Mécontentement MTA.

Je fais suite aux réflexions des sous-officiers et Militaires techniciens de l’air (MTA) qui ont bien voulu franchir le pas pour attirer l’attention de votre association tout à fait légitime.

Quelques anecdotes significatives :

Deux poids, deux mesures

Au cours de ma carrière dans cette armée, j’ai pu constater que peu d’officiers supérieurs assistaient à la cérémonie lors de la disparition d’un soldat ou d’un cadre. Il en va différemment lorsqu’il s’agit de la mort d’un officier supérieur : les ordres fusent et nous nous retrouvons nombreux pour assister aux funérailles, même si l’on ne connaît pas la personne malheureusement décédée. Il faut bien reconnaître que cette situation n’est pas systématique mais néanmoins courante.

Un manque de considération

De même, j’ai pu observer dans une situation moins douloureuse, qu’un sous-officier qui avait rendu de fiers services dans le domaine de la sécurité s’était vu remettre la médaille militaire sans la présence d’aucun officier de son ancienne unité. J’ai trouvé cela scandaleux. Il est vrai que ce sous-officier venait tout juste de prendre sa retraite après quelques félicitations et témoignages de satisfaction.

Une gestion parfois désinvolte

Après avoir déposé sa demande de mutation pour répondre à une prospection, un sous-officier a eu la désagréable surprise de constater après deux mois et demi d’attente, que sa demande n’était toujours pas partie de son unité en dépit du fait que quatre officiers supérieurs étaient au courant de cette demande. Malheureusement d’autres sous-officiers ont vu leurs demandes connaître le même sort.

Que dire des MTA chez les fusiliers de l’air

De nombreux MTA se sont manifestés dans cette spécialité des fusiliers de l’air. Hélas, tout semble avoir été fait rapidement pour faire plaisir à certaines autorités en ce qui concerne les fuscos, le recrutement, la gestion etc. Il faut savoir que cette spécialité n’a aucune équivalence dans le civil. Il faut savoir que les fuscos tournent comme des bêtes et qu’ils n’ont pas de place dans la réserve faute de postes. Ou alors on leur dit que si on les convoque, ce sera que quatre jours par an. Cela me paraît bizarre car je connais des cas d’officiers supérieurs à qui l’on a poussé la limite des trente jours… pour ne pas faire grand-chose. Arrivée le lundi après midi pour un départ le vendredi matin ! Que penser de cet officier supérieur qui a pris la quille le vendredi pour revenir le lundi suivant comme réserviste. Quelle honte ! Pas beaucoup de fierté le gazier !

Malgré tous ces exemples, la vie continue.

Que penser des mutations ?

Je me souviens que pour écoeurer un major, on l’a muté à l’opposé de sa résidence principale. Donc célibat géographique ! Evidemment, pour un gradé de ce rang en fin de carrière ce n’est pas la panacée et le commandement le sait, donc il persiste et signe ! Cela facilite le dégagement des cadres. Telle est la mentalité de cette armée bien orchestrée.

Fuscos ou fiasco ?

Il arrive très souvent que nos fuscos n’aient pas le matériel pour accomplir efficacement leurs missions. Devinez ce qu’il arrive ? Ils vont se fournir dans le civil avec leurs deniers personnels.

Et les frais de déplacement ?

Parfois, les frais de déplacement sont payés de huit à neuf mois après le service fait et seulement après avoir râlé ou rédigé un compte rendu. A l’inverse, j’ai pu observer que les remboursements des officiers supérieurs ne tardaient pas ! C’est bien une armée à deux vitesses.

Arrêtons l’hypocrisie de certains petits chefs.

Arrêtons l’hypocrisie de certains petits chefs de basse cour qui ne pensent qu’aux médailles bien souvent usurpées. Arrêtons le mensonge et pour une fois dites la vérité ! Cessez de vous cacher derrière cette réglementation trop souvent appliquée qu’à une seule catégorie de militaires. Fini 14/18 ! Vous commandez des hommes et non pas de la chair à canon. Plutôt que de penser, que sais-je, à vos galons, vos étoiles ou une mutation sous les tropiques, évertuez vous à élargir votre connaissance des hommes placés sous votre commandement. Evoluez, adaptez vous et prenez des risques ! Cela vous mettra en valeur plutôt que de rester dans votre bureau à l’abri des coups. Cessez ce comportement népotique et parfois outrancier.

Parfois vous me faites penser à l’opération Daguet où les généraux commandaient à 300 km du front de peur du scud.

C’est le cri du coeur révolté d’un fusco qui espère que les problèmes s’arrangeront très rapidement pour les centaines de fuscos mécontents.

Je souhaite également longue vie à votre association.

Note de l’Adefdromil

Ce témoignage d’un MTA fusilier commando est peut-être parfois excessif mais non dénué de fondement. Il prouve en tout cas que le chef investi d’un commandement ou d’une responsabilité administrative est observé par le subordonné dans tous les actes de la vie courante. D’où la nécessité pour le chef d’être perpétuellement un exemple pour les hommes qu’il commande.

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