L’art de lire

La lecture est un art. D’aucuns lui préférèrent celui de l’esquive, tant les écrits (« qui restent ») peuvent être dérangeants. Cet art de l’esquive s’assimilant, dans sa forme la plus achevée, à la politique de l’autruche. Comme l’illustre la malheureuse actualité des banlieues. Et ce qui suit…

Ainsi de l’éditorial « Le silence des agneaux » vilipendé une nouvelle fois par le thuriféraire de service.

https://www.adefdromil.org/Document.php?DOC=04293429
https://www.adefdromil.org/Document.php?DOC=16068763

De l’esquive.

En quoi le fait d’utiliser un pseudo imagé à dessein stérilise la pensée ? C’est tout le contraire. Il l’aiguillonne. Il n’est que de constater la richesse des forums du Web dont les articles, annoncés aux 9/10 par des pseudos évocateurs, font enfin trembler le politiquement correct.

Sauf à vouloir se livrer à une diversion ad hominem pour escamoter l’essentiel, le monde de bonne foi se contrefout de savoir si derrière les Rastignac, Opinionpublique, Antifasho, Béniouioui, Mariallio, il n’y aurait pas un Durand, Durant, Dupont, Chalmel ou Dupond.

Servir la vérité avec le sourire d’un pseudo lui est certainement plus utile que s’abriter derrière un devoir de réserve mis à toutes les sauces pour la mettre sous le boisseau. Ou de faire mousser son patronyme en racontant des craques.

Or d’oncques, par la grâce du contradicteur aux ordres, Mariallio le grinçant est devenu Luis Mariano la bluette. Constatant l’absence d’humour dans cette sous-bidasserie, et ne pouvant suspecter la moindre dyslexie chez son auteur semblant net d’échec scolaire, force est d’expliquer qu’il s’agit au mieux d’une petite agacerie involontaire, premier effet de la distraction, au pire et plus vraisemblablement, du premier rempart de la diversion.

Luis-Mariano Eusebio Gonzalez, né à Irun, est pour la postérité notre plus populaire ténor d’opérette aux dents blanches du 20ème siècle.

Mariallio, lui, ferait plutôt dans l’anti-clone d’une alto-soprano aux dents longues, s’étant commise à une portée d’arquebuse d’Irun, Saint Jean de Luz dit-on, et qui n’hésite pas à dresser les tréteaux du théâtre aux armées, le dimanche chez Drucker ou Fogiel, pour faire ses gammes.

En clair Mariallio est le contraire imagé de la « Voix de son Maître », ce que son patronyme Lertnof, de toute façon bien connu des services de la police des téléphones, n’illustrerait pas davantage que Dupond.

Donc mauvais procès.

De l’autruche.

L’art de la lecture est si exigeant qu’il arrive au lecteur indisposé de lire sans comprendre, ni creuser. Bien souvent il préférera la politique de l’autruche. Mettre la tête sous l’aile en cas de danger. L’en ressortir pour commenter avec arrogance le danger s’éloigner. L’y remettre lorsque le danger revient.

Ainsi, proposer de glouglouter aujourd’hui tel le dindon de la farce sur le droit d’expression des militaires, sur le fait de l’absence de syndicat dans l’armée française qu’entérine le « nouveau » Statut est proprement hallucinant, maintenant qu’il est trop tard.

Dans un silence complice et savamment orchestré, la sanction du Statut 2005 est tombée hier matin. Par enchantement ou vocation tardive, voilà qu’aujourd’hui un chef d’orchestre propose de débattre sur « la réforme du statut, dossier que je crois bien connaître ». Au-delà de son caractère ahurissant, la démarche en dit long sur l’efficacité de la méthode institutionnelle d’enfouissement des questions dérangeantes. Et sur ces Sisyphe qui s’invitent à table lorsque le couvert est desservi.

C’est oublier un peu vite que l’Adefdromil a posé le débat en temps et en heure. Son débat n’étant certainement pas de « […rêver] d’un monde où le militaire retrouve sa place dans la pensée certes stratégique, mais aussi économique, sociale, juridique ».

L’Adefdromil, moins ambitieuse, se contentera de poursuivre sa défense des droits des militaires. Sans trop rêver. Aussi invite-t-elle le lecteur distrait à consulter « La condition militaire orpheline de représentation » 1ère et 2ème partie.

https://www.adefdromil.org/Document.php?DOC=03406229
https://www.adefdromil.org/Document.php?DOC=10619819

Ces dossiers datent du 1er trimestre 2004. Ils avaient le temps d’être lus et débattus. Avec l’arrivée du Statut 2005, aucune ligne n’est à changer. On peut même les illustrer en mieux.

Concernant la défense des droits des militaires par un organisme indépendant de la hiérarchie : enterrée. Les Généraux et Amiraux (revoilà la lutte des classes !), peu enclins à risquer leur pouvoir, voire leurs revenus, en assurant la promotion de cette aspiration légitime d’une armée professionnelle, l’ont enterrée. Ils en ont été promptement récompensés par l’amélioration de leur sinécure en 2ème Section.

Concernant la liberté d’expression, « discrétion et réserve sont tout simplement les mêmes que dans le reste de la Fonction publique » lit-on. Certes, sauf que lorsque parle un syndicat, il est entendu, sinon c’est la rue. Qui se fait entendre sur le social du militaire, autrement que la logomachie officielle ?

Liberté d’expression retrouvée ! A l’exemple de l’affaire Poncet peut-être? Elle a certes été surmédiatisée avec soin, mais pour les seuls lauriers du Ministre. Pour les assujettis, elle illustre au contraire la chape de plomb. D’ordinaire, dans un affaire sensible, les présumés innocents ou leurs avocats se répandent dans les médias, ne serait-ce, pour les plus coupables d’entre eux, pour dire leur confiance dans la justice de leur Pays. Nous en sommes loin.

Cher Contradicteur.

Cette réaction au « Silence des agneaux » fut un morceau d’anthologie. On ne s’ennuie pas. Merci. Des lacunes cependant.

Dans notre site, cliquez et faites cliquer sur les liens « Les dossiers » et « La réforme des statuts ». La mise à jour des connaissances est le préalable de l’action.

L’anti constitutionnalité de l’interdiction d’une défense des intérêts du militaire français, ses conséquences aux plans de la condition et de l’expression du soldat y sont solidement argumentées.

Que la Représentation nationale ne se soit pas arrêtée à cet argumentaire et ait permis au Statut 2005 de sortir en l’état n’est pas le signe de sa vacuité. C’est une habitude. Elle s’y arrêtera lorsque le feu sera dans la maison.

Lacune à l’Adefdromil aussi, qui devra sortir d’urgence une édition en braille de son site.

Pour aider à son amélioration : Adhérez et faites adhérer.

https://www.adefdromil.org/Adhesion.html

Votre dévoué Mariallio, Luis pour les intimes.

À lire également