Antithèse ou Foutaise

Antithèse ou Foutaise

Je viens de lire avec intérêt « Militarité et Gendarmerie ». Aux nouveautés de vocabulaire signalée par l’auteur, tel ce concept de « Militarité » je ne peux en tant qu’ancien (ayant débuté dans la coloniale de l’époque) que répondre par « Antithèse, Foutaises ».

Antithèse : au fond quelle est la thèse ? Tout le monde en parle mais nul ne veut rappeler l’histoire de notre pays, la transformation de la société, c’est un fait mal débroussaillé, il est vrai, mais c’est là que le bât blesse sans doute le plus.

Foutaises : oui, car tout le monde refuse de connaître l’histoire : il faut en effet remonter au moins à 1945, puis à 1948. Jadis, un militaire savait comment il se situait parmi les agents de l’Etat, non pas au point de vue des compétences, des diplômes, mais au point de vue strictement quotidien du porte-monnaie, de la nécessité de vivre, d’entretenir une famille.

Foutaises : la « militarité », je ne sais si les nouveaux dictionnaires définissent le terme, mais je devine son contenu.

Foutaises : Manger à tous les râteliers en tirant argument de la diplômite, cette maladie qui n’épargne personne mais touche tout le monde alors que le diplôme, fût-il de spécialiste « d’analyse criminelle » est simplement un niveau de compétence. Combien y a-t-il de niveaux de compétence dans une société moderne : qui peut le dire ? Personne ! Surtout pas si vous voulez un classement complet : privé et public !

Foutaises : cette multiplication des statuts à n’en plus finir et pour rassurer les petits copains ou leur en mettre plein la figure avec des qualifications insoupçonnées !

Non, pour un ancien : une seule chose compte : Servir son pays en réfléchissant à la phrase prêtée à feu John Kennedy.

Servir son pays : ce n’est pas une foutaise, mais cela suppose une certaine Egalité et non pas une course effrénée à lorgner dans l’assiette du voisin, à les envier ; cela suppose aussi une défense réelle des droits et non pas des intérêts momentanés des uns et des autres.

Les gendarmes ont, nous dit-on, du « vague à l’âme », mais qui n’en a pas en ces périodes électorales où on ne brasse que du vent avant de se réveiller dans les bras de la réalité.

Jean Kerdréan

Lire également :
Militarité et Gendarmerie… Synthèse.

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