Discours prononcé par le représentant du Gouvernement suite au décès du Major de gendarmerie Raphaël CLIN

Discours prononcé par le représentant du Gouvernement

Madame,
Monsieur le major-général de la gendarmerie nationale,
Mon général,
Monsieur le procureur général,
Mon colonel,
Mesdames et messieurs les élus,
Mesdames et messieurs les officiers, sous-officiers et gendarmes,
Mesdames et messieurs,

Le 1er septembre dernier, nous étions rassemblés ici même pour rendre un dernier hommage au gendarme adjoint volontaire David GOUARD, victime trois jours plus tôt de son devoir. Nous espérions que ce drame contribuerait à rendre certains saint-martinois plus respectueux de la légalité, de la mission des forces de l’ordre et des militaires de la gendarmerie eux-mêmes.

Force est de constater qu’il n’en a rien été puisque la gendarmerie nationale a une nouvelle fois été odieusement meurtrie ce week-end. La tragique disparition, ce dimanche, du gendarme Raphaël CLIN n’est pas un accident. Elle est le fait de délinquants qui ne respectent pas plus la loi que la vie humaine.

Devant ce constat, je souhaite vous dire à nouveau, madame, la tristesse que je ressens aujourd’hui. Vous aurez compris que cette tristesse est d’autant plus douloureuse qu’elle est assortie de colère devant cette jeunesse irresponsable, dont le comportement est non seulement meurtrier mais également suicidaire. Je souhaite également rendre hommage à votre mari qui, avec les hommes et les femmes de la gendarmerie, a accompli son devoir avec rigueur, professionnalisme et détermination. Gendarme brillant, il aura dès son entrée dans l’Arme en 1995 frappé ses camarades et ses supérieurs par son sérieux, sa rigueur, sa disponibilité, son dynamisme et l’étendue de ses compétences. Après plus de dix ans, il alliait à ces qualités une expérience incomparable.

Il faut en effet rappeler que malgré ces irréductibles qui sèment la terreur sur nos routes et s’acharnent à maintenir un climat de violence inacceptable, la gendarmerie nationale conduit en Guadeloupe en général et à Saint-Martin en particulier une action exceptionnelle, dont les résultats sont éloquents. Les efforts entrepris avec le concours de l’autorité judiciaire ont indéniablement permis de faire reculer ici comme dans le reste du département la délinquance, le crime organisé et l’insécurité routière. A Saint-Martin notamment où les militaires de la gendarmerie travaillent dans un climat souvent difficile, je veux souligner la qualité de leur travail et l’efficacité de leur engagement. Il ne s’agit pas là de rassurer une compagnie durement et injustement éprouvée, mais de constater une réalité. L’autorité administrative comme l’autorité judiciaire connaissent ces contraintes et mesurent les mérites qui vous reviennent puisque – les faits sont là – vous êtes parvenus à contenir et même à faire régresser une délinquance pourtant bien ancrée sur cette île. Ces résultats et votre présence sont également salués par les Saint-Martinois et leurs élus qui, loin de mettre en cause votre action, savent au contraire ce qu’ils vous doivent et réclament votre présence. Ils savent apprécier vos qualités, votre proximité, votre disponibilité et vos compétences, en un mot votre implication dans la vie locale et votre vigilance de chaque instant.

Ainsi, une minorité irresponsable ne doit pas faire oublier l’utilité de votre mission, et la réelle reconnaissance dont la compagnie de gendarmerie de Saint-Martin est l’objet.

Voilà pourquoi je veux rappeler ici ma détermination à poursuivre la mission essentielle que vous, militaire de la gendarmerie, conduisez ici. Vous savez l’estime que vous porte la population au service de laquelle vous oeuvrez. Sachez également que vous pouvez compter sur mon complet soutien, comme vous avez déjà toute ma confiance.

Je vous remercie.

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