le métier de gendarme. » Sans épiloguer sur la précision des chiffres (par exemple, les gendarmes ne sont pas 120 000, mais 95 883), examinons simplement le pourcentage. 5 % de 270 000, c’est 13 500. Ce qui fait que la police et la gendarmerie auraient à subir quotidiennement la mort ou les blessures graves de 36 fonctionnaires ! Le chiffre du président est heureusement erroné…

Si l’on souhaite savoir vraiment ce qu’il en est, des éléments partiels de réponse se trouvent dans certains documents officiels, comme la Revue annuelle de la condition militaire. On y voit en particulier (cf. tableau page 209) que les professions les plus touchées par des « décès imputables au service » sont celles du bâtiment et des travaux publics (supérieur à 11 pour 100 000). Viennent ensuite les pompiers professionnels civils (supérieur à 10 pour 100 000), puis les militaires hors gendarmerie (environ 10 pour 100 000). Arrivent après les gendarmes (environ 6 pour 100 000) et les policiers (plus de 3 pour 100 000). En attente des chiffres officiels de la police, que nous avons demandés au service compétent, ceux de la gendarmerie sont disponibles. En 2010, 13 gendarmes (13 de trop !) sont morts en service et 2 292 ont été blessés. Mais ce dernier chiffre est difficile à apprécier, car les blessures inventoriées comptent aussi bien les lumbagos ou les entorses accidentelles que des événements plus graves. Il est, par exemple, impossible de différencier une fracture survenue lors d’un contrôle qui tourne mal de celle produite par une chute banale dans la cour de la brigade.

Une chose est sûre :…

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