L’Affaire PONCET : réactions

 » Au-delà du sort individuel d’un officier général, la mise en cause du général Poncet s’inscrit donc dans cette tendance lourde de la responsabilisation de tous ceux qui agissent au nom de l’Etat et de la République. C’est incontestablement une avancée de la démocratie. « 

Ainsi Dominique de Brienne conclut-il son article.

Il y a me semble-t-il une autre approche plus simple et moins liée aux évènements complexes comme on voudrait le faire croire. Il s’agit de l’éternelle bataille entre Paris et le commandant des troupes sur le terrain quel que soit le théâtre d’opérations, quelle que soit l’époque.

Souvenons nous de l’opération  » Kolwezi » au Shaba en mai 1978. Les atermoiements de Paris malgré la pression des « gens » de terrain (ambassadeur et attaché militaire) et les informations divulguées par « l’ennemi de l’intérieur » d’alors avaient permis aux envahisseurs d’entamer largement leurs massacres. L’opération lancée, Paris avait vitupéré contre cette « culture du terrain » qui veut que l’opérationnel soit plus absorbé par le terrain qu’obsédé par le culte du compte rendu.

In fine, par delà les remerciements et les médailles, on avait aussi réglé des comptes au retour mais sans publicité.

On a vu, plus tard aussi en Bosnie, les effets dramatiques de cette culture du compte rendu au sein d’une chaîne de commandement Onusienne pusillanime et peu prompte aux décisions opérationnelles. Si un général français n’a pas alors été inquiété c’est qu’il avait prudemment ignoré les devoirs que l’honneur imposait normalement à un officier de haut rang au poste qu’il occupait.

Les bavures et accidents sont inévitables. Quant aux responsabilités, elles doivent s’exercer au plus haut niveau. Charles Hernu – ministre de la défense- l’avait appris à ses dépends à une autre époque et dans une affaire autrement plus sensible.

Quant à cette suspension éminemment politique, elle montre que, décidément, la hauteur de vue, le caractère et le courage sont, parmi nos dirigeants, encore loin d’être une vertu.

M. Luquet

Je me permets de vous écrire car je suis écoeurée par ce que je viens de voir au journal télévisé : le général PONCET ainsi que deux autres militaires sont suspendus pour avoir couvert une bavure en Côte d’Ivoire ;notre chère ministre a t’elle déjà oublié que la Côte d’Ivoire est en guerre ,que le 6 novembre 2004 nos militaires étaient lâchement attaqués( 9 morts pour rafraîchir la mémoire à certains), 8000 ressortissants évacués suite aux pillages,agressions et viols infligés par des Ivoiriens et le camp militaire 43BIMA attaqué par une foule plus qu’hostile. Pour ma part je ne risque pas d’oublier,je suis une femme de militaire et j’étais présente sur le 43BIMA ce jour là ainsi que mes deux enfants, mon mari et les épouses et enfants des autres militaires et si aujourd’hui toutes ces personnes sont bien vivantes et de retour en France c’est bien grâce au Général PONCET qui a su prendre les bonnes décisions et donner les bons ordres ce qui a sauvé la vie à beaucoup de personnes dont celles d’Ivoiriens. Alors attaquer un homme comme le Général PONCET pour un coupeur de route, un violeur, un criminel que les fancis (forces armées ivoiriennes) auraient tué dans des conditions bien plus horribles çà me révolte .MESSIEURS,MESDAMES les dirigeants de notre cher pays que nous défendons vous qui êtes bien protégés à l’abri des réalités dans vos tours dorées c’est facile de taper sur ceux qui sont sur le terrain et qui doivent agir au plus vite pour sauver la vie des hommes que Vous envoyez en mission, la guerre fait des victimes des deux côtés alors si vous ne voulez pas assumer les dégâts collatéraux ne demander pas à vos militaires d’aller risquer leur vie pour un pays qui n’est pas le leur pour ensuite être remercié par une suspension. J’envoie tout mon soutien au Général PONCET ainsi qu’aux deux autres militaires et j’espère que je ne serai pas la seule.

Une femme de militaire très en colère

Pour illustrer mon précédent mail et comprendre pourquoi nos politiques sacrifient la tête du général Poncet sur l’autel de leurs intérêts mercantiles, il suffit de s’adresser à messieurs Bouygues et consorts qui viennent de négocier un nouveau contrat de 15 ans d’exploitation du secteur électrique en Côte d’Ivoire. En effet, le sanguinaire président Gbagbo, actuel président de Côte d’Ivoire hait le général Poncet au plus haut point, car ce dernier a réduit à néant ses funestes projets de reconquête des territoires acquis à la rébellion. Ainsi, le général Poncet ordonnant la destruction des aéronefs de monsieur Gbagbo, suite à une attaque délibérée sur les troupes françaises, mettait fin à toutes velléités de reprise de la guerre. Les « jouets » de monsieur Gbagbo faisaient toute sa fierté et il était grand temps de lui retirer ses « armes de destruction massive ». C’est donc une haine viscérale que le président Gbagbo entretient à l’égard du général Poncet, et demander la tête de ce général , comme moyen de chantage , au moment de négocier un nouveau contrat avec Bouygues est une aubaine formidable quand on connait tous les enjeux de cette renégociation et l’encre qui a coulé autour. Alors messieurs les politiques, ayez donc un peu de courage, ne vous laissez pas dicter votre conduite par des hommes d’affaires et surtout ne faites pas porter le chapeau aux militaires.
Courage Mme Alliot-Marie, démissionnez …

Une femme de militaire en colère

Ce matin j’ai appris que le Général Poncet avait été suspendu .Il s’agit d’une décision de basse politique qui consiste à jeter le discrédit sur l’armée et sur un Officier qui a toujours su se montrer à la hauteur des responsabilités qui étaient les siennes.

Il est nécessaire de revenir sur les conditions de cette opération militaire menée en Cote d’ivoire pour faire comprendre à nos politiques, que les femmes et les hommes qui constituent notre armée ne possèdent pas forcément dans leurs premières années de service , les aptitudes professionnelles requises pour mener des opérations de maintien de l’ordre de haute intensité en environnement urbain ou , les limites de l’engagement comme celles des actions menées (exploitation du renseignement humain ) apparaissent difficilement contrôlables dans le détail .

Faire du Général PONCET le bouc émissaire d’une faute commise par l’un des militaires appartenant à un ensemble qui regroupait plus de 7000 hommes relève d’une grande légèreté .La solidarité entre les hommes qui appartiennent aux unités d’assaut ne doit pas prendre uniquement sa signification dans les manuels de l’école militaire, elle doit se matérialiser sur le terrain.

Vous avez servi dans cet état d’esprit et je sais que vous comprendrez l’importance de pouvoir compter sur son chef en cas de coup dur.
Forcément il y a eu faute, mais dans ce cas de figure le secret défense doit permettre de régler les choses en famille et non pas sur la place publique.

Ce qui se passe en opération n’est jamais beau, le sang, les larmes, la douleur et à jamais le remords pour ceux qui n’auraient pas respecté les règles les plus élémentaires de la dignité humaine.
Il convient dans cette affaire de défendre le Général Poncet, les cadres et militaires du rang mis en cause.

Notre association doit dés à présent mobiliser ses sources d’influence afin de soutenir les siens.

La mise en place d’un comité de soutien me parait indispensable.

Caporal Willy Bergeyron

Ne portons pas de jugement sur ce que nous ne connaissons pas parfaitement. Que cette « affaire » politico-militaire » ne cache pas l’arbre qui cache la forêt. Nos armées n’ont plus les moyens de la « politique » de nos « Professionnels Politiques » Quel désastre!

Clément W.

Je me permets de donner mon avis sur l’ incroyable aventure des trois militaires de la force Licorne. Ce qui m’ a le plus « satisfait » dans cette affaire, c’ est le fait que des officiers aient couverts leurs subordonnés…Fait assez rare de nos jours et assez encourageant pour nos soldats. Alors pourquoi une telle affaire dans les rangs de la « grande muette »? Ces militaires, serviraient ils de « fusibles » dans un but politique, ou bien MAM préférerait elle laver son linge sale en famille, ou aussi parce qu’un haut gradé se permettait beaucoup de passes-droits…? Moi, pour ma part, je pense aussi comme à l’ Adefdromil, que cette histoire tombera vite aux oubliettes. Le moral de notre fameuse Armée de Terre s’en ressentira vraisemblablement en Côte d’Ivoire. Connaissant malheureusement nos enquêtes dites de commandement, je doute bien du résultat et je pense déjà connaître le grade du futur responsable. Et pour terminer, je tiens à rappeler une consigne bien connue de tous : pas de c…lles, pas d’embrouilles !
A bientôt et au plaisir.

Un sous-officier (er)

Je me risquerai à faire un parallèle?

Entre l’affaire G. et l’affaire Poncet…

D’un coté on couvre un meurtre « fratricide » entre sous-officiers de l’armée française en totale opposition avec la mission d’un soldat.
On protège ce fils d’un général qui a tué et continue sa carrière en prenant du galon par l’EMIA.

D’un autre on « dévoile » et suspend un général pour des faits (qu’il ne m’appartient de juger) en relation avec la mission d’un soldat.
Des évènement susceptibles de se produire quand on est soldat, armé,sur le terrain, et faisant son devoir!

Un futur officier, fils de général peut tuer un sous-officier MAIS un général ne peut commander à ses soldats de rétablir l’ordre. Alors oui soldat est un métier TRES dangereux.

On peut tuer ses camarades impunément.

On NE peut PAS blesser, tuer, voire combattre l' »ennemi ».
Je pense que je cerne mieux « les risques du métier ».
Etre envoyé au combat, les mains liées, sans arme et cela par des politiciens bien au chaud et qui en plus prennent un maximum de couvertures!

BR

Dans cette affaire, pénible, une fois de plus, et ceci malgré les déclarations de notre ministre* à la télé hier soir dans l’émission « On ne peut pas plaire à tout le monde » il est difficile d’y voir clair. Une constante cependant : Loin de l’opulence métropolitaine, sur le terrain, les critères d’appréciation sont différents.
L’aviation ivoirienne a bien mitraillé nos gars, non ! Joue t-on avec les mêmes règles. On doit se tenir droit dans nos bottes alors qu’en face on n’hésite pas à armer des gamins de 12 ans d’une Kala. La guerre c’est sale, tout le monde le sait et on juge bien trop souvent mal. J’imagine que les éléments d’appréciation du chef sur le terrain divergent de ceux, qui bien à l’abri de tout, se chargent de critiquer.
Faisons bloc derrière nos militaires et ne les jetons pas à la pâture nationale.
Et puis d’ailleurs, qui a balancé nos gars ?
L’enquête de commandement, comme d’habitude, cache bien des mystères. La transparence n’est pas le fort de notre Grande Muette.

* Pour ce qui est des déclarations de notre Mindef une parenthèse ici mérite cependant d’être ouverte pour dire simplement et les SMS le confirment : elle n’est pas très au fait des salaires militaires même si elle reconnaît que nous sommes mal payés. Alors aligner sur la fonction publique, d’accord, mais jusqu’à preuve du contraire, nous ne faisons pas le même boulot et le sacrifice ultime ne fait sûrement pas partie de la fiche de tâche de nos civils.

E.T

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