Le Statut 2005 : par eux, pour eux.

Il leur en a fallu de l’audace, à nos Généraux et Amiraux, du sens de l’intérêt supérieur de ceci et de cela, pour assurer la promotion du « nouveau » Statut Général des Militaires.

D’aucuns, Sous-officiers et Officiers se disant clairvoyants, convaincus comme le commun des mortels qu’il vaut mieux prévenir que guérir, attendaient du SGM crû 2005 qu’il mette un terme à l’état de sous citoyen qui reste celui du militaire.

Leur propos sur un statut frein interdisant toute évolution réaliste reprenait les textes fondateurs. Il n’avait rien d’iconoclaste. Ces textes ne sont pas des moindres : Déclaration des Droits de l’Homme, Constitution française, disposition du Bureau International du Travail, recommandation du Parlement Européen à ses Etats membres. Ils accordent à tout Citoyen, sans exception militaire, la faculté de défendre ses intérêts sociaux. Comme pratiqué dans de nombreuses Armées, meilleures, comparables ou moins en pointe que la nôtre.

Cette disposition a été sacralisée dans le projet certes mort-né de Constitution pour l’Europe, mais signé des deux mains par le Chef de nos Armées.

Pour couper court à toute menace de sédition venant de Sous-officiers égarés, d’Officiers perdus, et d’épouses à l’esprit de Corps déluré, la gent étoilée se devait de resserrer les boulons. Leur devoir était là. Ils n’ont pas failli.

Et de diaboliser à souhait la tentation syndicale ou associative comme cette vilaine ADEFDROMIL avec ses cas concrets. Et de réaffirmer haut et fort que la « veille » sur les intérêts du subordonné devait rester l’affaire sans partage d’un Chef juge et partie, naturellement peu porté à stopper son propre avancement pour faire avancer le social des autres. Et de repeindre à neuf le Machin Supérieur de la Fonction Militaire à base de tirage au sort de pauvres bougres n’ayant jamais gagné au loto, sans culture juridique, à l’inefficacité rare. L’institution d’un nouveau Haut Fourbi d’évaluation de la condition militaire… à base de civils à la mode « Denoix de Saint Marc » venant compléter l’usine à gaz.

Ce faisant, nos Généraux et Amiraux n’ont pas démérité, puisque telle était la volonté ministérielle de ne pas mettre la Patrie en danger. Leur récompense date du 8 juillet, sous la forme d’un décret portant attribution d’une indemnité d’accompagnement de leur reconversion à effet du 1er juillet. A titre exceptionnel, et pour ratisser large, «les militaires » (pour ne pas écrire «les Généraux Amiraux ») déjà radiés de l’activité à cette date pourront bénéficier de l’indemnité. Ne reculant devant aucun sacrifice budgétaire, un poste de Général «chargé du retour à la vie civile des officiers généraux » est même créé dans la 1ère section pour qu’il se dévoue à cette cause dont l’urgence sociale est évidente.

Du bien bel ouvrage qui vient récompenser ceux qui ont compris que « Charité bien ordonnée, commence par soi-même ».

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