Les Misérables…

L’ADEFDROMIL s’incline devant la mémoire, à la suite de la mort en service, de ce lieutenant de gendarmerie du VAR, et s’étonne de la décoration à titre posthume qui lui fut attribuée.

Il y a quelques jours, un lieutenant motocycliste de la Gendarmerie varoise se tuait en moto en glissant sur une plaque d’huile lors d’une reconnaissance préalable afin d’assurer la sécurité du trajet de la candidate du parti socialiste en campagne dans le VAR.

Que croyez vous que le commandement de la Gendarmerie et le bureau décorations du ministère lui attribueront à titre posthume? Non pas la Légion d’honneur destinée habituellement à honorer la mort en service des officiers, mais la médaille d’or de la Défense nationale. Cet officier de gendarmerie n’avait peut-être pas le sésame idoine et était peut-être mal né dans la carrière, on ne sait.

A ce sujet, votre serviteur se souvient que certains appelaient en son temps cette récompense, création de Charles HERNU: la cochonoue!…On ne pourrait être plus explicite pour exprimer l’enthousiasme que sa création déclencha en 1982, et …l’étonnement devant la décision d’attribution de cette médaille à titre posthume.

Certes, les non officiers, qui furent à égalité de traitement avec les officiers de 1802 jusqu’au 21 Janvier 1852, se verront et se voient décerner à la place de la Légion d’honneur depuis cette date, la Médaille militaire. Le motif en est simple, il s’agit de la réserver aux seuls officiers, afin qu’elle ne fusse pas attribuée en trop grand nombre, même et surtout à l’intention de ceux qui n’ont jamais risqué que de se fouler la cheville en descendant l’escalier du ministère. Pour cette raison et parce qu’elles – ces décorations- ne sont pas soutenues par des « clous » méritoires, la vision d’un officier portant seules les rosettes d’officier de la Légion d’honneur et de l’Ordre du mérite, le font nommer avec quelque ironie: « eau chaude, eau froide« !. (Je propose donc que chaque fois que nos lecteurs en croiseront un en état major, ils lui demandent très simplement et très poliment où se trouvent les toilettes.)

Le motif de la réserver aux presque seuls officiers afin qu’elle ne fusse pas attribuée en trop grand nombre est explicitement cité par la Grande Chancellerie à la page Médaille militaire du site « www.legiondhonneur.fr ». La responsabilité du Grand chancelier dans cettte discrimination est donc largement prouvée.

La boucle est bouclée, il s’agit bien d’une discrimination officielle. La distribution en nombre restreint, véritable discrimination, étant donc en l’espèce, une volonté manifeste de nos autorités.

Par ailleurs, l’administration du bureau décorations du Ministère est toujours, et depuis de longues années sous l’autorité de la même femme fonctionnaire civile, laquelle est placée sous les ordres du directeur de cabinet du ministre auquel elle ne peut qu’obéir, en l’espèce aujourd’hui, le Préfet MARLAND. En conclusion, ce haut fonctionnaire issu de l’ENA, à la suite de ses prédécesseurs, contrôle donc et administre les récompenses depuis qu’il est en fonction au ministère, et en particulier le premier ordre national.

En observant d’une part, le non respect des décisions de justice des plus hautes juridictions sanctionnant le ministère, par ces mêmes fonctionnaires du cabinet du ministre, ce qui est une faute lourde – car volontaire, personnelle et consciente – susceptible de poursuites judiciaires dans tout autre état de droit que notre pays; d’autre part, la pérénisation de ces discriminations malgré les dénonciations nombreuses dont elles sont l’objet, en particulier de la part de notre association préférée; enfin, pour couronner le tout, l’affectation réservée aux hauts fonctionnaires sortant de l’ENA, des postes de secrétaire général et secrétaire général adjoint de la Grande chancellerie:

N’est-on pas en droit en effet, de supposer que ces récompenses ne seraient qu’un os à ronger attribué généreusement et presque exclusivement(sic) aux officiers issus des grandes écoles, afin de cantonner ces derniers dans des fonctions spécifiquement militaires, de façon à leur interdire de venir concurrencer les hauts fonctionnaires civils dans les emplois gras, rémunérateurs et décoratifs, appelons les « fromages de la République »? Cette hypothèse apparaît plus que probable, pour ne pas dire certaine.

Enfin, la ficelle est tellement grosse que l’on mesure bien l’attention et le respect que portent nos chefs civils et militaires aux principes et aux lois de la République (1), et que la division volontairement entretenue des citoyens leur permet de péréniser ainsi cette situation indigne.

Si mon vieil ami Victor Hugo eut connaissance de ces comportements, n’eut-il pas déjà, baptisé ce binôme du cabinet par ce nom employé dans « Les Misérables »… les TENARDIERS?

Cela fait tout de même 155 ans que cette indignité perdure, qui aura le courage et l’honnêteté de la faire cesser?…

Jean VALJEAN

(1) deuxième partie de l’art.6 de la DDHC ou principe de la République: »…Tous les citoyens étant égaux à ses yeux sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité; et sans autre distinction que celle de leur vertu et de leurs talents. »

Imaginons la surprise et l’immense éclat de rire des rédacteurs de cette DDHC du 26 Août 1789, et en particulier le Comte de Périgord, Evêque d’Autun, plus connu sous le nom de TALLEYRAND, lequel prit une part importante à la rédaction de cette Déclaration, et ces représentants du Peuple français, constitués en Assemblée nationale…sous les auspices de l’être Suprême…si l’être Suprême, inspirateur du fameux humanisme et de la RES PUBLICA leur demandaient d’observer ces libertés publiques tolérées aujourd’hui…leur surprise serait plus grande encore! Est-ce cela le Progrès, ou bien est-ce de la célèbre LIBIDO DOMINANDI (ou jouissance perverse de la domination) inventée par Karl MARX ?

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