Des militaires pour les jeunes délinquants : le placebo ? (Tefy Andriamanana – Marianne)

Le Sénat vient de rejeter la proposition de loi mettant en place un encadrement militaire des jeunes délinquants. Des dispositifs similaires ont été mis en place dans le passé et n’ont guère prouvé leur efficacité.

Décidément, ça ne passe pas. La commission de la défense de l’Assemblée avait déjà donné un avis négatif à la proposition de loi du député UMP Eric Ciotti mettant en place un encadrement militaire pour les jeunes délinquants. Et si les députés ont finalement voté le texte en séance, le Sénat, désormais à gauche, a lui voté contre la mesure. Une défaite pour Nicolas Sarkozy qui avait soutenu la proposition Ciotti. Ségolène Royal, qui avait lancé cette idée pendant la présidentielle 2007, avait mis le gouvernement au défi de la réaliser. C’est mal parti.
Avec la proposition Ciotti, les jeunes délinquants entre 16 et 18 ans se verraient proposer un séjour de quelques mois dans un établissement encadré par d’ « anciens militaires » à la place d’une autre sanction ou d’une mesure éducative. Au menu : formation professionnelle, remise à niveau scolaire et travaux d’intérêt général. Mais pour les opposants au texte, y compris ceux de droite, les soldats ne sont pas là pour faire ça. Guy Tessier, président UMP de la commission de la défense de l’Assemblée, avait estimé qu’« il ne revient pas aux militaires de faire un travail d’éducateur, de surveillant ou de garde-chiourmes».
Si elle voit finalement le jour, cette mesure pourrait se baser sur le dispositif « Défense deuxième chance », actuellement géré par les Epides. Lancé en septembre 2005, ce dispositif est destiné à de jeunes majeurs en difficulté sociale. Ils vivent en internat, suivent une formation sous l’égide d’anciens militaires. Mais malgré les ambitions affichées, ce programme n’a jamais rencontré le succès espéré. En 5 ans, seuls 2250 jeunes ont été pris en charge sur un objectif de 10 000 voire 50 000 jeunes à terme.

LES RATÉS DES EPIDES

Bref, Ciotti ne propose rien de bien nouveau. Et dans un contexte où même l’armée est soumise à la RGPP, difficile de donner des missions supplémentaires aux soldats sans augmenter leurs moyens. Mais vu l’état de la politique pénale envers les mineurs, le gouvernement est preneur de toute solution, même une pâle copie de mesures qui ont échoué. Chaque majorité a eu à cœur de proposer son propre dispositif d’encadrement des jeunes délinquants plus ou moins coercitif selon les opportunités politiques.

MANQUE DE COHÉRENCE

C’est donc tout une cohérence de….

Lire la suite sur le site http://www.marianne2.fr en cliquant [ICI]

À lire également